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Économie - Liban - Emploi

Industrie : un forum pour séduire les jeunes libanais

Un forum consacré aux métiers de l'industrie, qui a ouvert ses portes hier au siège de l'Unesco, accueille pendant deux jours quelque 1 500 étudiants et près de 600 demandeurs d'emplois.

La mécanique automobile fait partie des filières techniques mises en avant à l’occasion du forum pour l’emploi organisé par l’IECD. Photo P.H.B.

Un étudiant en deuxième année de baccalauréat technique en mécanique automobile explique à un jeune titulaire du brevet des collèges les raisons qui l'ont poussé à embrasser cette filière. La scène se déroule au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), à Beyrouth, peu après l'ouverture de la troisième édition du forum dédié aux filières techniques dans l'industrie.
Organisé par l'Institut européen de coopération et de développement (IECD), et inauguré par le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, ainsi que le ministre d'État pour la Réforme administrative, Nabil de Freige, l'événement accueille pendant deux jours quelque 1 500 étudiants et près de 600 demandeurs d'emplois. « L'objectif est d'orienter et mettre ces jeunes en relation avec une quarantaine d'industries ainsi qu'une quinzaine d'écoles techniques implantées à Beyrouth et au Mont-Liban », explique le directeur des opérations de l'IECD pour la zone Mena, Nicolas Pinton. « Les établissements sollicités sont spécialisés dans l'agroalimentaire, l'électricité, le textile ou encore la mécanique », expose de son côté Hassan Teryaki, coordinateur de projet à l'IECD avant de rappeler que l'événement s'adresse aussi bien « aux étudiants des filières académiques et techniques, sans distinction ».


« Tout comme le forum organisé à Saïda il y a deux ans, cette manifestation s'inscrit dans le cadre du programme Bridges, l'un des douze volets qui composent le projet Afkar III – pour lequel l'UE a débloqué près de 3 millions de dollars en 2014, NDLR », poursuit M. Pinton. Programmé pour une durée de 24 mois, ce dernier arrive à échéance le 31 mars et est piloté par le bureau du ministère d'État pour la Réforme administrative (Omsar). « L'impact des forums sera évalué à l'issue de cette période », ajoute-t-il, avant de préciser que « l'UE pourra renouveler l'expérience en 2018 si les résultats le justifient. »

 

Handicaps
Absence de planification à l'échelle nationale, formations lacunaires, manque d'attractivité auprès des jeunes et de leurs parents... Les handicaps qui entravent le développement des filières techniques dans l'éducation et le monde du travail au Liban sont légion, même si les investissements du secteur public ont fortement augmenté pendant les années 2000. « Malgré ces efforts, les programmes lancés par le passé pour promouvoir l'enseignement professionnel au Liban n'ont pas été suivis d'effets au niveau des politiques nationales », a ainsi déploré le directeur général de l'Enseignement technique représentant le ministère de l'Éducation, Ahmad Diab, lors de la conférence de presse inaugurale de l'événement. Le ministère de l'Éducation recense pourtant plus 40 000 étudiants inscrits dans 130 établissements publics, selon M. Diab. Mais ce chiffre reste bien en dessous des 90 000 répartis en 432 écoles privées recensées en 2012.


Cette absence de véritable politique en la matière est d'autant plus dommageable que l'économie libanaise peine structurellement à fournir assez d'emplois pour sa population active, ce qui conduit inexorablement à une fuite des jeunes qualifiés. Une étude conjointe publiée en 2011 par la Banque mondiale et le ministère du Travail dans le cadre du programme MILES révèle ainsi que le taux de chômage est plus élevé au sein de la catégorie de la population active la plus éduquée. Il atteignait ainsi 14 % pour les hommes qui ont fait des études universitaires (18 % chez les femmes) contre 12 % pour ceux qui ont fait des études secondaires (26 % chez les femmes). Ce, alors que les estimations sur le taux de chômage global gravitaient à l'époque autour de 13 %, bien loin des 24 % (35 % pour les jeunes) estimés par la Banque mondiale en 2014... L'étude révèle aussi que les secteurs productifs emploient de moins en moins de main-d'œuvre – le pourcentage d'effectifs dans l'industrie et l'agriculture est passé de 39 % à 18 % entre 1970 et 2009.


Si M. Hajj Hassan a déclaré dans son discours inaugural que cette situation était liée « au manque de vision et de continuité de l'action politique », M. de Freige estime de son côté la société civile capable de relever ce défi. « Nous espérons que ce forum va contribuer à développer les relations entre les différentes parties prenantes afin de faire correspondre l'offre et la demande d'emploi dans ces filières », a-t-il déclaré à son tour.

 

 

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Un étudiant en deuxième année de baccalauréat technique en mécanique automobile explique à un jeune titulaire du brevet des collèges les raisons qui l'ont poussé à embrasser cette filière. La scène se déroule au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), à Beyrouth, peu après l'ouverture de la troisième édition du forum dédié...

commentaires (1)

Bravo pour ce projet d 'orientation qui permettra à nos jeunes de forger leur avenir

Sabbagha Antoine

17 h 53, le 20 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Bravo pour ce projet d 'orientation qui permettra à nos jeunes de forger leur avenir

    Sabbagha Antoine

    17 h 53, le 20 janvier 2016

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