Un témoin travaillant au bureau du procureur livre son témoignage sur les appels téléphoniques

La chambre de première instance du Tribunal spécial pour le Liban a entendu hier à La Haye un témoin du bureau du procureur, Kei Kamei, qui a travaillé sur les listes séquentielles des appels téléphoniques et des messages effectués avant l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri.
Les données télécoms sont, rappelons-le, la pièce maîtresse de la batterie de preuves qui seront présentées devant le tribunal dans l'affaire Hariri. Mme Kamei est l'un des cinq témoins du bureau du procureur prévus en principe pour cette semaine. Le témoin devait ainsi expliquer la procédure de l'organisation des données téléphoniques dans le cadre de tableaux, de manière à montrer la séquence des contacts et messages effectués à un moment donné, à partir d'un téléphone mobile donné, ainsi que les relations existant entre les différentes lignes utilisées en vue de la préparation et de la coordination de l'assassinat entre les différents membres du réseau incriminé. À ce jour, cinq accusés ont été identifiés par l'accusation.
D'emblée, le représentant du bureau du procureur, Graeme Cameron, a prévenu les juges de l'aspect extrêmement technique du témoignage, soulignant qu'il ne sera pas « des plus passionnants », ajoutant qu'il est toutefois « nécessaire si l'on veut présenter ce sujet de manière méthodique ». M. Cameron a été jusqu'à prévenir les juges que « la journée sera difficile ainsi que les jours à suivre », assurant toutefois que les efforts en valent la peine.
Les données téléphoniques ont été obtenues auprès des deux sociétés libanaises de téléphonie mobile suite à une requête formulée par la commission internationale d'investigation d'abord, puis par le bureau du procureur.