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Liban - Télévision

Michel Moawad, digne fils de son père

Photo tirée de la page Facebook de Michel Moawad.

C'était une scène classique jeudi dernier dans le cadre de l'émission Kalam el-Nass avec Marcel Ghanem. L'héritage politique s'est imposé, encore une fois, sur les plateaux des télévisions libanaises. Des jeunes propulsés dans la vie politique dès leur enfance et qui peinent, dans certains cas, à se montrer du niveau de leur ascendance en essayant de raviver ou même de garder dans les mémoires un héritage politique construit dans des moments de gloire passée, dans ce petit coin du monde où les intérêts des familles anciennement féodales sont menacés.

Un changement d'approche s'impose en adoptant une réflexion plus pragmatique, loin de la mentalité du zaïm du village, et en rejetant les anciennes animosités qui divisaient les localités, surtout maronites, en clans rivaux. Le public a changé depuis René Moawad et Sleiman Frangié à Zghorta, mais les allégeances familiales sont toujours omniprésentes et les « beik » ne s'en plaignent pas. La descendance essaye tant bien que mal de se présenter comme une relève afin de convaincre un public de plus en plus instruit et initié à l'art de la politique, mais qui est désabusé face à des problèmes étatiques qui restent, de décennie en décennie, sans solution.

Vingt-six ans après le fameux discours du président René Moawad que Marcel Ghanem a parfaitement calqué à la situation du Liban actuel, Michel Moawad, invité deux mois à l'avance, afin de rappeler les principaux axes du discours de son père, s'est montré digne du nom qu'il a reçu à sa naissance. Alors que des informations font état de la possible élection d'un chef de l'État proche de l'axe syro-iranien, le cheminement vers la maturité politique semble achevé pour le fils de l'ancien chef d'État, dont l'assassinat était imputé aux forces syriennes. Le chef du Mouvement de l'indépendance a réussi à arracher l'appréciation favorable du public qui se contentait auparavant de critiquer ses faiblesses en matière de maîtrise du dialecte libanais et une candeur physique qui ôtait systématiquement l'impact qu'il cherchait à obtenir lors de ses apparitions télévisées « rares », selon M. Ghanem.

 

 



Michel Moawad, à l'instar de beaucoup de personnes de sa génération qui ont grandi durant la guerre libanaise, n'a pas connu le Liban-État, ce qui ne l'a pas empêché de le rechercher tout comme son père, tué par une explosion avant d'avoir eu la chance de lancer les fondements d'une République libanaise, condition sine qua non pour le salut du pays. Un long parcours et un apprentissage continu de la réalité libanaise, le jeune leader zghortiote a montré, lors de son passage télévisé jeudi dernier une sagesse qui lui sied à merveille. Cela a été renforcé par un maître de cérémonie qui a pourtant insinué plusieurs fois au début de l'émission que le président Saad Hariri n'avait pas pris en compte l'avis de M. Moawad dans ses concertations. M. Ghanem a fini par affirmer à son invité que son avis comptait, tout comme celui de ses aînés de l'arène politique libanaise, pour l'axe américano-saoudien en lui annonçant en direct, suite à un message qu'il venait de recevoir, l'intention de Saad Hariri de le rencontrer prochainement.

Le message est clair et fort malgré une « influence limitée de son parti politique » à l'échelle nationale : « Oui, je suis favorable à un consensus entre les forces du 8 Mars et celles du 14 Mars, oui je suis avec un président originaire de Zghorta, mais je dis non à un président s'il n'est pas prêt à revoir les mécanismes paralysants adoptés par le gouvernement depuis Doha, s'il n'est pas prêt à remettre en question les armes illégales du Hezbollah qui prennent en otage tout le pays ainsi que ses institutions, et s'il ne pourrait pas préserver la souveraineté nationale et imposer une politique de distanciation de l'État vis-à-vis des conflits régionaux. » Tout est dit, et c'est à l'honneur de Michel René Moawad, digne fils de son père.

C'était une scène classique jeudi dernier dans le cadre de l'émission Kalam el-Nass avec Marcel Ghanem. L'héritage politique s'est imposé, encore une fois, sur les plateaux des télévisions libanaises. Des jeunes propulsés dans la vie politique dès leur enfance et qui peinent, dans certains cas, à se montrer du niveau de leur ascendance en essayant de raviver ou même de garder dans les...

commentaires (6)

Parmi les descendants d'anciennes familles féodales, se trouvent des jeunes qui méritent d'être pris en considération Et ce lorsque le Liban cessera d'être gouverné par des clans ou des "tribus" qui ressemblent à celles des indiens d'Amérique Latine en l'an 1500, ainsi qu'en Afrique jusqu'à nos jours. À partir de là, M. Michel Moawad, Samy Gemayel et peut être d'autres qui ne se font pas remarquer, auront leur mot à dire et une juste place politique dans un pays où la démocratie sera respectée en tant que telle et non comme démocratie consensuelle....

Zaarour Beatriz

20 h 00, le 29 novembre 2015

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Commentaires (6)

  • Parmi les descendants d'anciennes familles féodales, se trouvent des jeunes qui méritent d'être pris en considération Et ce lorsque le Liban cessera d'être gouverné par des clans ou des "tribus" qui ressemblent à celles des indiens d'Amérique Latine en l'an 1500, ainsi qu'en Afrique jusqu'à nos jours. À partir de là, M. Michel Moawad, Samy Gemayel et peut être d'autres qui ne se font pas remarquer, auront leur mot à dire et une juste place politique dans un pays où la démocratie sera respectée en tant que telle et non comme démocratie consensuelle....

    Zaarour Beatriz

    20 h 00, le 29 novembre 2015

  • Ces jeunes là sont de la même trempe que hariri fils ! De la gnognotte !!!

    FRIK-A-FRAK

    17 h 41, le 28 novembre 2015

  • NADIM GÉMAYEL OU MICHEL MOUAWAD POUR PRÉSIDENT !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 30, le 28 novembre 2015

  • Merci Madame Towk, JE SUIS A FOND AVEC LUI POUR LA PRESIDENCE !!!

    Bery tus

    13 h 58, le 28 novembre 2015

  • Ce sera une des rares fois, où l'on assiste à un moment où quelqu'un de B'charréh dit du bien de quelqu'un de Zghortéh ! Ou, vice-versa.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 29, le 28 novembre 2015

  • Souvent moqué et raillé, Michel Moawad a gagne ses gallons d'homme politique et surement mon vote lors de cette interview. Grande vision federatrice loin des tiraillements politiques. Et bravo pour prendre les devant et devoiler ses avoirs. Je vois mal walid joumblatt ou nabih berri arriver avec leur gros classeur. Merci aussi a l'OLJ de relever cette interview qui merite d'etre revue sur le site LBC.

    George Khoury

    11 h 35, le 28 novembre 2015

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