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Lifestyle - This is America

Les mariées de Priscilla of Boston Bridal entrent au musée

Elle aurait été superheureuse de voir ces mariages grandioses qui n'en finissent plus de faire dans l'apparat, sans modération aucune... Depuis bien longtemps déjà, les mariées de Priscilla of Boston étaient les plus belles pour aller danser et surtout prononcer le fameux I do.

Priscilla Kidder, heureuse avec ses dentelles.

Avec sa griffe Priscilla of Boston Bridal, Priscilla Kidder – de son vrai nom – a vu son œuvre adoubée par le National Museum of Natural History qui a acquis une sélection de ses modèles, ses archives et ses photographies, reconnaissant en elle un grand talent et l'illustration de l'esprit d'une époque, celle des années de la fin de la guerre de 40, qu'elle a su enjoliver et égayer. Jusque-là, la mode matrimoniale faisait dans la simplicité. Cette créatrice avait une prédilection pour les mariées en dentelle et autres ornements précieux. En 1948, elle ferme la mercerie qu'elle possède et ouvre à Boston un grand magasin baptisé Priscilla of Boston's Bridal Shop, spécialisé, comme son nom l'indique, dans les robes de mariées. Une semaine après son lancement, l'établissement effectue un bénéfice de 10 000 dollars. Le succès qui suit est aussi rapide que fulgurant. Priscilla Kidder sera ainsi la première designer aux États-Unis à utiliser la dentelle pour rehausser les robes de mariées qu'elle créait et réalisait dans ses ateliers. Elle était également très fière d'avoir été la première à proposer une ligne pour les petites. Sa popularité était également due à son concept précis et extrêmement moderne. « Une robe de mariée, disait-elle, doit être très spéciale, exclusive et non pas juste une jolie toilette qui pourrait être reportée plus tard, à d'autres occasions. » Son but était d'amener les femmes à faire du « grand jour » une date inoubliable, féerique et juste extraordinaire. Elle s'est parfois laissée emporter par l'air du temps, saupoudrant ses créations d'un grain de fantaisie : l'une de ses robes, datant de 1967, s'est inspirée de la géométrie londonienne de Mary Quant. Alors que l'allusion à la guerre froide s'est ressentie dans un look à la russe avec coiffe-chapeau en fourrure et larges épaules.

 

Histoire et histoires
Impressionné par l'originalité de son travail, par sa vision et par le succès de ce business monté par une femme, il y a 70 ans, le National Museum of American History a voulu les partager avec le plus grand nombre. Les créations de Priscilla Kidder sont les beaux témoins de l'évolution de la tenue nuptiale à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Une transformation qui allait accompagner celle de toute une industrie à travers le pays. Son travail, tout en recherche et élégance, a bien sûr attiré de nombreux rich and famous, parmi lesquels les Rockefeller, les Ford et autre Paley. Elle a également habillé les demoiselles d'honneur de Grace Kelly à l'occasion de son mariage avec le prince Rainier de Monaco. De même, les enfants de deux chefs d'État américains ont fait appel à elle pour leurs noces : Luci Baines Johnson, fille du président Lyndon B. Johnson, ainsi que Tricia et Julie, filles de Richard Nixon. Néanmoins, ces commandes prestigieuses avaient provoqué des controverses. En apprenant que la griffe Priscilla of Boston était produite dans des ateliers non syndiqués, une organisation ouvrière avait menacé de manifester au mariage de Luci Johnson en 1966. La célèbre designer s'est alors dépêchée de réparer l'erreur et de faire coudre, dans un atelier syndiqué, son étiquette dans la robe même de la fille du président. Cinq ans plus tard, en 1971, elle soulève des vagues avec la tenue de Tricia Nixon, très belle, imposante et riche en dentelles, mais... sans manches. Les bras dénudés, pour une mariée, c'était alors juste choquant.
Priscilla of Boston Bridal Shop n'en était ni à sa première « première » ni à la dernière. Dans le sillage de ses longues traînes, les concepteurs actuels de la robe belle ouvrage ont suivi, affichant sans sourciller des prix faramineux. Pour « dire oui », les futures mariées n'arrivent toujours pas à dire non à cette folie, une tentation justifiée. Ce n'est pas tous les jours le plus beau jour de la vie d'une femme...

 

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