Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a invité hier le gouvernement à démissionner plutôt qu'à continuer à couvrir les activités du Hezbollah et répliqué aux propos tenus la veille par le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, sur fond de crise diplomatique entre le Liban et l'Arabie saoudite.
« Il est préférable que le gouvernement démissionne plutôt que de couvrir la situation actuelle », a déclaré M. Geagea lors d'une conférence de presse à Meerab. « Le cabinet devrait demander au Hezbollah de se retirer de toutes les confrontations militaires dans lesquelles il est impliqué dans les pays arabes », a-t-il dit, soulignant que la crise actuelle, née de l'arrêt de l'aide financière saoudienne aux forces armées libanaises, réside dans le fait que « nos amis du Hezbollah se battent en Syrie, en Irak, au Bahreïn et au Yémen ».
« Le problème ne sera pas réglé par un simple communiqué ministériel », a-t-il fait valoir, en référence à la déclaration adoptée lundi à l'unanimité en Conseil des ministres et dans laquelle le gouvernement réaffirme sa politique de distanciation par rapport aux conflits de la région tout en rappelant son engagement auprès de l'unanimité arabe.
« Le gouvernement doit se pencher profondément sur cette crise causée par les batailles menées par le Hezbollah contre l'Arabie saoudite. Cette situation est en train d'entraîner le Liban dans des confrontations que la majorité de la population rejette », a dit M. Geagea.
« Comment mettre en pratique la politique de distanciation alors que le Hezbollah agit selon un agenda stratégique et se bat en Syrie? Pourquoi la politique de distanciation doit-elle être appliquée aux uns et pas aux autres? » s'est en outre demandé M. Geagea, en réponse aux déclarations, lundi, de M. Bassil.
Ce dernier avait mis l'accent sur le fait que l'unité nationale au Liban devrait primer sur l'unanimité arabe. Fortement critiqué pour son attitude lors de la réunion de la Ligue arabe en janvier dernier au Caire, M. Bassil avait expliqué avoir agi dans le souci de préserver la « stabilité nationale ». Lors de cette réunion, tous les pays de la Ligue arabe avaient exprimé dans un communiqué leur solidarité avec l'Arabie saoudite suite aux attaques contre ses représentations diplomatiques en Iran après l'exécution du religieux chiite Nimr el-Nimr, à l'exception du Liban.
« Les relations du Liban avec l'Arabie saoudite et les pays du Golfe sont très importantes, mais je considère que le Liban est encore plus important », a déclaré le chef des FL. « De quelle unité nationale pouvons-nous parler lorsque le Hezbollah mène des batailles dans toute la région ? Où est cette unité nationale quand on attaque l'Arabie saoudite ? » s'est demandé M. Geagea, estimant que l'unanimité affichée lors du Conseil des ministres « ne correspond pas à la réalité ». « Le problème de la politique étrangère du Liban est stratégique et il ne se réglera pas par un communiqué ministériel », a-t-il ajouté.
Liban - Réaction
La démission du gouvernement serait préférable à une couverture des agissements du Hezbollah, estime Geagea
OLJ / le 24 février 2016 à 00h00
commentaires (6)
Attend doc, c'est irresponsable ce que tu nous balance là. On a déjà pas un président... il faut réfléchir un peu avant de lancer en publique ces choses-là. T'as un plan B comme Kerry l'usien? J'en ai un tas, si tu veux, je pourrais en bon compatriote t'en filer un... mais à charge de retour!
Ali Farhat
00 h 35, le 25 février 2016