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Liban - Pour préserver l’espoir

« J’avais 28 ans le jour où j’ai disparu »

Pour que la cause des personnes disparues au Liban ne tombe pas dans l'oubli, l'ONG Act for the Disappeared a lancé le projet « Fus'hat amal » *. Dans ce cadre, nous publions une série de témoignages fictifs qu'auraient apportés des Libanais arrachés à leur milieu familial et social.

Iskandar Zakhia lors de sa remise de diplôme.

Mon nom est Iskandar. Ma famille me surnomme « Alico ». Le 5 mai 1985, le jour où j'ai disparu, j'avais 28 ans. J'étais un étudiant ambitieux. Je préparais un master en marketing à l'Université américaine de Beyrouth. Parallèlement, je travaillais à la HSBC Bank. Je rêvais d'avoir mon propre commerce.
Ma vie était bien remplie. Je la passais entre l'université, le travail et mes responsabilités vis-à-vis de ma famille. En fait, mon père était décédé depuis dix ans et je soutenais ma mère, ma sœur et mon frère. Les week-ends toutefois, j'arrivais à passer un peu de temps à m'amuser. J'adorais aller danser avec mes amis. Ma petite sœur, Lina, insistait toujours pour m'accompagner. De temps en temps, j'acceptais de le faire. Cela la rendait heureuse.
Je vivais à Mousseitbé, une région dans l'ouest de Beyrouth où de nombreux miliciens avaient pris position. Un jour, alors que j'étais à la maison avec ma mère et Lina, deux hommes sont entrés et ont demandé à me parler. Je leur ai dit que je répondrai à toutes leurs questions, mais que je ne voulais pas quitter la maison. Ils m'ont menacé de prendre toute ma famille avec eux si je ne leur obéissais pas.
On ne m'a plus jamais revu.
Les questions se bousculent dans ma tête. Pourquoi moi ? Pourquoi sont-ils venus chez moi et m'ont-ils emmené ? Je n'étais pas engagé sur le plan politique et je n'avais de liens avec aucune des milices en place. Peut-être parce que je travaillais dans une banque ?
Au cours de ses recherches désespérées pour me retrouver, ma mère a découvert que d'autres personnes, travaillant également dans des banques, avaient été kidnappées.
Mon nom est Iskandar Zakhia. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

* « Fus'hat amal » est une plate-forme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de «Fus'hat amal» à l'adresse : www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappearedaux 01/443104, 76/933306.

 

 

Les témoignages précédents

« Les heures ont passé et nous ne sommes pas rentrés »

« Ma mère m'a attendu jusqu'à son dernier souffle »

« J'étais sur le point de me fiancer avant cette journée tragique de 1984 »

« Ma mère a perdu espoir que je puisse rentrer vivant »

« Ma mère est morte sans connaître ce qu'il est advenu de son fils »

 

et notre dossier

Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner...

 

Mon nom est Iskandar. Ma famille me surnomme « Alico ». Le 5 mai 1985, le jour où j'ai disparu, j'avais 28 ans. J'étais un étudiant ambitieux. Je préparais un master en marketing à l'Université américaine de Beyrouth. Parallèlement, je travaillais à la HSBC Bank. Je rêvais d'avoir mon propre commerce.Ma vie était bien remplie. Je la passais entre l'université, le travail et mes...

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