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Liban - Békaa

Ersal accueille l’armée à bras ouverts

Mises en garde contre l'exploitation politique de la crise frontalière.

Le député Jamal Jarrah entouré des membres de la délégation de Ersal.

L'opération de déploiement de l'armée libanaise dans la ville de Ersal s'est poursuivie hier pour la deuxième journée consécutive. La troupe, qui a pris position dans les secteurs de Wadi el-Hosn et de Rass el-Sarj, a été accueillie par une liesse populaire qui en dit long sur le choix définitif des habitants en faveur de l'État et de ses institutions.
Pointée du doigt comme étant devenu le refuge des jihadistes de tout calibre, mise à l'index depuis les affrontements d'août 2014 entre des éléments jihadistes et les soldats libanais, la bourgade crie haut et fort son besoin de voir la troupe prendre contrôle des lieux. Un message d'autant plus urgent qu'il survient après des propos du secrétaire général du Hezbollah qui avait menacé en début de semaine de confier à sa milice la prochaine bataille de Ersal contre les jihadistes « si l'État n'intervient pas ». La manière dont les habitants ont acclamé l'armée est, par conséquent, on ne peut plus symptomatique de l'état d'esprit qui règne dans cette bourgade depuis un certain temps.
La question de Ersal a été au centre d'un entretien au Sérail entre les membres d'une délégation de la ville et le Premier ministre, Tammam Salam, en présence de Jamal Jarrah, député de la Békaa-Ouest-Rachaya et membre du bloc du Futur, et du secrétaire général du Haut Comité de secours, le général Mohammad Kheir.
« Nous sommes venus exprimer la position réelle des habitants de la ville qui appuient l'État et les institutions officielles », a déclaré M. Jarrah après la rencontre. Il a souligné avoir, par ailleurs, remercié le chef du gouvernement pour la « position patriote qu'il a exprimée en Conseil des ministres jeudi dernier en prenant la défense de Ersal ». « Ceux qui prétendent que Ersal échappe à l'autorité libanaise et que la ville est un foyer du terrorisme n'ont qu'à regarder dans le miroir des enfants du Qousseir pour réaliser de quoi est fait le véritable terrorisme », a lancé le député, dans une allusion aux récents propos du chef du Hezbollah et à l'intervention armée du parti chiite en Syrie.
M. Jarrah a indiqué avoir par la même occasion envoyé un message au chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, par le biais de M. Salam, pour le remercier pour « sa détermination et ses prises de position ». Le général Kahwagi avait vivement critiqué jeudi, quoique de manière implicite, les propos de Hassan Nasrallah suggérant l'incapacité de l'armée à régler le problème que pose, selon lui, la région de Ersal.
Le député, qui s'est également rendu avec la délégation auprès du ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk a encore déclaré : « Certains veulent se venger de Ersal dans un objectif politique bien précis. Il y a également ceux qui cherchent à l'utiliser comme tremplin pour parvenir à un poste précis. Il y a enfin ceux qui ciblent la ville pour s'en prendre à l'armée. » Des allusions pêle-mêle au Hezbollah et aux visées aounistes sur le poste de commandant en chef de l'armée.
Il a évoqué au passage les banderoles hissées en bord de route dans certaines régions et destinées, selon lui, à « inciter à la haine contre Ersal ». « Cette logique ne conduit qu'à la discorde communautaire », a poursuivi le député, soulignant que M. Machnouk a réitéré au cours de l'entretien les propos tenus en Conseil des ministres, à savoir que « seule l'armée libanaise est habilitée à protéger Ersal ».
À son tour, la ministre des Déplacés, Alice Chabtini, a estimé dans une déclaration à la presse que le sujet de Ersal est lié aux nominations sécuritaires et militaires. La ministre a toutefois indiqué que ce dossier des nominations était encore prématuré.
Enfin, le député baassiste Qassem Hachem, membre du bloc parlementaire du Développement et de la Libération (berryste), a salué « le feu vert donné à l'armée » pour assurer la sécurité à Ersal. « Il n'est pas permis d'exploiter la crise de Ersal à des fins politiques (...) au moment où il est demandé de sauver la ville dans l'intérêt national », a-t-il dit.

L'opération de déploiement de l'armée libanaise dans la ville de Ersal s'est poursuivie hier pour la deuxième journée consécutive. La troupe, qui a pris position dans les secteurs de Wadi el-Hosn et de Rass el-Sarj, a été accueillie par une liesse populaire qui en dit long sur le choix définitif des habitants en faveur de l'État et de ses institutions.Pointée du doigt comme étant...

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