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Culture - Musiques actuelles

Teleferik, aller simple vers l’égalité des sexes

Accompagnée par Arno Vincendeau à la guitare, la chanteuse d'origine libanaise Eliz Murad délivre ses mélodies soul avec la fierté de convaincre, sans charmer.

Arno Vincendeau (guitare) et Eliz Mourad (chant, basse) forment le groupe de rock parisien Teleferik depuis 2011.

Elle se fait souvent comparer à l'imprévisible Janis Joplin lorsqu'elle se déchaîne sur scène, même si la musicienne désamorce rapidement le malentendu en disant qu'elle «n'a pas l'orteil» du talent de son modèle. Lui affirme pouvoir se plonger et se perdre dans la discographie de Jimi Hendrix et de Led Zeppelin pendant des heures. À deux, la chanteuse Eliz Mourad et le guitariste Arno Vincendeau forment le groupe de rock parisien Teleferik depuis 2011. Le nom du groupe vient, effectivement, des «bulles» qui relient Jounieh à Harissa.
Fruit de quatre années de maturation et des trois EP précédents, Lune Electric est le premier album du duo parisien. Leur première rencontre a lieu en 2006 lors d'une soirée universitaire. Ne pouvant pas rentrer dans son foyer étudiant à cause du couvre-feu, la Cendrillon libanaise se fait héberger par Arno Vincendeau. Trois ans plus tard, ils se retrouvent par hasard autour d'un projet vidéo, mais se décident finalement à fonder un duo. «Dans les deux cas, il s'agit de raconter des histoires mais je voulais avoir un contact direct avec le public et la scène permet cela», explique la chanteuse et bassiste du groupe.


En interprétant aujourd'hui ses propres compositions rock en libanais, en anglais et en français, la musicienne est enfin heureuse de mélanger origines personnelles et origines musicales. La Parisienne, aux racines libanaises, s'exprime alternativement et intuitivement dans ces trois langues. «Jusqu'ici, je n'étais pas satisfaite par ce que l'on m'offrait en arabe. Il n'y avait que Soapkills et Mashrou'Leila qui me plaisaient mais je trouvais qu'il manquait un champ arabe rock», confie Eliz Murad, qui voulait tout faire pour éviter le cliché de l'exotisme. «Le modèle qui m'est présenté dans le monde arabe ne me convenait pas et je me sentais capable d'apporter quelque chose de nouveau», insiste-t-elle en avouant se sentir l'ego nécessaire pour tenter sa chance.


La chanteuse et compositrice estime que l'image de la femme en Orient est trop souvent celle de la séductrice. «Même Yasmine Hamdan, que j'apprécie, utilise la séduction afin de convaincre. Elle porte aussi un héritage du chant arabe que je n'ai pas. Mais, plus globalement, la posture de la femme arabe dans la musique est dans l'attente alors que je souhaite être dans l'action. J'aimerais être une sorte de Tina Turner arabe. Je veux crier en libanais et que la femme soit ainsi regardée autrement, davantage respectée. » Alors qu'Eliz Murad chante des paroles qui la font enrager ou bien une déclaration d'amour, elle n'a jamais peur de crier. «Je ne crains pas d'être impudique. Encore aujourd'hui, la société impose à la femme une pudeur que je n'ai pas sur scène.» La chanteuse se dit féministe «tant que l'égalité des sexes ne sera pas réalisée ». Son combat quotidien dans cette société encore machiste? «Ne pas laisser sous-entendre que le public va pouvoir faire quelque chose de moi. C'est moi qui vais mener la danse avec mon rock», assure la chanteuse avec conviction.

*« Lune Electric », sortie le 9 octobre.

 

 

 

Une mutinerie soul et groovy

Grâce à une campagne de financement participatif, le premier album autoproduit de Teleferik, composé de 10 titres, voit le jour. Enregistré en France, Lune Electric marque l'aboutissement de quatre années de travail pour le duo rock soul parisien. Certaines anciennes chansons enregistrées auparavant sur leurs précédents EP ont été retravaillées, d'autres, telles que Beaumont, Behlam Fik ou encore Les Lois de la physique, sont de nouvelles compositions inédites. Bombs & Rockets, cri du cœur, écrit par Eliz Murad pendant la guerre de juillet 2006, lorsque sa famille était coincée au Liban, allie un chant dantesque rappelant Lene Lovich et la révolte de The Clash. Les amateurs des Black Keys et de The Raconteurs pourraient se laisser embarquer par le groove de ce Teleferik.

 

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commentaires (1)

L'égalité sexuelle ca n'existe pas ...! en plus je pige rien a cette Novlangue pour adulte en devenir......

M.V.

06 h 52, le 06 octobre 2015

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Commentaires (1)

  • L'égalité sexuelle ca n'existe pas ...! en plus je pige rien a cette Novlangue pour adulte en devenir......

    M.V.

    06 h 52, le 06 octobre 2015

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