La liste Imad Wazzan tarde à se manifester

Prévue pour hier depuis plusieurs jours, la liste Imad Wazzan aux municipales du 8 mai à Beyrouth tardait encore hier soir à se manifester. À l'heure de mettre sous presse, les débats sur sa composition et son premier élan étaient toujours fiévreux.
La principale raison avancée par les milieux proches de la liste à ce retard est que ses membres cherchaient encore la mise en scène idéale pour l'annoncer. « Nous ne voulons l'annoncer ni d'un palais, ni d'un hôtel, ni du siège d'un syndicat, mais du cœur de la rue beyrouthine qu'elle doit fidèlement incarner », ont affirmé des sources proches de la liste.

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À la recherche de l'inédit ou de ce qui tranche de l'ordinaire, s'ajoutent des considérations populaires et sécuritaires, semble-t-il, encore que le centre de gravité de la liste se situerait, selon toute probabilité, à Tarik Jdidé, une région qui reflète aux yeux des organisateurs « l'identité du peuple » sunnite.
Interrogé sur le retard dans la proclamation de la liste et de son programme, le journaliste Mohammad Salam, proche de la liste, a démenti catégoriquement, par exemple, le fait que la liste peinait à trouver les 9 candidats chrétiens qui la complèteraient. « La liste n'est pas boycottée par les chrétiens », a-t-il insisté, en réponse à ceux qui ont estimé qu'il est difficile à des chrétiens d'accepter moins que la parité que propose la liste parrainée par Saad Hariri.

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La dominante sunnite de la liste Imad Wazzan, qui est le fils d'un cousin germain de l'ancien Premier ministre Chafic Wazzan, se lit aussi dans ses options politiques. On n'hésite pas à critiquer, dans ce milieu, le chef du courant du Futur qui impose aujourd'hui aux sunnites de Beyrouth la candidature à la présidence de Sleiman Frangié, symbole par excellence de l'alliance avec le président syrien, Bachar el-Assad, après avoir opté pour Michel Aoun, principal allié de ceux qui ont envahi Beyrouth le 7 mai 2008.
Dans ces milieux, qui se veulent sensibles aux « frustrations » de la rue sunnite, il n'y a pas de raison pour que, dans les villages mixtes de Mchane et Hsoun, à Jbeil, les chrétiens militent pour être représentés proportionnellement à leur nombre (40 %), face au Hezbollah, qui accapare les 10 sièges municipaux, sans que les sunnites de Beyrouth ne puissent respecter ce même principe de proportionnalité.

Nous redoutons que la frustration croissante de la rue sunnite ne la conduise à des conduites électorales qui soient extrêmes, et qu'on en vienne à faire sauter tous les équilibres, comme seul moyen d'affirmation identitaire sunnite, a souligné M. Salam.

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Comme on le sait, la principale caractéristique de cette liste est d'être non paritaire. Sur les 24 candidats aux municipales, 15 devront être musulmans et 9 chrétiens. Les quinze candidats musulmans se répartiront, en principe, comme suit : 12 sunnites, 2 chiites et un druze. Ce principe, selon Mohammad Salam, reflète la réalité démographique de la capitale et respecte le principe d'une représentation proportionnelle.

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