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"Il s'en est allé" : l'Onu témoin de la mort de faim d'un adolescent à Madaya

Le jeune garçon a rendu l'âme devant les représentants de l'Unicef, dont un médecin, qui menaient une évaluation médicale sur la famine dans cette ville assiégée depuis six mois.

Selon Médecins sans Frontières (MSF), une vingtaine d'habitants de Madaya sont morts de faim depuis le début de décembre. REUTERS/Omar Sanadiki

"Il s'en est allé". A voix basse, le docteur constate la mort d'inanition d'Ali, un adolescent de 16 ans dans le sous-sol d'une clinique de fortune de la localité syrienne assiégé de Madaya, près de Damas.
Le jeune garçon a rendu l'âme devant les représentants de l'Unicef, dont un médecin, qui menaient une évaluation médicale sur la famine dans cette cité de 40.000 habitants, dont la moitié sont des enfants de moins de 18 ans, assiégée par l'armée de Bachar el-Assad depuis six mois.

"On nous a emmenés dans un sous-sol et nous avons vu deux adolescents partageant le même lit", raconte à l'AFP Hanaa Singer, la représentante de l'Unicef à Damas. Elle explique que les deux garçons étaient "squelettiques". Le docteur de cette agence de l'Onu s'est approchée de l'un d'eux qui paraissait particulièrement faible. "Elle l'a examiné. Son pouls s'était arrêté. Elle a essayé de lui redonner vie. Une, deux, trois fois puis elle m'a regardée et m'a simplement dit: 'il s'en est allé'. Elle lui a fermé les yeux", a-t-elle expliqué à l'AFP par téléphone.

Selon elle, le garçon qui partageait le lit avec Ali, murmurait désespérément : "est-il mort ? est-il mort ?". "Ils semblaient être de bons amis". Le docteur lui a alors dit "tu dois faire attention à toi, ça va aller", a poursuivi Hanaa Singer.
La famille d'Ali, qui était à côté, semblait exténuée. "Ils ne pouvaient même plus exprimer leur tristesse. Ils pleuraient en silence et avec désespoir", poursuit la représentante de l'Unicef.

Ali est la dernière personne en date à mourir de malnutrition à Madaya. Selon Médecins sans Frontières (MSF), une vingtaine d'habitants sont morts de faim depuis le début de décembre.
Les agences de l'Onu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant Rouge ont pénétré jeudi pour la seconde fois en une semaine à Madaya afin de distribuer une aide humanitaire et examiner la situation sanitaire des habitants.

"Ce que vous ressentez c'est l'ampleur de la faim. Toutes les personnes que vous interrogez vous répondent qu'elles ont survécu avec de la soupe faite de beaucoup d'eau, d'épices, de feuilles et d'herbes", raconte Mme Singer. "Les convois ne sont pas suffisants dans de telles situations", insiste-t-elle, appelant à la levée de tous les sièges contre les civils.
"Les enfants mendient un morceau de pain. Certains viennent et s'excusent de vous avoir demandé à plusieurs reprises et après que vous leur avez répondu que vous n'en avez pas. Ils vous disent : 'excuse-nous tante (mot affectueux) de vous avoir demandé un morceau de pain", confie Hanaa Singer.

 

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