Berry : Le Liban, « un beau palais menacé par les flammes » régionales

« Le Moyen-Orient traverse une série de crises très graves, tous les pays arabes si ce n'est la plupart connaissent des événements sanglants sauf le Liban », a déclaré le président de la Chambre, Nabih Berry, dans une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre roumain, Victor Ponta, et le président de la Chambre des députés, Valeriu Zgonea, à Bucarest où il se trouve.
Il a également souhaité l'intensification des liens économiques entre le Liban et la Roumanie : « Il faut une augmentation des investissements en Roumanie et il serait utile dans ce cadre de rendre plus simple le système d'octroi des visas aux ressortissants libanais », a-t-il relevé.
S'attardant d'autre part sur le dossier des réfugiés syriens au Liban, M. Berry a affirmé qu'une solution globale ne peut exister en dehors d'une solution définitive à la crise en Syrie « et ne passe pas uniquement par les aides » consenties par les différents pays occidentaux. Il a rappelé dans ce contexte que le nombre de réfugiés accueillis en Europe ne dépasse pas les cent mille, alors qu'au Liban « ce chiffre a atteint les deux millions, et comprend les réfugiés syriens et palestiniens ». Il a indiqué qu'il n'est pas possible de « refuser toute aide matérielle dans ce contexte, mais que la véritable solution doit être de nature politique. L'Europe est le continent le plus proche de nous, c'est lui qui doit faire pression en vue d'une solution négociée, qui, à mon avis, ne serait pas très éloignée de celle trouvée pour le nucléaire iranien par le groupe des 5+1 ».
Devant le Sénat roumain, Nabih Berry a martelé que « le Liban est le pays le plus sûr au niveau sécuritaire. Le terrorisme a tenté de l'entraîner dans sa spirale à plusieurs reprises, mais l'armée, nos forces de sécurité et l'unité de notre peuple ont battu en brèche ses plans morbides ».
Toutefois, a poursuivi M. Berry, le Liban « n'est pas une île, mais un beau palais menacé par les flammes », notant que cette stabilité ne pourra durer « si l'on ne veille pas à en préserver la sécurité (...), et si celle-ci est menacée, alors tout sera détruit ».
De son côté, le président du Parlement roumain a souhaité la bienvenue à son homologue libanais tout en soulignant que sa visite à Bucarest coïncide avec le cinquantenaire des relations diplomatiques libano-roumaines. Et de préciser qu'avec M. Berry, il s'attèle à redynamiser « la diplomatie parlementaire ». Enfin, sur le plan économique, il a rappelé que le Liban est en tête de la liste des investisseurs en Roumanie. À noter qu'un déjeuner en l'honneur de M. Berry a été donné en présence des délégations des deux pays.