Hussein Youssef : Les mouvements civils ont entravé le dossier des militaires enlevés

Hussein Youssef, porte-parole des militaires retenus en otages par le Front al-Nosra et l'État islamique, a accusé hier les mouvements civils d'avoir entravé le dossier de leurs fils.
« Nous voulons que le dossier de nos fils soit en tête de l'ordre du jour de la table de dialogue, a-t-il déclaré. Nous avons le sentiment que tous ces mouvements qui ont eu lieu dernièrement ont retardé le dossier de nos fils », a-t-il affirmé, avant de se diriger avec le reste des familles vers la place des Martyrs pour se joindre à la manifestation organisée par les responsables du collectif « Vous puez ! ». Ces derniers, rassemblés devant l'immeuble an-Nahar, voulaient interdire aux responsables politiques d'arriver au Parlement où devait se tenir la table de dialogue que les manifestants estiment être « illégitime et anticonstitutionnelle ».
Interrogé à ce sujet, Hussein Youssef a répondu : « Cela nous importe peu. Tout ce que nous voulons, c'est que les responsables politiques prêtent attention au dossier de nos fils, c'est une question de conscience et de dignité. » Et d'ajouter : « Nous soutenons le mouvement civil, mais le dossier des militaires otages est plus important que toutes les affaires du pays. Malheureusement, le dossier des déchets a réussi à pousser les hommes politiques à agir, ce que la vie des militaires n'a pas fait. »
Toutefois, lorsque les affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre ont commencé, les familles des otages se sont retirées vers la place Riad el-Solh, où elles observent leur sit-in depuis bientôt un an. Les familles n'ont pas pu allumer des bougies à la mémoire des quatre otages assassinés en captivité. Au total, vingt-cinq militaires sont encore aux mains des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra depuis les combats d'août 2014.
Par ailleurs, les familles des otages ont été reçues par le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad Kheir. Ce dernier a demandé aux familles de ne recourir qu'à lui pour avoir des informations concernant le dossier, leur assurant que « les portes de son bureau leur seront toujours ouvertes ».