Le leader du parti Kataëb et ancien président de la République, Amine Gemayel, a exprimé hier ses craintes quant à l'éventuelle tenue d'une conférence constituante afin de modifier le système politique libanais, suite à la crise présidentielle. S'exprimant au terme de sa rencontre avec le patriarche maronite Béchara Boutros Raï, à Bkerké, le président Gemayel a estimé que la situation au Liban est « critique et fragile ». « Je crains que si cette situation perdure, nous allions vers une constituante que certains évoquent déjà et qui ne peut se tenir en période de crise », a-t-il indiqué. Il a appelé à l'élection d'un président de la République avant de discuter des initiatives. « L'élection d'un président est une affaire nécessaire, un devoir national et stratégique. Il est regrettable que certains ne prennent pas en considération son importance et les députés ont le devoir de se rendre au Parlement », a-t-il affirmé.
En réponse à une question sur un éventuel retrait de sa candidature à la présidence, M. Gemayel a rappelé que « le problème n'est pas ma candidature, sinon les choses auraient été depuis longtemps résolues ». Il a sur ce plan mis l'accent sur le rôle joué par le président de la Chambre Nabih Berry afin de faciliter l'élection d'un président. « Nous sommes en parfaite entente avec Nabih Berry et nous savons qu'il n'est pas responsable du blocage », a-t-il noté.
M. Gemayel a par ailleurs affirmé avoir mis le patriarche au courant de sa décision de ne pas se porter candidat pour un nouveau mandat à la présidence du parti Kataëb. « J'ai rassuré le patriarche et lui ai affirmé que le parti poursuivra son action sur la même voie et continuera à défendre la démocratie et la souveraineté du Liban », a déclaré le président Gemayel.
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