Jreige propose un plan pour soutenir une presse écrite en crise

Le ministre de l'Information, Ramzi Jreige, a déclaré hier avoir élaboré un plan visant à trouver une issue à la crise de la presse écrite locale, qu'il envisage de proposer au Conseil des ministres. S'exprimant lors d'une conférence de presse, M. Jreige a affirmé que son plan porte sur des propositions pratiques de subvention de la presse écrite imprimée, pour l'aider à surmonter cette crise qui va en s'aggravant. Et ce, « à l'heure où des médias de grande notoriété annoncent leur intention de mettre la clé sous la porte ou de licencier une partie de leurs employés ». « La presse écrite est soutenue dans les pays européens, notamment en France », a-t-il indiqué, précisant que l'une des solutions consiste pour l'État à accorder à la douzaine de quotidiens et de revues qui paraissent aujourd'hui « une rétribution financière fixe pour chaque exemplaire vendu ». Mais encore faudrait-il parvenir à contrôler la distribution et la vente de la presse écrite sur papier. M. Jreige a souligné que l'État a la capacité de soutenir le secteur qui constitue « un des piliers du système démocratique » libanais.
Le ministre a également proposé que les médias de la presse écrite imprimée soient exemptés de taxes, particulièrement les taxes douanières sur le papier importé, sur les équipements d'imprimerie et sur tout ce qui concerne les publications papier. Il a envisagé la possibilité que les organismes publics contractent des abonnements aux quotidiens qu'ils distribueront aux fonctionnaires, et proposé d'intervenir auprès de la Banque du Liban pour le report des dettes des médias et pour l'octroi aux organes de presse de crédits à faible taux d'intérêt. Ramzi Jreige a enfin proposé de réduire les factures de téléphone et d'Internet de la presse écrite.
Dans ce contexte, le trésorier de l'ordre des journalistes, Joseph Kosseyfi, a invité l'État à soutenir la presse écrite. Il a émis dans ce sens une série de propositions susceptibles de réduire de 45 % les coûts de production. En tête de ces propositions, la création d'une caisse financée par les secteurs public et privé, et qui servirait à indemniser les employés en cas de crise exceptionnelle. « Car ce sont les employés qui paient généralement le prix fort dans les moments de crise », a-t-il souligné. Également parmi les mesures proposées, M. Kosseyfi a invité les autorités à augmenter le volume annuel des publicités dans les médias et exempter la presse écrite de taxes d'importation, d'impôts et de charges.