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À La Une - Chronologie

Nucléaire iranien : retour sur douze ans de crise

Téhéran et les grandes puissances du groupe P5+1 ont finalement trouvé mardi un accord sur le programme nucléaire iranien. Cet accord intervient au terme de 21 mois de négociations et au 18e jour de pourparlers acharnés dans la capitale autrichienne, l'une des plus longs round de ce type depuis un quart de siècle. Retour sur les grandes étapes d'une crise qui dure depuis 2003.

Les négociateurs sur le dossier iranien, après l'annonce d'un accord sur le sujet, le 14 juillet à Vienne. REUTERS/Joe Klamar/Pool

2003-2004 : SITES SECRETS

Après la révélation de sites nucléaires secrets à Natanz et Arak (centre) en août 2002, l'Iran accepte une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Celle-ci découvre des traces d'uranium enrichi et fixe un ultimatum en septembre 2003.

Le 21 octobre 2003, l'Iran s'engage à suspendre ses activités en vue d'enrichir l'uranium lors d'une visite inédite à Téhéran des chefs de la diplomatie français, allemand et britannique. Un accord est signé le 7 novembre 2004.

 

2005-2008 : ENRICHISSEMENT A 3,5% ET SANCTIONS

Le 8 août 2005, l'Iran du nouveau président conservateur Mahmoud Ahmadinejad reprend ses activités de conversion d'uranium à Ispahan (centre). Les Européens rompent les négociations.

Les cinq grands (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie) décident fin janvier 2006 de saisir le Conseil de sécurité. L'Iran les défie: il annonce le 11 avril avoir pour la première fois enrichi de l'uranium (à 3,5%) puis rejette une offre des 5+1 - les cinq grands et l'Allemagne - pour stopper l'enrichissement et inaugure une usine d'eau lourde à Arak.

 

Mahmoud Ahmadinejad à l'inauguration de l'usine d'Arak, en 2007. Photo Reuters


Le 23 décembre 2006, l'ONU inflige ses premières sanctions, régulièrement renforcées depuis, de même que celles décidées par les Etats-Unis puis l'Union européenne (UE). Les négociations patinent. L'Iran annonce en 2007 avoir franchi l'étape des 3.000 centrifugeuses, symbolique car permettant virtuellement de fabriquer la matière première pour une bombe atomique. Aujourd'hui, il en a près de 20.000, dont la moitié en activité.

 

2009-2012 : ENRICHISSEMENT A 20% ET EMBARGO EUROPÉEN

En 2009, le nouveau président américain Barack Obama tend la main à l'Iran lui offrant de surmonter trente années de conflit. Téhéran inaugure le 9 avril une usine de combustible nucléaire à Ispahan (centre).

Le 25 septembre, Obama et les dirigeants français et britannique dénoncent la construction secrète d'un deuxième site d'enrichissement à Fordo (centre). Le 9 février 2010, après l'échec d'un accord négocié pour enrichir dans un pays tiers, l'Iran commence la production à Natanz d'uranium enrichi à 20%.

 


Des inspecteurs de l'AIEA et des techniciens iraniens à la centrale nucléaire de Natanz. Kazem Ghane/AFP

 

Alors qu'Israël parle de frappe préventive, l'AIEA publie le 8 novembre 2011 un rapport sur une "possible dimension militaire" du programme iranien, puis annonce le 9 janvier 2012 que l'Iran a commencé à enrichir à 20% à Fordo. L'UE décide le 23 janvier 2012 le gel des avoirs de la banque centrale iranienne et un embargo pétrolier applicable le 1er juillet. Les négociations 5+1 reprennent en avril après quinze mois d'arrêt.

 

2013 : ACCORD INTÉRIMAIRE

Élu en juin, le président iranien Hassan Rohani, ex-négociateur nucléaire, obtient l'aval du Guide suprême Ali Khamenei pour négocier. Washington et Téhéran dialoguent secrètement à Oman.

Le 27 septembre à New York, Rohani et Obama se téléphonent - une première depuis 1979 - après une rencontre ministérielle entre l'Iran et les 5+1. Le 24 novembre, les négociations débouchent à Genève sur un accord pour six mois limitant des activités nucléaires sensibles moyennant une levée partielle des sanctions.

 

2014 : NÉGOCIATIONS PROLONGÉES

Les négociations pour un accord définitif débutent le 18 février 2014 et seront prolongées à deux reprises, parallèlement à l'accord intérimaire. L'Iran annonce le 27 août modifier le futur réacteur d'Arak pour limiter la production de plutonium.

 

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Fabrice Coffrini/AFP

 

2015 : VERS UN ACCORD HISTORIQUE

Alors que la lutte contre les jihadistes devient une priorité commune à l'Iran et aux Occidentaux, Obama doit composer avec un Congrès dorénavant dominé par l'opposition républicaine tandis qu'Israël poursuit sa campagne contre un accord dont se méfie également l'Arabie saoudite.

Les négociateurs, qui prolongent régulièrement leur marathon, s'entendent le 2 avril sur un cadre général pour tenter de boucler un accord historique.

Le 14 juillet, à Vienne, l'accord est enfin annoncé, au terme de 21 mois de négociations et d'un round final de plus de 17 jours. L'objectif est de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étouffent l'économie du pays. Le texte ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de l'Iran avec la communauté internationale.

 

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