Dans le cadre de ses préparatifs pour la manifestation à laquelle a appelé le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, demain vendredi, à la place des Martyrs, les partisans du Courant patriotique libre ont effectué hier une sorte « d'ouverture » à leur dynamique de protestation en faisant circuler des convois de voitures dans différentes régions du pays, notamment le Kesrouan, le Metn et Baabda.
Les convois, colorés aux drapeaux orange du CPL, ont provoqué des embouteillages inextricables sur différents axes routiers, notamment dans la région de Baabda, puisqu'ils ont bloqué la route du palais présidentiel afin de réclamer « l'élection d'un président de la République fort ».
Le CPL a en outre publié hier une note préconisant la formation de convois de voitures dans les différentes régions du pays pour inciter la population à participer au mouvement de protestation, soulignant que « le nombre (de participants) est important à ce stade ».
Dans le même contexte, des réunions préparatoires ont eu lieu, hier, au centre Mirna Chalouhi, siège central du parti, en présence du chef du CPL, le chef de la diplomatie Gebran Bassil, du ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Élias Bou Saab, des députés Nabil Nicolas et Ibrahim Kanaan, et de l'ancien député Sélim Aoun.
Il convient de souligner que le CPL descendra dans la rue sans ses alliés pour la troisième fois consécutive. En effet, on apprend de sources bien informées que le Hezbollah ne rejoindra pas les partisans aounistes demain pour plusieurs raisons : le parti chiite refuse de s'aventurer dans la rue dans les circonstances actuelles, dans la mesure où il est conscient de la tension confessionnelle sunnito-chiite qui règne. De plus, le parti chiite est actuellement focalisé sur ses « préoccupations extérieures » qui lui interdisent de rejoindre son allié aouniste. Les mêmes sources ne manquent pas d'indiquer que le Hezbollah ne prendra pas ouvertement position sur cette question, qu'il motive principalement par la tension actuelle dans la rue, bien qu'il fasse preuve de compréhension concernant la position de M. Aoun.
Ces sources ajoutent que lors d'une réunion récente à Rabieh portant sur la manifestation de demain, deux points de vue ont été soulevés : le premier n'était pas en faveur de la manifestation et justifiait sa position en se basant sur les inconvénients qu'elle génère, notamment celui de révéler une éventuelle réduction du poids populaire du parti. Le second point de vue était nettement favorable à la dynamique de rue, et le général Aoun a rejoint ce point de vue, estimant cependant qu'il se contenterait de convois de voitures et qu'il n'aurait pas contacté ses alliés pour leur éviter l'embarras.
Signalons enfin que le nouveau chef du CPL, Gebran Bassil, a reçu hier des appels téléphoniques de plusieurs personnalités le félicitant pour sa nomination à son nouveau poste. M. Bassil a indiqué, dans un communiqué publié hier, qu'il n'organisera pas de réception compte tenu des circonstances actuelles dans le pays, précisant toutefois qu'une cérémonie populaire aura lieu le 20 septembre courant à l'occasion des dix ans de la signature de la charte du CPL.
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Qu'est-ce qui empêche le CPL de se rendre au parlement pour élire un président de la République? Manifestement sa certitude que Iznogoud-Aoun ne soit pas élu. À partir de là, le CPL a décidé soit d'imposer aux Libanais Iznogoud-Aoun président soit de boycotter l'élection. Un torpillage qui va lui coûter cher, très cher.
Dounia Mansour Abdelnour
23 h 13, le 03 septembre 2015