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Liban - Communautés

Raï, appuyé par le cheikh Akl druze : L’élection d’un président avant tout

Quatorze ans après la réconciliation de la Montagne de 2001, le patriarche maronite Béchara Raï a entamé hier une tournée de trois jours dans le caza de Aley.

À Biniyé, au domicile du cheikh Akl druze (à droite), une même voix s’est élevée pour l’élection d’un président de la République « au plus vite ». Photo Ramzi Moucharrafieh

Dans le prolongement de la réconciliation de la Montagne de 2001, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a entamé hier une tournée de trois jours dans le caza de Aley. Accompagné par l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, le vicaire patriarcal général, l'évêque Boulos Sayah, Mgr Joseph Boueiri, et le secrétaire du patriarcat, le père Élie Khoury, le patriarche maronite s'est d'abord rendu à Aley, au siège de l'Association de la mission spéciale. Étaient réunis pour l'accueillir le ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb, les députés Fadi Habre, Henry Hélou et Fouad el-Saad, l'ancien ministre Marwan Kheireddine, l'imam de Aley et plusieurs cheikhs druzes.
« Je ne vais pas vous souhaiter la bienvenue puisque ce foyer est le vôtre, et puisque Bkerké a sa présence rayonnante dans tous les esprits patriotiques et éclairés », a d'abord déclaré M. Chehayeb en s'adressant au patriarche, avant de poursuivre: « Votre visite pose une nouvelle pierre dans l'édifice de la réconciliation et de la confiance mutuelle, qu'avait construit, en 2001, la visite historique du patriarche Boutros Sfeir à Moukhtara et à la Montagne, rendant la Montagne à la Montagne. » « Nous vous rassurons que cette Montagne restera un modèle d'unité nationale, dont nous souhaitons la diffusion dans tout le pays », a-t-il ajouté.
Le ministre n'a pas manqué en outre de se prononcer sur la crise de la présidentielle. « Comme vous, nous sommes convaincus que la clé de la solution à toutes nos crises est l'élection d'un président de la République », a-t-il souligné, avant de conclure, en référence à tous les dossiers en suspens: « Ce qui fait peur, c'est que nous ayons atteint un temps où beaucoup de responsables ne veulent plus ni écouter, ni lire, ni comprendre autre chose que la paralysie. »

« Une crise de partenariat »
Renchérissant sur ce point, le patriarche maronite a déploré « la crise que nous vivons : une crise du partenariat, de la confiance et du respect mutuels (...). Il est désolant de voir le vide perdurer à la tête du système : comment cette maison peut-elle tenir sans toit ? Cela est inacceptable, et c'est depuis Aley que je le dénonce parce que c'est une ville profondément convaincue que le Liban passe en premier ». Évoquant également la crise des déchets, le patriarche a souligné que sa « résolution est prioritaire, étant liée à la santé des Libanais ». Il mettra ensuite en valeur, à Majdalya, le plan du ministre Chehayeb, « qui efface la honte infligée par la crise des déchets ».
Il reste que c'est « la présidentielle qui résoudra tous les autres dossiers et régulera la vie publique, y compris la relance du travail du Parlement et la tenue des législatives », a ajouté le patriarche maronite. Il a également salué « les jeunes et moins jeunes qui manifestent dans la rue, ainsi que les grévistes », les remerciant pour « leurs revendications contre la corruption », et les appelant à « rectifier le tir en se concentrant sur la revendication fondamentale qui répondrait à tous leurs besoins: l'élection d'un président ».

« Le modèle du Liban, un besoin pour le monde »
Au village de Kayfoun, le patriarche Raï a été reçu à la husseiniyé par l'imam du village, le cheikh Hussein al-Haraké, Mahmoud Comaty et Mohammad Dagher représentant respectivement le Hezbollah et le mouvement Amal. Après le mot de bienvenue du mufti, chargé de références chrétiennes, le patriarche a souligné que « la rencontre avec nos frères chiites en ces lieux a renouvelé notre foi partagée d'une identité libanaise formée de chrétiens et de musulmans. En dépit de toutes les crises, nous n'avons jamais entendu un mot qui conteste cette identité, bien au contraire ». Il a valorisé en outre le discours du cheikh. « Écouter le cheikh prononcer un salut chrétien nous rappelle combien le monde a besoin du modèle libanais », a-t-il souligné.

L'appui du cheikh Akl
C'est au domicile du cheikh Akl druze, le cheikh Naïm Hassan, à Biniyé, que l'appel de Bkerké à élire un président s'est fait le mieux entendre. « Votre visite est le prolongement du processus d'ancrage de la convivialité, commencé avec Walid Joumblatt et le patriarche Sfeir », a déclaré le dignitaire druze à l'adresse du patriarche, avant de poursuivre: « La nation est menacée. Les responsables ne sont-ils pas conscients du danger de la situation ? Ce n'est que par le retour à la marche normale des institutions que notre pays ira mieux. Et nous nous joignons aux incitations faites par Bkerké aux élus de la nation d'élire au plus vite un président de la République. » De son côté, le patriarche a qualifié le cheikh Akl de « pionnier de la réconciliation ». Et c'est à partir de Biniyé que Béchara Raï a appelé les politiques à « aimer suffisamment le pays pour se réconcilier et élire un président ».
Poursuivant sa tournée-marathon jusqu'en début de soirée, Béchara Raï a réitéré à chaque étape l'attachement au partenariat national et à la réconciliation de la Montagne en appelant parallèlement à élire un président.

La réconciliation consolidée
À Bayssour, où il a été reçu par le député Ghazi Aridi, il a déclaré qu' « il est temps que cessent les querelles et l'état de vide présidentiel. C'est un cri du peuple ». Il a salué « les députés Walid Joumblatt et Talal Arslane pour leur coopération qui renforce l'édifice de la réconciliation de 2001. L'histoire nous montre en effet que l'unité du Liban passe par l'unité de la Montagne (...) et que nous sommes complémentaires par nos identités et notre diversité ».
C'est cette complémentarité identitaire qu'il a valorisée dans les villages portant les stigmates de la guerre, comme Majdalya, Souk el-Gharb et Kfarmatta.
C'est au domicile du cheikh Nasreddine Gharib qu'il a été reçu, à Kfarmatta, en présence du député Talal Arslane. Ce dernier a évoqué « une journée nationale historique, qui marque un retour à nos racines nationales, humanitaires et historiques ». Dans un communiqué, Hayat Arslane a annoncé que cette visite « historique » du patriarche à Aley, qui est « une bénédiction », inclura un passage, ce matin, au musée de l'émir Fayçal Arslane.
La tournée a inclus le village maronite de Dfoun, où il a souhaité que « nos jeunes puissent construire des maisons ici grâce au Fonds maronite », ainsi que Abey, l'église Saints Pierre-et-Paul de Aïn Ksour, l'église Saint-Élie de Aïnab et le couvent antonin de Chemlane (plaçant la pierre d'angle du chantier de reconstruction du couvent). « Je vois un peuple lucide qui a vécu la réconciliation avec héroïsme », a déclaré Mgr Raï.
C'est à Ramhala qu'il a achevé sa première journée de visite. Célébrant la messe en l'église Saint-Michel, en présence de personnalités politiques, sociales et spirituelles, le patriarche a dénoncé « le mauvais usage du pouvoir par la plupart des responsables politiques »...

Dans le prolongement de la réconciliation de la Montagne de 2001, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a entamé hier une tournée de trois jours dans le caza de Aley. Accompagné par l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, le vicaire patriarcal général, l'évêque Boulos Sayah, Mgr Joseph Boueiri, et le secrétaire du patriarcat, le père Élie Khoury, le...

commentaires (3)

Les Libanais restent capables, même si ça fait rire, de s’interroger avec gravité sur leur suffisance ou leur nombril. Ils considèrent que leur excellence est very importante, et raffolent des enquêtes de voirie qui vérifient que dans les peuplades de ce "fertile" ils seraient les meilleures ! Les récréations étant fugaces, v'là 1 florilège de pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ils ont d’eux-mêmes : Râëéhhh pourrait s’écrier : Dieu a besoin du génie libanais, perturbant l’Éternel sur ses hauteurs ! Puis, drôlement, d’autres ineffables campagnards qui, refusant que la voirie utilise toute ramassette qui ne serait pas high-tech d’expliquer : "on ne peut certes imposer l’obligation de confier l'air qu'on renifle à 1 banale raclette."! Il est vrai qu'ils viennent de bourgs reculés plaçant au fronton de leurs mairies l’indépassable : "C’est pas pour nous va(e)nter, mais qu’est-ce qu’il sent mauvais."! Moult, ventilateurs et narines au vent, 1 fois juchés, peuvent dire bien des choses en somme en variant le ton ! Passons. "Nous avons une chance folle d’être experts", dixit Ch’hayyib le socialo-druzizte. "Mondialement on attend la solution du seul Liban." ! Évidemment, pensée subtile de l’1 des "bala äëél". L’autre "bala äëél" : "Cette expertttîse représente de par le monde un PLUS" ! Certes. On devrait avoir honte de se gausser de la sorte de ces campagnards libanais, faisant fi des décennies durant lesquelles on vivait ici Heureux, comme si dieu était, yîîîh, éhhh libanais.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

03 h 30, le 12 septembre 2015

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Commentaires (3)

  • Les Libanais restent capables, même si ça fait rire, de s’interroger avec gravité sur leur suffisance ou leur nombril. Ils considèrent que leur excellence est very importante, et raffolent des enquêtes de voirie qui vérifient que dans les peuplades de ce "fertile" ils seraient les meilleures ! Les récréations étant fugaces, v'là 1 florilège de pensées éloquentes quant à l’opinion qu’ils ont d’eux-mêmes : Râëéhhh pourrait s’écrier : Dieu a besoin du génie libanais, perturbant l’Éternel sur ses hauteurs ! Puis, drôlement, d’autres ineffables campagnards qui, refusant que la voirie utilise toute ramassette qui ne serait pas high-tech d’expliquer : "on ne peut certes imposer l’obligation de confier l'air qu'on renifle à 1 banale raclette."! Il est vrai qu'ils viennent de bourgs reculés plaçant au fronton de leurs mairies l’indépassable : "C’est pas pour nous va(e)nter, mais qu’est-ce qu’il sent mauvais."! Moult, ventilateurs et narines au vent, 1 fois juchés, peuvent dire bien des choses en somme en variant le ton ! Passons. "Nous avons une chance folle d’être experts", dixit Ch’hayyib le socialo-druzizte. "Mondialement on attend la solution du seul Liban." ! Évidemment, pensée subtile de l’1 des "bala äëél". L’autre "bala äëél" : "Cette expertttîse représente de par le monde un PLUS" ! Certes. On devrait avoir honte de se gausser de la sorte de ces campagnards libanais, faisant fi des décennies durant lesquelles on vivait ici Heureux, comme si dieu était, yîîîh, éhhh libanais.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 30, le 12 septembre 2015

  • "Râëéhhh a dénoncé le mauvais usage du pouvoir par la plupart des responsables politiques." ! Même par le Caporal ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 08, le 12 septembre 2015

  • Ou, "rencontre du troisième type" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 02, le 12 septembre 2015

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