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Liban - Dimane

Raï invite les chrétiens à se départir de leurs « positions obstinées »

Le patriarche Raï, hier, donnant la communion. Photo Toni Frangié

Dans une allusion évidente aux événements de la semaine dernière, et pour empêcher « la paralysie du gouvernement, ultime institution constitutionnelle active », le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a invité les camps politiques en présence, qu'il n'a pas nommés, à abandonner leurs « positions obstinées et régler leurs différends « dans un esprit de justice et d'équité (...) plaçant l'intérêt du pays et le bien commun au-dessus de toute autre considération », et « évitant toute confrontation religieuse ». Autant d'allusions, croit-on savoir, aux positions en flèche prises par le Courant patriotique libre.
S'exprimant à Dimane (Liban-Nord), dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche a jugé qu'il est proprement « scandaleux » que « les camps politiques chez nous (au sein du camp chrétien) prétendent chacun que lui seul a raison, faute d'une instance de recours absolue qui donnerait la mesure de leurs droits relatifs ».
« Cette instance de recours, a-t-il expliqué, c'est l'État et ses institutions, avec à leur tête le président de la République, le bien commun et les affaires touchant au peuple. »

Question d'interprétation
Le chef de l'Église maronite a également jugé « malheureux et honteux » que « chaque camp politique interprète des articles de la Constitution à sa guise, que ce soit au service de ses intérêts ou pour masquer une entorse à la Loi fondamentale ».
L'interprétation de la Constitution a ses principes (...) qui se résument en deux règles essentielles : premièrement, comprendre la Constitution « suivant la terminologie propre du texte et à la lumière du texte tout entier », et deuxièmement, si le sens demeure incertain ou obscur, l'interpréter à la lumière de textes analogues, s'ils existent, et surtout « conformément à l'intention du législateur et aux circonstances qui ont dicté les dispositions en question ».
Le siège patriarcal de Bkerké, en prévision du centenaire de la naissance du Grand Liban (1920-2020), a élaboré deux mémorandums destinés à servir de feuille de route, un mémorandum politique et un mémorandum économique, a poursuivi en substance Mgr Raï, qui a invité les dirigeants à s'en inspirer, sachant que l'élection d'un nouveau chef de l'État a la priorité absolue, sinon le Liban « serait comme un homme qui a bâti une maison sans toit ».
Le patriarche a ensuite invité chaque camp « à désigner clairement son candidat sur la base d'un programme bien défini, à charge qu'il soit accepté par l'autre et ne soit pas un candidat de défi imposé par la force ». Et de rappeler enfin qu'au moment où la Chambre avait voté pour la prorogation de son mandat pour la deuxième fois, les députés s'étaient engagés, toutes affaires cessantes, à élire un président et élaborer une nouvelle loi électorale dans un délai de 6 mois. « Et nous voilà toujours sans président, et, hélas, toujours sans initiative claire, alors que le délai de six mois est passé depuis longtemps », a-t-il déploré.

Dans une allusion évidente aux événements de la semaine dernière, et pour empêcher « la paralysie du gouvernement, ultime institution constitutionnelle active », le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a invité les camps politiques en présence, qu'il n'a pas nommés, à abandonner leurs « positions obstinées et régler leurs différends « dans un esprit de justice et...

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