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Économie - Finance

Les Libanais pourront faire des virements interbancaires avec leurs mobiles

Une nouvelle circulaire de la Banque centrale permet désormais d'effectuer des transferts de fonds via des appareils mobiles entre clients de banques différentes. Cette décision fera-t-elle décoller le marché ?

La BDL veut avoir un coup d’avance sur un éventuel boom du paiement mobile au Liban. Andrey Armyagov/Bigstock

Depuis le début du mois, les transferts de fonds bancaires à travers les appareils mobiles ne sont plus seulement limités aux opérations entre clients d'une même banque, mais peuvent être également destinés à un tiers titulaire d'un compte dans un autre établissement. Une possibilité ouverte par une circulaire intermédiaire émise le 30 juin par la Banque du Liban. « Cette circulaire vise tous les types de transactions réalisées à travers une application pour téléphone mobile et tablette. Elle met le Liban au diapason des évolutions technologiques dans le domaine du paiement mobile et les nouveaux types de services qui en découlent », indique une source à la BDL, contactée par L'Orient-Le Jour. D'un autre côté, l'utilisation du Swift devrait permettre aux banques de proposer des services de transactions mobiles avec l'étranger.

Réservé aux banques
La Banque centrale a toutefois choisi de mettre en place un cran de sûreté. La circulaire impose en effet que les établissements bancaires s'assurent de la conformité aux lois en vigueur des transactions effectuées via mobiles et que ces dernières soient traitées selon les normes du réseau Swift, par lequel transitent l'ensemble des opérations interbancaires du pays. « Les opération réalisées via une application sur mobile ou tablette seront donc traitées par le "back-office" (le service d'appui) de la banque comme n'importe quelle autre transaction financière. Cela permet à la Banque centrale de maîtriser les flux financiers générés par ce nouvel outil et de limiter l'offre de ce type de service aux seules banques », résume la source à la BDL.
Contrairement à de nombreux pays étrangers, les opérateurs de téléphonie mobile ne pourront donc toujours pas proposer directement des services de transfert d'argent et de paiement mobile à leurs clients. Faut-il voir dans ce verrou un lien avec la volonté de la BDL de renforcer les moyens de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ? « Il s'agit d'une conséquence indirecte des dispositions de la nouvelle circulaire intermédiaire, mais en aucun cas son objectif premier », considère la source à la BDL.

Quel impact sur le marché ?
Reste à comprendre quel sera l'impact de cet élargissement des fonctionnalités des applications de paiement mobile sur les stratégies des acteurs déjà présents sur ce marché. Introduit au Liban en 2011 et longtemps présenté comme le successeur naturel de la carte bancaire, ce nouveau mode de paiement n'a toujours pas réussi à bouleverser les habitudes des usagers qui privilégient toujours les transactions par chèque ou en espèces.
Parmi les banques qui proposaient d'ores et déjà une plateforme permettant d'effectuer des transferts entre clients du même établissement, les avis sur les nouvelles dispositions dictées par la BDL sont partagés. « Cette circulaire intermédiaire n'a aucun impact direct sur notre stratégie », lance le secrétaire général de la Fransabank. Après avoir lancé en 2013 son application Simba – qui permettait notamment à ses clients d'effectuer des transferts d'argent entre eux ou de régler certaines factures –, la banque a en effet suspendu son développement afin d'attendre un décollage éventuel du marché pour repenser les services de sa plateforme. Autre son de cloche chez BLC Bank qui a lancé Hey en 2014, une application centrée sur le transfert d'argent de particulier à particulier. « Les utilisateurs de Hey peuvent déjà transférer de l'argent à des tiers dont les comptes sont domicilés à la BLC Bank grâce à une fonctionnalité qui permet de créer un compte temporaire directement lié à l'application », explique la directrice marketing de l'établissement, Maya Margie, à L'Orient-Le Jour. « Cette nouvelle réglementation facilitera néanmoins les prochaines étapes de développement de Hey », conclut-elle.
Quant à Bank Audi, elle n'a pas souhaité commenter les conséquences de la circulaire intermédiaire de la BDL sur sa politique commerciale. Figurant parmi les pionniers du paiement mobile au Liban, elle a fini par opérer un virement stratégique vers le paiement sans contact, qui repose sur l'adjonction d'un sticker « NFC » (pour « Near Field Communication » ) à un support physique (carte sim, bracelets, cartes de crédit...) mais ne permet pas d'effectuer d'autres opérations que le règlement d'achats.

Quid des applications qui permettaient de réaliser des virements interbancaires dans les limites de la réglementation antérieure ? C'est le cas de CMO. Lancée en début d'année par le prestataire de solutions de paiement bancaires Card Service Company (CSC), cette plateforme est la seule du marché à rassembler plusieurs banques libanaises. Elle permet à ses utilisateurs de régler achats et factures à distance ou d'effectuer des virements entre les clients des banques adhérentes. Du coup, la nouvelle réglementation lui ôte-t-elle son principal avantage comparatif ou augmente-t-elle au contraire sa force de frappe ? Contactée par L'Orient-Le Jour, CSC n'a pas souhaité répondre. À ce stade, il est donc trop tôt pour mesurer l'effet de cette ouverture légale sur le marché du paiement mobile au Liban.

 

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commentaires (1)

Si les libanais dans leurs majorité ...on encore de l'argent sur leurs comptes en banque dans la prochaine année ... et qu'ils ont payé l'abonnement de leurs téléphone mobile....! ;-)

M.V.

13 h 42, le 09 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • Si les libanais dans leurs majorité ...on encore de l'argent sur leurs comptes en banque dans la prochaine année ... et qu'ils ont payé l'abonnement de leurs téléphone mobile....! ;-)

    M.V.

    13 h 42, le 09 juillet 2015

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