Rechercher
Rechercher

À La Une - Négociations

Accord sur le nucléaire iranien : Khamenei salue "les honnêtes et durs efforts" de ses négociateurs

L'Iran "ne cherchera jamais à avoir l'arme nucléaire", promet Rohani.

Les Iraniens sont descendus mardi soir dans les rues de Téhéran pour célébrer l'accord sur le nucléaire conclu quelques heures plus tôt à Vienne entre leur pays et les grandes puissances. AFP PHOTO/ATTA KENARE

L'Iran et les grandes puissances ont conclu mardi un accord historique qui rend quasi impossible la construction d'une bombe atomique par Téhéran et ouvre la voie à une normalisation de ses relations avec la communauté internationale.

Les 109 pages de l'accord limitent les ambitions nucléaires de Téhéran en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son économie. Ce succès diplomatique, conclu après deux ans de négociations acharnées, referme un dossier qui empoisonnait les relations internationales depuis plus de 12 ans.

L'UE, l'Onu, Téhéran ou encore Londres ont salué un accord "historique", tandis que Moscou poussait "un soupir de soulagement". Ce dénouement intervient à un moment où le Proche-Orient est déchiré par de nombreux conflits, dans lesquels l'Iran est impliqué. Paris a appelé l'Iran à se saisir de l'occasion pour "aider à en finir" avec le conflit en Syrie. A Damas, le président Bachar el-Assad a félicité son allié iranien pour sa "grande victoire". A l'inverse, Israël a immédiatement dénoncé une "erreur historique", qui va permettre à l'Iran de financer sa "machine de terreur".

C'est aussi la première fois qu'un accord à ce niveau lie la République islamique et les Etats-Unis depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980. "Cet accord nous donne une opportunité d'aller dans une nouvelle direction, Nous devons la saisir", a commenté le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il était fondé sur les vérifications "et pas sur la confiance".
Deux semaines après la réconciliation avec Cuba, le président démocrate marque d'une nouvelle pierre blanche diplomatique la fin de son dernier mandat.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a salué dans un message posté sur son compte Twitter officiel "les honnêtes et durs efforts" de ses négociateurs. Sans Khamenei, qui possède d'immenses pouvoirs politiques et religieux en Iran, l'accord avec les grandes puissances n'aurait pas pu voir le jour.

L'épilogue est également un succès pour le président iranien Hassan Rohani, pour qui l'accord pourrait "éliminer peu à peu la méfiance" entre les ennemis historiques. Le chef de l'Etat, un modéré, a promis que son pays "ne cherchera jamais à avoir l'arme nucléaire".

Peu après la rupture du jeûne du ramadan, les Iraniens sont descendus dans les rues de la capitale iranienne pour célébrer l'accord. Des centaines de personnes ont commencé à se rendre sur la plus longue avenue de Téhéran, Valiye Asr, en faisant hurler les klaxons de leurs véhicules.

(Chronologie : Nucléaire iranien : retour sur douze ans de crise)

 

Accès "limité"
L'entente a été arrachée à l'issue de 18 jours d'un dernier round de négociations, un final d'une longueur sans précédent depuis les accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine en 1995.
L'accord met en musique de grands principes actés à Lausanne en avril : Téhéran s'engage à réduire ses capacités nucléaires (centrifugeuses, stock d'uranium enrichi...) pendant plusieurs années et à laisser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) procéder à des inspections plus poussées.
Le but est de rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe atomique, tout en assurant à Téhéran, qui nie avoir jamais eu l'intention de se doter de la bombe, le droit de développer une filière nucléaire civile. Une fois les installations iraniennes réduites, selon les termes de l'accord, il faudrait en effet un an à Téhéran pour fabriquer une bombe, contre deux à trois mois aujourd'hui.

En échange, l'Iran bénéficiera progressivement d'une levée des sanctions internationales adoptées depuis 2006 par les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Onu et qui brident l'économie du pays.
Les premières sanctions pourront être levées à partir du premier semestre 2016 si la République islamique respecte ses engagements. En cas de violation de l'accord, elles pourront être rétablies. Et cette réversibilité durera quinze ans. En revanche, l'interdiction du commerce des armes a été reconduit pour cinq ans, sauf autorisation spécifique du Conseil de sécurité. La demande de l'Iran, soutenue par Moscou, de lever cet embargo a été un des principaux points de blocage des discussions.

Autre sujet délicat : la possibilité pour les inspecteurs de l'AIEA de se rendre sur les sites militaires iraniens. Finalement, Téhéran a accepté de leur permettre un "accès limité" à certains sites.

 

(Repère : Les principaux points de l'accord sur le nucléaire iranien)

 

"De travers"
Les milieux économiques se tiennent prêts à revenir dans ce pays de 77 millions d'habitants, qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz. L'Iran, un pays de l'Opep, pourra à terme exporter à nouveau librement son brut. Les prix du pétrole perdaient du terrain mardi dans les échanges européens après l'annonce de l'accord qui se traduira par un afflux de brut dans un marché déjà plombé par un surplus d'offre.

Les Iraniens, qui ont élu Hassan Rohani à la présidence en 2013 sur la promesse de levée des sanctions, attendaient un tel accord avec impatience. Mais les tenants d'une ligne dure en Iran aussi bien qu'aux Etats-Unis n'ont cessé d'exprimer leur hostilité aux discussions.

A Washington, l'accord doit désormais être soumis au Congrès, contrôlé par les Républicains qui sont très méfiants envers Téhéran. Dans son allocution, Obama a mis en garde les parlementaires contre un vote "irresponsable". Mais le président de la chambre des représentants, le Républicain John Boehner a donné le ton des débats à venir, en estimant que l'accord allait relancer la prolifération nucléaire.
L'accord doit également être endossé par le Conseil de sécurité de l'Onu, ce qui devrait intervenir "dès la semaine prochaine", selon Washington.

A Téhéran, le guide suprême Ali Khamenei a prévenu la semaine dernière qu'un accord n'empêcherait pas de poursuivre la lutte contre les Etats-Unis "exemple parfait de l'arrogance".
L'application du texte "sera un processus très compliqué", prévoit Siavush Randjbar-Daemi de l'Université de Manchester. "C'est là que les choses pourraient aller de travers."
Plus optimiste, l'AIEA s'est dite "confiante" dans sa capacité à faire appliquer l'accord.

 

Lire aussi
Accord sur le nucléaire iranien : quelles conséquences pour le Moyen-Orient ?
, l'analyse d'Anthony Samrani

L'accord sur le nucléaire pourrait sortir le Liban de la glacière, le décryptage de Scarlett Haddad

"John" et "Javad", le drôle de couple à l'origine de l'accord nucléaire iranien

Pour Fabius, l'accord sur le nucléaire iranien est "suffisamment robuste" pour plus de 10 ans

L'Iran et les grandes puissances ont conclu mardi un accord historique qui rend quasi impossible la construction d'une bombe atomique par Téhéran et ouvre la voie à une normalisation de ses relations avec la communauté internationale.Les 109 pages de l'accord limitent les ambitions nucléaires de Téhéran en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son...

commentaires (5)

A Téhéran, le guide suprême Ali Khamenei a prévenu la semaine dernière qu'un accord n'empêcherait pas de poursuivre la lutte contre les Etats-Unis "exemple parfait de l'arrogance". c'est la camera cacher ou quoi?!?

Bery tus

23 h 26, le 14 juillet 2015

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • A Téhéran, le guide suprême Ali Khamenei a prévenu la semaine dernière qu'un accord n'empêcherait pas de poursuivre la lutte contre les Etats-Unis "exemple parfait de l'arrogance". c'est la camera cacher ou quoi?!?

    Bery tus

    23 h 26, le 14 juillet 2015

  • Ils devaient choisir entre le deshonneur et la guerre. Ils ont choisit le deshonneur... et ils auront la guerre (Churchill dixit). Cet andouille de Obama a donne le champs libre a l'Iran! Desormais, les sunnites net les autres minorites n'auront qu'a bien se tenir. Tu parles d'une opportunite pour un changement, pas plus tard que Vendredi passe, les fous enturbannes continuaient a hurler "mort a l'Amerique"....

    IMB a SPO

    22 h 39, le 14 juillet 2015

  • OUVERTURE DE NOUVEAUX HORIZONS... AUTRES QUE CEUX DANS LA RÉGION ? ATTENDONS VOIR LE COMPORTEMENT PERSE DANS LA RÉGION POUR SAVOIR S'IL Y A DES ENGAGEMLENTS POUR DES SOLUTIONS... UNE JOURNALISTE "ORACLE" NOUS A ANNONCÉ QUE CET ACCORD OUVRE GRANDE LA PORTE À L'ÉLECTION D'UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ! SOUHAITONS QU'IL EN SOIT AINSI...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 45, le 14 juillet 2015

  • Astucieux persans d'un coté, ils sauvent la face d'un Obama en fin de règne et de l'autre se libèrent du carcan de l'embargo ...Mais .....! ils ne vont pas tarder , a faire monter les enchères ...sur leurs demandes récurrentes dans la guerre chiito/sunnite...! Alors...? renversement de situations au M.O. ou marché de dupes ...? les iraniens ont sans doute un avis sur la question....! mal nommer les chose c'est ajouter au malheur du monde...(Albert Camus).

    M.V.

    14 h 21, le 14 juillet 2015

  • Il ne faut surtout pas perdre son temps a trouver un vainqueur ou un vaincu . Meme si Israel et son allie salafowahabite binsaoud sont vert de rage, ce qu'on devrait surtout comprendre c'est que les occicons peuvent respecter un peuple qui sait prendre son destin en main face a une adversite collective de ces derniers . NEGOCIER n'est pas aise , mais quand on force le respect de soi et qu'on aboutit a un resultat gagnant-gagnant c'est donner la prevue qu'on ne brade pas les interets de son peuple ni de celui des generations futures . Dites moi ou se trouve la binsaoudie dans tout ca ?????? sait elle ce que ce mot fatidique veut dire , NEGOCIER dans le respect . Bravo l'Iran Nouvelle Puissance Regionale a la force de son poignee . VICTOIRE !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 07, le 14 juillet 2015

Retour en haut