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Lifestyle - Insolite

« Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles »

La science ludique à son apogée : une poupée-compagne avec laquelle bavarder... Un rêve de petite fille et de technicien que Thomas Edison avait tenté de réaliser en faisant parler ce jouet, qualifié par l'inventeur lui-même de « petit monstre ». Mais non : flop garanti...

Le schéma du mécanisme intérieur.

Presque cent ans après son décès, on apprend que Thomas Edison a risqué un jour de ne plus faire parler de lui. Inventeur prolifique ayant signé plus de mille brevets, il est remis aujourd'hui au-devant de la scène par le Musée national de l'histoire américaine qui, dans le cadre de l'exposition American Enterprise, présente sa plus grande réussite, l'ampoule électrique, et son plus grand échec, la poupée parlante. Pour le curateur de cette exposition, « on a affaire là à un glorieux échec, car il conte une importante histoire de la complexité et des difficultés qui se cachent derrière les inventions et les innovations ». Dans ce cas, Edison cherchait à explorer les possibilités d'appliquer, à divers domaines, le processus du phonographe, qu'il avait mis au point à l'âge de 30 ans. Il avait donc installé des miniphonographes dans le torse muni de trous (en guise de haut-parleur) des poupées. Sur la surface d'enregistrement, il avait gravé des chansons enfantines, dont Mary Had a Little Lamb, Jack and Jill et Hickory Dickory Dock. En activant une manette, placée dans le dos de la poupée, l'enfant pouvait faire jouer un refrain. Ce joujou, créé en 1890, mesurait 55 centimètres de haut et pesait deux kilos, avec une tête en porcelaine, des membres en bois et un mécanisme intérieur.
C'était là, explique le curateur, « une étape majeure dans l'expansion de la reproduction du son à des fins commerciales ». Mais Edison n'était pas au bout de ses peines car, une fois les poupées sur le marché, les plaintes commençaient à lui parvenir : la manette n'était pas stable, le disque faible et le son pauvre. Voyant que de nombreuses pièces lui étaient réexpédiées, il avait lui-même retiré de la vente plus de 2 000 spécimens. Cinq cents avaient été (bien heureusement) conservés par leurs acheteurs. On estime actuellement qu'une poupée Edison est un rare trésor. L'invention avait été ainsi annoncée : « Le merveilleux jouet fait par M. Edison pour les gentilles petites filles », suivie, deux ans plus tard, par : « Ces poupées qui parlent seraient plus divertissantes si l'on pouvait comprendre ce qu'elles disent. »

Faillite commerciale
Edison, qui adorait plus que tout solutionner des problèmes compliqués, a dû se résoudre à baisser les bras devant sa figurine non aboutie. Son savoir-faire et sa détermination n'ont guère suffi à satisfaire les lois du marché. Le prix des poupées allaient de 10 dollars (nues) à 20 dollars (habillées), ce qui équivaudrait aujourd'hui à 237 et 574 dollars. Edison savait mieux traiter avec la technique qu'avec les règles des produits de consommation. « C'est pour cette raison, affirme une experte en technologie, que ces poupées étaient une idée brillante mais une faillite commerciale. » Cette réalisation avait besoin d'être affinée, mais dans le monde des affaires où time is money, l'attente était inacceptable.
Il faudra justement attendre plusieurs années pour que cette poupée (re)trouve sa voix grâce à un fabricant français, Émile Jumeau, qui avait remarqué la création d'Edison au stand des phonographes de l'Exposition universelle de Paris de 1889. Il réussira à produire des poupées parlantes plus perfectionnées. Suivront des poupées qui rient, qui pleurent ou même qui... gazouillent. Le Smithsonian Institute, qui chapeaute les plus grands musées américains, n'a pas voulu laisser l'œuvre de Thomas Edison dans le silence. À sa demande, le Baker National Laboratory, en collaboration avec la librairie du Congrès, a restauré la poupée du célèbre inventeur pour lui redonner une bonne et belle voix, capable de gentiment fredonner Twinkle, Twinkle Little Star. Alors même qu'Edison lui-même l'avait débord qualifiée de « petit monstre »...

Presque cent ans après son décès, on apprend que Thomas Edison a risqué un jour de ne plus faire parler de lui. Inventeur prolifique ayant signé plus de mille brevets, il est remis aujourd'hui au-devant de la scène par le Musée national de l'histoire américaine qui, dans le cadre de l'exposition American Enterprise, présente sa plus grande réussite, l'ampoule électrique, et son plus...

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