Rechercher
Rechercher

Liban - Réactions

Appel général à mettre un terme à la torture dans toutes les prisons libanaises

La vive indignation provoquée par la diffusion samedi sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des scènes de torture de détenus dans la prison de Roumieh pourrait inciter à une réforme du système carcéral. De nombreux appels vont en effet dans ce sens.
Le député Michel Moussa, membre du bloc du Développement et de la Libération, et président de la commission des Droits de l'homme, a tenu une conférence de presse à l'hémicycle pour appeler à « la tenue d'une session extraordinaire du Parlement aux fins de débattre et de voter la proposition de loi élaborée par le Comité national des droits de l'homme, sur la lutte contre la torture, en vertu des traités et accords internationaux dont le Liban est signataire ». Il a annoncé en outre que « la commission des Droits de l'homme tiendra une réunion spéciale sur le système carcéral et la torture ».
Le député Samir el-Jisr était hier sur la même longueur d'onde que son collègue. Il a en effet appelé le président de la Chambre, dans un long communiqué, à « inclure la proposition de loi sur l'interdiction de la torture à l'ordre du jour de la législation de nécessité ».
Pour sa part, le député de la Jamaa islamiya, Imad el-Hout, a lancé un appel au Premier ministre, depuis l'hémicycle, le pressant de « convoquer le gouvernement à une réunion urgente afin de décider des mesures nécessaires pour mettre un terme à la pratique de la torture au sein de toutes les prisons libanaises ». Il a préconisé la « création d'une commission parlementaire qui aurait pour mission d'enquêter sur les pratiques exercées dans les différents établissements carcéraux du pays ».
Le chef des Forces libanaises Samir Geagea s'est contenté, pour sa part, d'une réaction de principe. Dans un tweet, il a écrit : « Le premier moteur de la révolution du Cèdre est la dignité de la personne humaine, c'est pour cette raison que je condamne avec virulence ce qui s'est passé dans la prison de Roumieh et réclame une enquête transparente complète » sur cette affaire.
Le député Élie Keyrouz, membre du bloc des FL, a fait remarquer que « les prisons au Liban ne doivent en aucun cas devenir un autre support de la criminalité ».

Kabbara accuse Machnouk
Le député Mohammad Kabbara a choisi de s'en prendre directement au ministre de l'Intérieur : « Nous avons été les premiers à dénoncer, il y a deux mois, la torture de prisonniers à Roumieh. Mais le ministre de l'Intérieur avait alors démenti nos propos et décliné notre demande de former une commission d'enquête indépendante pour examiner les crimes caractérisés commis contre nos fils à Roumieh. » « Comment celui qui dit avoir personnellement supervisé, il y a deux mois, l'opération de perquisition à Roumieh, s'étonne des vidéos ayant fuité ? Si le ministre était au courant des crimes filmés, son mutisme est un scandale. Si, par contre, il n'était pas au courant de ces crimes, ce serait pire », a-t-il ajouté, en réponse au ministre de l'Intérieur, qui avait affirmé, lors d'une conférence de presse dimanche, avoir découvert les faits après avoir visionné les vidéos.
Le secrétaire général de l'Organisation populaire nassérienne, Oussama Saad, a lui aussi critiqué les allégations du ministre de l'Intérieur.
Par ailleurs, le député de Tripoli, Ahmad Karamé, a réclamé, dans un communiqué, « l'arrestation de toutes les personnes impliquées dans les actes immoraux filmés à Roumieh, sinon la démission de tous les responsables concernés par ce dossier ». Il a en même temps appelé au calme les habitants de Tripoli. Le bâtonnier du Nord, l'avocat Fahd Mokaddem, a également condamné les actes de torture et appelé à une enquête.

Réunion des ulémas
Les dignitaires de toutes les communautés se sont entendus, d'une manière générale, sur l'impératif de remédier à la violence sous toutes ses formes. À l'issue d'une réunion au siège de Dar el-Fatwa à Saïda entre le mufti de la ville, le cheikh Salim Sossane, et une délégation du comité des ulémas, emmenée par le cheikh Ahmad Amri, le premier a appelé à « clore les dossiers judiciaires des détenus islamistes : que le coupable soit condamné, et l'innocent remis en liberté. Il est temps de libérer les opprimés, de laisser les gens vivre dans la dignité et non dans l'humiliation. Il est temps que s'érige un État fort et juste ».
L'évêque grec-catholique de Saïda, Mgr Élie Béchara Haddad, a exprimé sa « douleur » de voir la torture exercée à Roumieh contre les prisonniers islamistes et a rappelé que l'état des prisons est « le reflet de la civilisation d'un pays ». Le cheikh Akl druze, Naïm Hassan, a appelé au « calme et à la clairvoyance, en cette période sensible ». Un appel similaire a été lancé par le mufti de Hasbaya et de Marjeyoun, le cheikh Hassan Dalli, dans une déclaration.
Le mufti du Mont-Liban, le cheikh Mohammad Ali Jouzou, a néanmoins appelé à sanctionner les tortionnaires de Roumieh... en leur infligeant les mêmes actes.

La vive indignation provoquée par la diffusion samedi sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des scènes de torture de détenus dans la prison de Roumieh pourrait inciter à une réforme du système carcéral. De nombreux appels vont en effet dans ce sens.Le député Michel Moussa, membre du bloc du Développement et de la Libération, et président de la commission des Droits de l'homme,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut