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Liban - Communautés

Rencontre interchrétienne à Bkerké, ce matin : faire acte de présence

À l'ordre du jour des débats : la présidentielle ; l'appui à l'armée ; la lutte antiterroriste; le refus de l'implantation ; le rejet de la solution fédérale en Syrie.

Mgr Raï célébrant, hier, l’office à Bkerké. Photo Ani

C'est plus une réunion de coordination qu'un sommet interchrétien qui se tient aujourd'hui à Bkerké. Objectif : définir une position commune des communautés catholique et orthodoxe à l'égard des grandes options nationales, à commencer par la vacance présidentielle. Tous les patriarches catholiques et orthodoxes, ainsi que les chefs des Églises protestantes sont invités à cette rencontre, qui s'ouvrira par une messe selon le rite maronite (10 heures), suivie d'une réunion de travail et d'un déjeuner.
Le sommet coïncide avec la fête de l'Annonciation, décalée cette année au 4 avril parce qu'elle coïncidait avec le vendredi saint. Cette fête, quoique décalée, correspond aussi, symboliquement, à la cérémonie d'intronisation du patriarche Raï, le 25 mars 2011.
À l'ordre du jour de la rencontre figurent tous les points d'actualité libanais et régionaux : l'attachement aux valeurs chrétiennes et patriotiques ; le renforcement de l'unité nationale et l'appui à l'armée ; la mise en avant de la citoyenneté; la préservation de l'environnement ; les foyers de violence au Moyen-Orient ; la nécessité de lutter contre l'extrémisme religieux et le terrorisme ; la nécessité d'être en bons termes avec tous les pays arabes ; la question de la Palestine ; l'accueil et la présence des réfugiés, etc.
Le communiqué final, dont les grandes lignes seront examinées par les membres de la rencontre, insistera d'abord sur l'urgence d'une élection présidentielle, à quelques semaines du troisième anniversaire de la vacance présidentielle (25 mai). Il évoquera aussi les efforts déployés par la communauté internationale et les pays amis du Liban pour convaincre tous les blocs parlementaires de faciliter ce scrutin.
Il sera également question de la hantise, alimentée par certains blocs, d'un séjour prolongé au Liban des réfugiés syriens, et, par interpolation, de leur naturalisation, ou encore de leur « implantation », terme retenu par la Constitution.
De même, les deux points portant sur l'importance d'un appui indéfectible à l'armée, symbole de l'unité nationale face à la menace terroriste, et sur la nécessité d'entretenir de bonnes relations avec tous les pays arabes, réponse directe à la crise dans les rapports libano-saoudiens, feront partie du communiqué final.
Enfin, le texte fera certainement allusion à la menace d'une fragmentation de la région en entités religieuses ou ethniques, et la nécessité de préserver l'unité de la Syrie, et par ricochet du Liban. Les chrétiens d'Orient, soulignera en outre le document, sont profondément intégrés au tissu social du monde arabe et non pas distincts de lui.

Divine Miséricorde
Hier, le patriarche maronite a présidé une messe très spéciale, dans le cadre d'une fête instituée par le pape Jean-Paul II, la fête de la Divine Miséricorde, au premier dimanche après Pâques.
« Il est vain d'espérer sauver le Liban si la miséricorde n'habite pas le cœur de nos dirigeants », a notamment affirmé dans son homélie le chef de l'Église maronite, en présence de groupes de fidèles venus de France, de Pologne et d'Irak, et de groupes des prières de la Divine Miséricorde, venus de différentes régions du pays.
Après avoir dit sa tristesse pour la mort, d'une balle perdue, d'une fillette, Bettina Reaidy, dans la région de Jbeil, le patriarche en a profité pour demander à nouveau que la pratique des tirs aux enterrements soit interdite.
Au sujet de la miséricorde, précisant que la foi chrétienne doit se refléter dans les œuvres, le patriarche a déclaré : « La paix au foyer, en société ou dans l'État passe par la miséricorde. Le Liban ne sera sauvé de la crise de la vacance présidentielle et de toutes ses conséquences destructrices sur le plan institutionnel, économique, commercial et touristique que par la miséricorde qui remuera les cœurs de ses gouvernants. Les guerres régionales ne s'arrêteront pas, et des solutions politiques ne seront pas élaborées pour la Palestine, l'Irak, la Syrie, le Yémen, la Libye et ailleurs que par la miséricorde ; de même, les réfugiés et otages ne seront rendus à leur pays et à la liberté que par la miséricorde. »

Voyage en Afrique du Sud
Rappelons pour finir que le patriarche effectuera une visite pastorale en Afrique du Sud, du 18 au 23 mai prochain. Le chef de l'Église maronite a reçu vendredi à cet effet l'ambassadeur d'Afrique du Sud, Sean Edward, avec lequel il a examiné certains détails de cette visite. Mgr Raï, précise-t-on, sera reçu en particulier par le président sud-africain, Jacob Zuma.
Comme de juste, le patriarche maronite sera accompagné à Johannesburg d'une délégation de la Fondation maronite dans le monde, qui a vocation d'aider les Libanais d'outremer à renouer leurs liens avec la mère patrie, notamment en postulant à la nationalité libanaise, s'ils l'ont perdue ou négligée, à certaines conditions que la loi vient de définir.

Grégoire III craint un fractionnement de la région

Le patriarche Grégoire III des grecs-catholiques a mis en garde, lors d'un dîner de la Ligue grecque-catholique, contre le fractionnement de la région en entités confessionnelles ou ethniques.
Assistaient notamment au dîner l'ancien ministre Nicolas Sehnaoui, le président du Conseil économique et social, Roger Nasnas, le général Georges Kareh, directeur de la Sûreté de l'État, et Habib Ephram (Ligue syriaque).
« Le jeune chrétien doit avoir une identité précise et être ouvert, a notamment affirmé le patriarche. L'identité sans ouverture est repli, l'ouverture sans identité est vide social et ecclésial. »
Commentant une déclaration de l'ancien président de la République Michel Sleiman, Grégoire III a déclaré redouter « la création d'entités politiques, ethniques ou religieuses à la place de l'État syrien unifié (...). C'est ce qui pourrait menacer la formule et l'essence du pluralisme au Liban, le pays-message voulu par le pape Jean-Paul II ».

C'est plus une réunion de coordination qu'un sommet interchrétien qui se tient aujourd'hui à Bkerké. Objectif : définir une position commune des communautés catholique et orthodoxe à l'égard des grandes options nationales, à commencer par la vacance présidentielle. Tous les patriarches catholiques et orthodoxes, ainsi que les chefs des Églises protestantes sont invités à cette...

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