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Liban - L’éclairage

La présidentielle attend les contours du rôle régional que jouera le Liban

Rien de nouveau jusqu'à nouvel ordre dans le dossier de la présidence. C'est ce qu'on peut déduire des contacts qui éclairent les intentions des grandes capitales, actuellement préoccupées par plusieurs dossiers brûlants comme celui du conflit syrien. Quant à l'Iran, il n'a pas encore lâché la carte de la présidentielle libanaise.
Selon un ancien ministre, l'élection d'un président, n'importe quel président, devra attendre que soient définis les contours du rôle futur du Liban dans la région, dans un contexte de grands changements. La vacance présidentielle est principalement causée, selon cette source, par les conflits régionaux, notamment entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Toutefois, le Liban serait le seul pays épargné, à l'avenir, par la partition ou les formules de fédération et de confédération qui seront appliquées ailleurs : il devrait rester unifié avec un système de décentralisation.
Les frontières de Sykes-Picot devraient, en effet, rester intouchées, mais des changements auront lieu au niveau des régimes. La formule libanaise resterait ainsi fondée sur les mêmes principes et les mêmes constantes, que personne ne peut modifier, malgré des tentatives de changement qui se sont toujours soldées par un échec. Cependant, les violents bouleversements dans la région pourraient imposer un nouveau tracé de frontières libanaises à l'est et au sud, ainsi qu'une délimitation des frontières maritimes.
Plusieurs personnalités politiques reconnaissent que la préparation de l'étape suivante dans la région est déjà en cours, et que la communauté internationale s'intéresse à ce que sera le rôle futur du Liban. Ce qui fait dire à certains diplomates que la renaissance du Liban devrait être fondée sur des bases saines, notamment celle d'empêcher la prolifération des armes aux mains des citoyens, surtout en présence de plus d'un million et demi de réfugiés syriens dont certains pourraient être radicalisés.
Pour l'instant, cependant, il semble que seuls les Français abordent sérieusement le dossier libanais dans leurs contacts internationaux. Des pourparlers sont prévus la semaine prochaine à Paris avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, suite aux informations qui font état de changements politiques en Iran. Pour le reste de la communauté internationale, le principal souci, par rapport au Liban, est la préservation de la sécurité et la stabilité politique, notamment après l'explosion de Verdun dimanche et la démission des ministres du parti Kataëb mardi.
Le Hezbollah, lui aussi, est préoccupé par le dossier de la présidence, alors même que les sanctions financières commencent à être appliquées à son encontre, ce qui l'oblige à remettre ses politiques intérieure et extérieure en question. Surtout depuis que les suites de l'explosion de Verdun ont montré le caractère inévitable de l'application des décisions internationales. De sources américaines, on assure que ces sanctions ne sont ni dirigées contre le Liban, ni contre une catégorie particulière de la population, ni contre un secteur donné, mais visent à stopper le financement du Hezbollah par certaines compagnies à l'étranger.
Or le parti chiite profite de la stabilité interne et compte sur un appui qui lui permette de faire face aux défis externes. Il lui importe d'asseoir sa légitimité par un règlement qui comprenne l'élection présidentielle et la formation d'un gouvernement. Le parti se sent visé dans le pays et à l'étranger, ce qui lui fait craindre de se retrouver écarté du gouvernement après l'élection d'un président s'il n'a pas trouvé au préalable un compromis avec ses partenaires. Voilà pourquoi il reste attaché au dialogue avec le courant du Futur, qu'il considère comme vital pour la continuité de sa présence au pouvoir. Une éclaircie dans les relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran viendra-t-elle bientôt ouvrir la voie à un tel règlement ?
Quoi qu'il en soit, la récente explosion de Verdun a rendu plus urgentes les dispositions à trouver une solution pour empêcher l'effondrement de la stabilité interne, d'autant plus que la démission des ministres des Kataëb est venue fragiliser davantage le gouvernement. Le Premier ministre Tammam Salam a fait comprendre que sa patience n'est pas infinie et qu'il pourrait bien mettre les différentes forces politiques face à leurs responsabilités, afin qu'elles se rendent compte à quel point la situation est sensible. En réponse à la démission des deux ministres, il a précisé que le gouvernement reste en place jusqu'à ce que son président démissionne ou que le tiers de ses ministres le fassent.

Rien de nouveau jusqu'à nouvel ordre dans le dossier de la présidence. C'est ce qu'on peut déduire des contacts qui éclairent les intentions des grandes capitales, actuellement préoccupées par plusieurs dossiers brûlants comme celui du conflit syrien. Quant à l'Iran, il n'a pas encore lâché la carte de la présidentielle libanaise.Selon un ancien ministre, l'élection d'un président,...

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