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Économie - Énergie

ENI découvre un « champ de gaz supergéant » dans les eaux égyptiennes

Le géant italien de l'énergie ENI a annoncé hier la découverte du « plus grand » gisement offshore de gaz dans les eaux de l'Égypte, une bonne nouvelle pour le régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi confronté à une situation économique et sécuritaire difficile, et porteuse de « stabilité énergétique » pour la Méditerranée, selon Rome. Ce gisement pourrait représenter un potentiel de 850 milliards de mètres cubes, sur « un secteur de 100 kilomètres carrés », assure la compagnie dans un communiqué, parlant de « champ de gaz supergéant ».

Le directeur général d'ENI, Claudio Descalzi, « s'est rendu au Caire pour informer le président al-Sissi de ce succès important et discuter de la découverte avec le Premier ministre Ibrahim Mahlab », selon le communiqué de la compagnie. « Il s'agit de la plus grande découverte de gaz jamais faite en Égypte et en mer Méditerranée », se félicite le groupe-phare italien, assurant que cette découverte pourrait également « devenir l'une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde ». Le communiqué d'ENI précise que cette découverte, « après son développement total », va aider à couvrir « les besoins en gaz naturel de l'Égypte durant des décennies ».
« Cette découverte historique sera en mesure de transformer le scénario énergétique d'un pays entier qui nous accueille depuis 60 ans » (depuis 1954), a estimé M. Descalzi.

Le ministère égyptien du Pétrole a confirmé la découverte, faite à 1 450 mètres de profondeur, précisant que « les opérations de développement » devraient durer quatre ans.

Stabilité énergétique
Le président du Conseil italien Matteo Renzi a téléphoné au président al-Sissi pour « discuter ensemble de l'impact de cette découverte sur la stabilité énergétique de la Méditerranée et sur les perspectives de développement de la région », a indiqué le palais Chigi.

Cette découverte a été effectuée sur le site d'exploration « Zohr » dans la zone de Shorouk, exploitée par ENI qui en détient la licence d'exploitation à 100 %, à la suite d'un appel d'offres que la compagnie avait remporté en janvier 2014.
ENI va délimiter au plus vite le gisement pour assurer son développement rapide en utilisant au mieux les infrastructures déjà existantes, en mer et à terre. ENI est le principal producteur d'hydrocarburants du pays avec une production de 200 000 barils d'équivalent pétrole par jour.

Cette annonce d'ENI est une bonne nouvelle pour le régime al-Sissi, accusé de dérive autoritaire mais qui se présente comme l'« ultime rempart » contre le « terrorisme islamiste » et multiplie les appels du pied aux investisseurs internationaux.
Car l'exploitation de ce gaz, en offshore, peut permettre de garantir une certaine sécurité au moment où l'Égypte est le théâtre d'une vague d'attentats perpétrés par la branche locale de l'organisation État islamique (EI).
Selon l'analyste Robin Mills de Manaar Energy Consulting, basé à Dubaï et cité par l'agence Bloomberg, une telle découverte « peut être suffisante pour combler une partie du fossé énergétique » de l'Égypte. « Ils vont probablement combler d'abord leurs besoins domestiques, avant de discuter de plans pour l'exportation », et les perspectives israéliennes d'exportation de gaz vers l'Égypte vont s'en trouver diminuées. « Tenant compte de la période minimale de quatre ans nécessaire au développement du projet, il faudra attendre environ 2020 avant que la production démarre sur le site de Shorouk », a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs années, la Méditerranée orientale est devenue une zone d'exploration gazière très active, notamment après la découverte de gros gisements gaziers au large du Liban, d'Israël et de Chypre.

 

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