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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Samantha Power : « Élan enthousiaste » à Vienne pour une transition politique en Syrie

L'ambassadrice américaine à l'Onu a détaillé hier le programme de travail pour le mois de décembre du Conseil de sécurité.

La représentante des États-Unis auprès de l’Onu, Samantha Power. Photo Sylviane Zehil

La représentante des États-Unis auprès de l'Onu, Samantha Power, dont le pays assure la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu pour le mois de décembre, a dévoilé, lors d'une conférence de presse tenue hier au Palais de Verre, le programme de travail « très chargé » du Conseil de sécurité. Une bonne préparation est de mise « pour répondre aux urgences et aux crises au fur et à mesure qu'elles se développent ». Les « faits saillants » de ce programme : la situation en Syrie qui « continue d'être un élément essentiel des travaux du Conseil »; le Yémen ; le régime de sanctions contre el-Qaëda et le financement de l'État islamique (EI) ; le conflit au Sud-Soudan ; la République d'Afrique centrale, en particulier l'impact régional des attaques de Boko Haram au Tchad ; la visite des membres du Conseil au Burundi ; ainsi que les briefing mensuel et consultations sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.

Concernant la Syrie, Mme Power a indiqué que le haut représentant des Nations unies pour les affaires de désarmement, Kim Won-soo, a présenté hier (mercredi) son exposé au Conseil sur les progrès de l'enquête conjointe portant sur le mécanisme de destruction des installations de production de ce qui reste des armes chimiques. Le Conseil se réunira le 21 décembre pour discuter des besoins humanitaires en Syrie. Le secrétaire adjoint aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, informera alors le Conseil des défis fréquents auxquels font face la communauté humanitaire de l'Onu et ses partenaires pour l'assistance humanitaire aux Syriens, a indiqué Mme Power.

L'importance du Yémen
Le Conseil prévoit aussi la première session d'information ouverte sur le Yémen qui « montre un soutien unanime du Conseil pour convoquer une nouvelle série de pourparlers politiques, mettant aussi en évidence la catastrophe humanitaire croissante dans ce pays ». Le Yémen aura de plus en plus d'importance pour les États-Unis et pour beaucoup de nos partenaires de l'Onu, y compris pour les acteurs humanitaires de l'Onu sur le terrain, a déclaré Mme Power. « Le Conseil a invité le haut-commissaire pour les Droits de l'homme, le prince Zeid, à présenter son premier exposé au Conseil sur le Yémen. Nous travaillerons pour essayer d'appuyer une solution politique à la crise, attendue depuis longtemps », souligne-t-elle.

Sanctions : « Session historique »
Par ailleurs, le Conseil de sécurité procédera dans le courant de ce mois à un examen du programme du régime de sanctions contre el-Qaëda et de la menace de Daech (acronyme arabe de l'EI). « Nous travaillons actuellement sur un projet de résolution qui permettra de consolider et de rationaliser les efforts récents du Conseil sur le financement de Daech, ainsi que l'adjonction de nouvelles mesures pour rendre les sanctions plus efficaces », note Samantha Power. À la même session visant à l'adoption de cette résolution, « nous envisageons un briefing avec peut-être la participation des capitales. Cette session pourrait être historique pour le Conseil de sécurité », estime-t-elle.


(Lire aussi : Le Parlement britannique autorise des frappes contre l'EI en Syrie)

 

COP21
Au sujet de la Conférence COP21 qui se tient à Paris, quel compromis est-il possible au niveau du document final? Le président américain Barack Obama est « profondément impliqué » dans les négociations à Paris afin de parvenir à un « possible accord ambitieux » qui aurait une portée mondiale, estime-t-elle. L'accord sur le changement climatique devra inclure le plus grand nombre possible de pays. L'accent est mis sur l'application des « plans nationaux » – les pays représentés à Paris ont chacun des plans nationaux. S'ils sont appliqués – et c'est là le point critique – ils auraient un effet très important sur les émissions et la hausse de température prévue par les scientifiques dans les années à venir.
Que reste-t-il à faire ? « Il est maintenant essentiel que les mesures de transparence et de vérification poussent les pays à respecter leurs engagements, à rendre des comptes, et qu'il y ait un suivi », déclare l'ambassadrice Power. « Dans notre diplomatie bilatérale, nous avons encouragé les pays à être aussi ambitieux que possible, compte tenu des enjeux humains et planétaires pour l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous entrons maintenant dans la phase des négociations où nous avons besoin d'appliquer des mesures de vérifications qui permettront de s'assurer que ces plans nationaux sont bien mis en œuvre », estime-t-elle.

(Lire aussi : Les négociations sur le climat piétinent à Paris)

Impact du bras de fer russo-turc
Quel impact le bras de fer entre la Russie et la Turquie aura-t-il sur les négociations de Vienne ? « En termes de dynamique entre la Turquie et la Russie, le président Obama a souligné le droit de la Turquie à se défendre et à défendre son espace aérien – qui est un droit souverain », rappelle Mme Power. En même temps, le président américain « a souligné publiquement et en privé aux deux dirigeants, les présidents Poutine et Erdogan, l'importance cruciale de la désescalade », poursuit-elle.

Quant au « difficile » processus de Vienne, le secrétaire d'État américain, John Kerry, « veille énergiquement » à ce que la deuxième réunion de Vienne soit maintenue. Ce n'est pas un secret que les « divergences » sur le sort du président syrien (Bachar) el-Assad continue de diviser, au moins quelques-uns des pays qui font partie de ce processus. Cela dit, il était très important de voir que les pays représentés, lors de la dernière réunion de Vienne– un groupe diversifié de pays–, ont accepté d'essayer d'aller vers une transition politique (en Syrie) endéans les six mois et à des élections dans les 18 mois », rappelle Mme Power.


(Lire aussi : Moscou pointe du doigt Erdogan et sa famille dans la contrebande du pétrole de l'EI)


Malgré les divergences de position, le fait que les États-Unis, nos partenaires européens, la Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, l'Égypte, les Émirats arabes unis, la Jordanie, le Liban – pays voisins qui ont à supporter la charge humanitaire – se soient déplacés à Vienne a permis d'obtenir un accord. Ce qui « est vraiment important », estime-t-elle. « La réunion que l'Arabie saoudite accueille parmi les éléments de l'opposition est d'une importance cruciale. Nous avons besoin d'être en mesure de montrer au peuple syrien qu'un cessez-le-feu peut être négocié », note-t-elle.

La représentante américaine constate que « les attentats à Paris, la bombe apparente dans l'avion russe », les attaques en Turquie et au Liban « rappellent à nouveau, non seulement la manière dont il faut lutter contre Daech, mais aussi à quel point la transition politique en Syrie est importante ». « Tout le monde s'accorde à mettre l'accent, d'un commun consentement, sur la nécessité d'une transition politique en Syrie et la nécessité de lutter contre l'EI. De ce fait, les États-Unis souhaiteraient que la puissance aérienne de la Russie se concentre davantage sur le groupe radical plutôt que sur les groupes qui seront importants pour la transition politique » en Syrie. « Il y a un grand enthousiasme à maintenir l'élan », lance en conclusion Samantha Power.

 

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commentaires (3)

UNE JONCTION SERA FAITE ENTRE L'ELECTION DU PRESIDENT LIBANAIS ACCEPTE PAR L'EXTERIEUR ET LA SOLUTION EN SYRIE AVEC UNE CONTINUATION DU REGIME HEROIQUE DE BASHAR . je ne vois pas en quoi on pourra rire le dernier ???? lol!!!

FRIK-A-FRAK

12 h 12, le 03 décembre 2015

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Commentaires (3)

  • UNE JONCTION SERA FAITE ENTRE L'ELECTION DU PRESIDENT LIBANAIS ACCEPTE PAR L'EXTERIEUR ET LA SOLUTION EN SYRIE AVEC UNE CONTINUATION DU REGIME HEROIQUE DE BASHAR . je ne vois pas en quoi on pourra rire le dernier ???? lol!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 12, le 03 décembre 2015

  • Les groupes "rebelles?" mènent deux fronts à la fois. Ils défendent leurs positions contre l'EI, même s'ils ne lancent pas de grande offensive contre l'organisation, préférant utiliser leur force pour leur objectif premier : faire tomber le régime bäässyriaNique. Et leur efficacité à repousser l'EI n’est plus à prouver. Le fait que ces "rebelles" (Révolutionnaires ? Non ?) soient très majoritairement composés de sunnites est un avantage incontestable pour avoir l'aval général de la population vivant dans les territoires contrôlés par cet EI. Ils sont peut- être les seuls à pouvoir être perçus par ces populations comme des vrais libérateurs. Mais ces derniers ne lanceront pas de grande offensive contre l'EI, tant que le pouvoir restera aux mains de cet aSSaSSin aSSadique (Même pour une période transitoiiire) ! "Certains", n’est-ce pas, se demandent encore pourtant, si une alliance entre leur "coalition mondiaaale" et ces groupes…. de "rebeeelles" sur le terrain est envisageaaable, car frôlant la limite du "concevaaable" ! Pourquoi donc ? L'alliance avec le Nain poutinien allié lui-même de l'aSSadique, des mollâhs et de leur héZébbb est-elle, yâ harâm, "plus conCevaaable" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 44, le 03 décembre 2015

  • TRANSITION POLITIQUE DÉMOCRATIQUE... DÉPARTS AU PLURIEL... ÉLECTIONS LIBRES ET DÉMOCRATIQUES SOUS LE PATRONNAGE DES NATIONS UNIES... DE TOUS LES SYRIENS... PLUS DE 99,999%... ET LE PEUPLE SYRIEN EST LE VAINQUEUR ! ET... RIRONT TOUJOURS BIEN ET FORT QUI RIRONT LES DERNIERS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 20, le 03 décembre 2015

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