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Liban - L’éclairage

Le danger de l’initiative Berry

photo Sami Ayad.

Les positions exprimées par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, après sa rencontre avec le président français François Hollande – l'attachement à la candidature Frangié, ainsi que l'absence d'utilité à rencontrer le général Michel Aoun ou d'appeler les députés à participer à l'élection d'un président de la République et renoncer au boycott – prouvent qu'il n'y a rien de nouveau au sujet de l'initiative Hollande, notamment à la lumière des idées échangées avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, lors de sa dernière visite à l'Élysée. La crise présidentielle fait du surplace et les circonstances ne sont toujours pas mûres pour une solution.
Au plan local, les différentes parties campent sur leurs positions. Ainsi, le général Aoun maintient sa candidature et le Hezbollah continue de le soutenir. Appuyé par le mouvement Amal, le courant du Futur et (en principe) le Parti socialiste progressiste (PSP), Sleiman Frangié refuse de retirer sa candidature. Quant à Henri Hélou, candidat officiel du PSP, il maintient également sa candidature.
Sur le plan extérieur, les deux parties américaine et russe sont accaparées par la crise syrienne, tandis que l'Arabie saoudite et l'Iran poursuivent leur bras de fer régional. Toutes les tentatives menées pour persuader Téhéran de desserrer l'étau autour de la présidentielle ont échoué. Qu'à cela ne tienne, Paris poursuit son initiative : un exploit présidentiel au Liban viendrait en effet à point nommé à la veille de la course à l'Élysée de l'an prochain. Il est vrai que Paris a renoncé à son projet de conférence internationale en faveur du Liban, faute d'avoir perçu un manque d'intérêt à l'heure actuelle, le monde étant trop préoccupé par les crises brûlantes de la région. Cependant, la France multiplie les contacts pour la tenue de la conférence du Groupe de soutien pour le Liban, espérant ouvrir, par cette porte, les voies du Parlement et débloquer la présidentielle. Une fois de plus, Paris tentera de convaincre Téhéran de jeter du lest lors de la visite du chef de la diplomatie iranienne de la capitale française le mois prochain, mais aussi celle du vice-prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, à la fin du mois.
Pour certains observateurs, l'initiative lancée par le président de la Chambre, Nabih Berry, pourrait constituer une feuille de route pour débloquer la présidentielle. Les obstacles empêchant l'élection avaient déjà été au cœur de l'entretien Hollande-Hariri à l'Élysée, avec toujours le même constat : l'échéance est prisonnière de certaines parties régionales qui tentent de l'exploiter comme carte de pression dans le cadre de négociations, en vue d'établir un dialogue avec Washington, qui déboucherait sur la reconnaissance du rôle de Téhéran en tant que partenaire dans la résolution des crises de la région. Face au blocage, et prenant acte du désintérêt international vis-à-vis du Liban, Nabih Berry tenterait de libaniser l'échéance et de plancher sur un package deal englobant la loi électorale, les législatives, puis la présidentielle, par le biais d'un « Doha libanais ». L'idée du package deal déplaît cependant à nombre de parties libanaises, qui refusent que la priorité soit autre que la présidentielle. Le 14 Mars s'étonne ainsi de la proposition Berry et de l'enthousiasme soudain du 8 Mars pour la loi électorale de 1960. Des élections anticipées, une nouvelle loi électorale ou l'amendement de la loi de 1960 nécessitent la tenue d'une séance législative. Si le quorum peut être réuni pour une telle séance, pourquoi ne peut-il pas l'être pour l'élection présidentielle ? M. Berry affirme qu'il est favorable à l'élection d'un président, quel qu'il soit et quels que soient les présents, après les législatives. Pourquoi donc ne pas le faire dès à présent, d'autant que les rapports de force à la Chambre ne changeront pas vraiment, puisque ce sera somme toute la même loi électorale de 1960 qui sera adoptée pour le scrutin ? Qu'est-ce qui garantit donc qu'il y aura effectivement une élection présidentielle après les législatives ?
Une fois de plus, l'on fait fausse route, soulignent des sources politiques bien informées. Ce qu'il faut, c'est un consensus entre les parties, pas des package deals, qui ne feront que compliquer davantage la donne, à l'heure où il est question de volonté de refonte de l'accord de Taëf. L'initiative Berry suscite des craintes fondées : elle pourrait en effet déboucher sur la Constituante tant redoutée, une fois que les élections législatives auront fait table rase de toute autorité politique de l'État dans le pays...

Les positions exprimées par le chef du courant du Futur, Saad Hariri, après sa rencontre avec le président français François Hollande – l'attachement à la candidature Frangié, ainsi que l'absence d'utilité à rencontrer le général Michel Aoun ou d'appeler les députés à participer à l'élection d'un président de la République et renoncer au boycott – prouvent qu'il n'y a rien...

commentaires (3)

le duc de berri sait depuis de tres longues annees brasser de l'air, il est la pour ca

George Khoury

10 h 49, le 19 mai 2016

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Commentaires (3)

  • le duc de berri sait depuis de tres longues annees brasser de l'air, il est la pour ca

    George Khoury

    10 h 49, le 19 mai 2016

  • OU : LES TROIS FROMAGES APPATS DE GOUPIL QUE LES CORBEAUX TIENDRAIT EN LEURS BECS ET SE DISPUTERAIENT ... ET GOUPIL ET SON MAITRE S,EN REGALERAIENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 31, le 19 mai 2016

  • Il admet de douter que sa vérité soit "menteuse", mais ne supporte pas qu’on doute jamais de sa "personne" Perchée et à Béret en biais !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 53, le 19 mai 2016

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