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Lebxit...

Où est donc le Tsipras du Liban ? demandait, lundi, le leader druze Walid Joumblatt, disant son admiration pour le Premier ministre de Grèce entré en révolte contre les diktats de l'Union européenne. Mais est-ce vraiment d'un clone d'Alexis Tsipras qu'a désespérément besoin notre pays ?


Le fait est qu'outre le soleil et autres lénifiantes douceurs méditerranéennes, les peuples grec et libanais, amis, ont en partage l'art d'accumuler les problèmes économiques et financiers en renvoyant invariablement à plus tard l'heure des douloureuses échéances. Exemptés d'impôts, aux termes de la Constitution, les popes et les héritiers de ces armateurs de légende que furent Onassis et Niarchos ? On fait mieux encore ici, où c'est en flagrante violation de la loi en effet que les grosses fortunes font couramment la nique au fisc.


Le retentissant non des Grecs au programme d'austérité que leur imposait l'UE ne manque certes pas d'évoquer la romantique légende, pressée jusqu'à l'écorce par Israël, de David tenant courageusement tête à Goliath. Mieux encore, ce non ne peut que renforcer la position d'Athènes dans les actuelles négociations, un éventuel accord comportant nécessairement des compromis réciproques ; de la sorte serait évité le Grexit, une sortie volontaire ou forcée de la Grèce de la zone euro.


Il reste néanmoins qu'à ses électeurs d'abord, au peuple tout entier ensuite, le jeune chef du gouvernement a multiplié les promesses, sachant fort bien pourtant qu'il ne pourrait, pour la plupart, les tenir. C'est en ce sens que non, le Liban n'a que faire d'un Tsipras qui viendrait s'ajouter à une production locale déjà florissante en matière de populisme, sinon de démagogie.


C'est ainsi qu'un référendum des plus invraisemblables – des primaires strictement chrétiennes, suivies d'une consultation à l'échelle nationale – était récemment proposé aux Libanais en guise d'élection, au suffrage universel, d'un président fort. Et c'est la même obsession d'un président maronite à biceps que traduit le projet, non moins farfelu, d'un sondage chrétien réservé à la population chrétienne. Le plus renversant étant que cette idée est avancée par ceux-là mêmes qui bloquent obstinément une élection dans les formes prévues par la Constitution et qui menacent même maintenant de transposer le débat dans la rue.


C'est de ce genre de tragédies grecques qu'un exit serait le bienvenu pour notre pays.

Issa GORAIEB
igor@lorient-lejour.com.lb

Où est donc le Tsipras du Liban ? demandait, lundi, le leader druze Walid Joumblatt, disant son admiration pour le Premier ministre de Grèce entré en révolte contre les diktats de l'Union européenne. Mais est-ce vraiment d'un clone d'Alexis Tsipras qu'a désespérément besoin notre pays ?
Le fait est qu'outre le soleil et autres lénifiantes douceurs méditerranéennes, les peuples grec et...