Adolf a tué Adolphe !

Les discussions et les rires fusent au théâtre Monnot où Nadine Mokdessi met en scène Le prénom de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière. Soudain, trois coups résonnent avec force marquant le début de l'intrigue, secouant la scène et l'assemblée. Ils viennent faire taire les bouches, figer les spectateurs, allumer dans leurs yeux la curiosité. Peu à peu, le rideau se lève. Sur scène, une vie de couple, une peu banale, aux airs de déjà-vu, commentée avec désinvolture par la voix d'un narrateur invisible : celle du frère de l'épouse et l'ami du mari venu annoncer le nom choisi pour son enfant.
Un quatrième coup résonne avec force dans la salle: c'est celui d'un prénom. Le temps de cette soirée, leur ami s'est fait brigadier. Ce coup? Il laisse non pas place au silence, mais à une belle cacophonie. Les cris, les protestations fusent de chaque bord tandis que les rires se font entendre dans l'assemblée. On entend « Adolf », le père se défend d'un «Adolphe». Adolphe? Du roman de Benjamin Constant, bien évidemment.
Cette plaisanterie ne fera rire que celui qui en est l'inventeur. Et le public qui applaudit. Derrière ces noms déguisés, ce sont leurs griefs et leurs mesquineries qui tombent sur scène. Et leur humanité. Une comédie bien menée, avec une légèreté à la française.

D.C.

*La pièce « Le prénom » de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière se donne au théâtre Monnot avec une mise en scène de Nadine Mokdessi. Jusqu'au 6 juin, à 20h30.