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Liban - Assassinat Hariri

Ben Jeddo revient devant le TSL sur l’affaire de la vidéo « Abou Adass »

Le Tribunal spécial pour le Liban a entendu hier, pour le second jour consécutif, le témoignage du journaliste d'al-Jazeera, Ghassan Ben Jeddo, qui dirigeait en 2005 le bureau de la chaîne à Beyrouth. Le témoin a relaté devant les juges l'épisode de la revendication par un groupe islamiste radical de l'assassinat, le 14 février 2005, de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Le témoin a été notamment interrogé sur son intervention en direct sur la chaîne dans l'après-midi du jour de l'explosion, soit après avoir reçu le premier appel, revendiquant l'attentat, d'un inconnu « qui parlait un arabe approximatif », a-t-il dit.
Interrogé par le juge de première instance, David Re, sur sa réaction sitôt la revendication faite, M. Ben Jeddo a souligné qu'en général des opérations de ce type sont revendiquées par plus d'une partie. « Nous avons l'expérience de la scène palestinienne où plusieurs parties revendiquent un même attentat avant qu'on puisse identifier les auteurs », a-t-il dit.
Le témoin a expliqué qu'après le premier appel, il a été « surpris par le style de la revendication ». « Cependant, a-t-il ajouté, nous l'avons prise au sérieux lorsque nous avons obtenu la bande vidéo. À ce moment-là, nous avions une preuve entre les mains », a-t-il affirmé, ajoutant que la confusion s'était du coup dissipée. Quelques heures après l'attentat, une vidéo obtenue par la chaîne montrait un islamiste du nom de Abou Adass revendiquant l'attentat au nom d'un groupe islamiste appelé al-Nosra wal Jihad Fi Bilad el-Cham.
Ghassan Ben Jeddo a expliqué que, sitôt après avoir fini sa couverture en direct, il a reçu un second appel de la part d'un autre inconnu qui usait d'un langage se situant « entre le dialectal et le littéraire ». « Son accent montrait clairement qu'il venait de "Bilad el-Cham" », dit-il.
L'interlocuteur a indiqué qu'une bande vidéo comportant la revendication de l'attentat se trouvait dans un arbre près de l'Escwa, et qu'il devait envoyer quelqu'un la chercher dans le quart d'heure. Le témoin a précisé n'avoir pas diffusé sur-le-champ la revendication pour des raisons professionnelles.
Le journaliste a fait remarquer que, du fait que le Liban était « divisé, certains ont directement accusé le régime syrien d'être derrière l'attentat et n'ont pas cru à la revendication figurant sur la bande vidéo. D'autres, au contraire, ont tablé dessus, considérant qu'il s'agissait d'une preuve tangible ».
L'accusation l'a relancé en lui demandant ce qu'il pensait réellement de la revendication. Ce à quoi le témoin répond : « Je n'ai pas compris pourquoi un groupe islamiste radical aurait assassiné Rafic Hariri. Mais si vous me demandez s'il en était capable, je vous réponds que oui. Et il y a plus d'une preuve en ce sens. »
La défense a ensuite entamé le contre-interrogatoire du témoin. Ce dernier a indiqué que l'ancien directeur de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, avait été le premier responsable sécuritaire à le contacter pour s'informer de la teneur de la bande vidéo. Le journaliste a indiqué lui avoir remis copie de la bande le lendemain de l'assassinat.

Le Tribunal spécial pour le Liban a entendu hier, pour le second jour consécutif, le témoignage du journaliste d'al-Jazeera, Ghassan Ben Jeddo, qui dirigeait en 2005 le bureau de la chaîne à Beyrouth. Le témoin a relaté devant les juges l'épisode de la revendication par un groupe islamiste radical de l'assassinat, le 14 février 2005, de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Le témoin...

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