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Les pêcheurs de Gaza prennent un peu le large et rentrent déçus

Les pêcheurs de la bande de Gaza ont pour la première fois depuis des années jeté leurs filets au-delà de six milles nautiques, mais sont revenus lundi en réclamant qu'Israël relâche encore plus son blocus maritime.

Plus de 200 bateaux palestiniens ont pris la mer dimanche après-midi dans le port de Gaza en sachant qu'ils pouvaient à présent opérer jusqu'à neuf milles nautiques (16,5 km) sans craindre de se faire tirer dessus par la marine israélienne. Israël a annoncé vendredi élargir la zone de pêche autorisée de six à neuf milles. Cette décision ne vaut qu'au large des côtes méridionales de la bande de Gaza et la limite reste fixée à six milles au nord du Wadi Gaza, un oued qui coupe en deux le territoire.

C'est la première fois depuis 2005 qu'Israël étend la zone de pêche, a indiqué le COGAT, organe du ministère israélien de la Défense chargé de coordonner les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés. La plupart des bateaux palestiniens sont revenus au port lundi, après avoir constaté que les limites, balisées, avaient bien été repoussées et que les bâtiments israéliens montaient toujours la garde au-delà.

En théorie, l'élargissement de la zone devrait permettre de capturer des poissons de plus grande valeur, comme des mérous, a dit Raed Abou Ouda, 35 ans. Mais il est revenu déçu. "J'espérais une sortie exceptionnelle grâce à ces nouvelles règles", a-t-il dit, "mais ces 17 heures de travail n'ont pas donné le résultat que j'escomptais".
La plupart des professionnels sont revenus dépités, a confirmé Nizar Ayyash, président du syndicat des pêcheurs gazaouis. Cette extension "ne suffit pas", a-t-il dit. Il a réclamé qu'Israël déplace les limites à 20 milles, comme cela était prévu dans les accords de paix d'Oslo des années 1990.

Israël soumet la bande de Gaza, dirigée sans partage par le Hamas, son ennemi, à un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2006. Limitée au nord et à l'est par le territoire israélien et à l'ouest par la Méditerranée, la bande de Gaza est aussi soumise au sud au blocus égyptien. La marine israélienne ouvre régulièrement le feu, parfois mortellement, sur des bateaux gazaouis aux limites de la zone de pêche. Les Palestiniens essuient également les tirs ou les arraisonnements égyptiens au sud.

Dans un territoire asphyxié économiquement et ravagé par trois guerres entre 2008 et 2014, la pêche fait vivre, pauvrement, environ 4.000 familles. Après les accords d'Oslo, la zone de pêche a varié à plusieurs reprises, jusqu'à être réduite à trois milles, puis six milles après la guerre de juillet-août 2014.

Les pêcheurs de la bande de Gaza ont pour la première fois depuis des années jeté leurs filets au-delà de six milles nautiques, mais sont revenus lundi en réclamant qu'Israël relâche encore plus son blocus maritime.
Plus de 200 bateaux palestiniens ont pris la mer dimanche après-midi dans le port de Gaza en sachant qu'ils pouvaient à présent opérer jusqu'à neuf milles nautiques...