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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Après des tractations ardues, les ministres arabes des AE adoptent « la solidarité avec le Liban »

Contrairement à ce qui avait été avancé, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, n'a pas eu un entretien avec son homologue libanais, Gebran Bassil, en marge de la réunion jeudi au Caire des ministres arabes des Affaires étrangères. Les deux hommes ont cependant eu des échanges lors du débat autour de la clause relative à « la solidarité avec la République libanaise » prévue dans le communiqué final.
Selon des sources diplomatiques, cette clause a fait l'objet de tractations ardues et d'amendements initiés, notamment par les ministres saoudien et jordanien des Affaires étrangères. L'un des amendements a porté sur « la spécificité » du Liban, défendue par Gebran Bassil et contestée par certains de ses homologues arabes, notamment le Jordanien Nasser Jawdat. Ces derniers devaient ainsi relever que la tolérance et l'acceptation de l'autre ne sont pas l'apanage des Libanais, mais sont également appliquées dans leurs pays respectifs.
Adel al-Jubeir a demandé la suppression de l'expression « solidarité avec le gouvernement libanais », en arguant du fait que le Hezbollah en fait partie, ce qui a poussé M. Bassil à proposer à sa place « la solidarité avec les institutions constitutionnelles libanaises ». Dans l'alinéa relatif au combat que mène le Liban contre les groupes État islamique et al-Nosra, le ministre saoudien des AE a également réclamé que ces deux appellations soient remplacées par « les organisations terroristes ».
Dans le même contexte, Gebran Bassil s'est opposé à un autre amendement proposé par son homologue saoudien et relatif à une modification de l'approche libanaise du dossier israélien, d'autant, a-t-il expliqué, que le Liban a réclamé des indemnités à l'État hébreu en raison des dégâts provoqués par les guerres israéliennes successives contre le pays.
Les débats du Caire ainsi que les décisions vexatoires prises récemment par Riyad à l'encontre du Liban reflètent une nouvelle politique saoudienne qui doit être désormais prise en compte, de l'avis de nombreux responsables politiques.
Il est intéressant de noter quand même que les ministres arabes des Affaires étrangères n'ont pas prévu une résolution spéciale pour classer le Hezbollah parmi les organisations terroristes, mais ont fait état de ce classement dans le cadre d'une résolution prise par la conférence ministérielle sous le chapitre des « interventions de l'Iran dans les pays arabes » (les deux derniers paragraphes de la clause 13). Dans le premier, les ministres ont stigmatisé les interventions iraniennes à Bahreïn, en citant le soutien au terrorisme, l'entraînement de terroristes, et en accusant l'Iran d'attiser les tensions communautaires et de créer des groupements terroristes financés et entraînés par les gardiens de la révolution et le Hezbollah « terroriste, ce qui contredit le principe de bon voisinage et la Charte des Nations unies ».
Dans le deuxième paragraphe, les ministres arabes se sont félicités « de ce que les autorités bahreïnies ont fait échec, en janvier dernier, à un plan terroriste contre le royaume et démantelé le groupe chargé de l'exécuter, celui-ci étant composé de membres des gardiens de la révolution et du Hezbollah terroriste ».
Le classement du Hezbollah parmi les organisations « terroristes » s'inscrit ainsi dans le prolongement des accusations adressées par les pays du CCG à l'Iran « qui finance des groupes terroristes dans le but de combattre des régimes arabes ».

Contrairement à ce qui avait été avancé, le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, n'a pas eu un entretien avec son homologue libanais, Gebran Bassil, en marge de la réunion jeudi au Caire des ministres arabes des Affaires étrangères. Les deux hommes ont cependant eu des échanges lors du débat autour de la clause relative à « la solidarité avec la République libanaise »...

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