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Moyen Orient et Monde - Syrie

« Abou Sayyaf est un Tunisien qui est engagé dans la lutte jihadiste depuis 2003 »

L'opération commando américaine a tué au total 32 membres de l'EI, dont trois chefs.

Un combattant rebelle syrien dans les rues de Deir ez-Zor, le 12 septembre 2013. Photo d’archives Abo Shuja/AFP

Les États-Unis ont revendiqué samedi avoir tué un haut responsable du groupe jihadiste État islamique (EI) en Syrie, lors de la première opération au sol menée officiellement – d'autres opérations ayant eu lieu auparavant, mais sans être revendiquées par Washington – pour capturer un membre de l'EI.

« Sous la direction du président Barack Obama, les forces américaines basées en Irak ont mené une opération (...) dans l'est de la Syrie pour capturer le haut responsable de l'EI, Abou Sayyaf, et sa femme », a expliqué la porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), Bernadette Meehan. Durant cette opération au sol contre l'EI pour capturer un de ses responsables, Abou Sayyaf « a été tué lors d'échanges avec les forces américaines », a précisé la Maison-Blanche, ajoutant qu'aucun militaire américain n'a été blessé ou tué. Elle n'a toutefois donné aucune indication sur le nombre de soldats déployés au sol pour cette mission.

(Lire aussi : Baghdadi exhorte les musulmans à rejoindre le "califat")


Jusqu'ici, à quelques exceptions près, notamment pour la tentative de libération échouée de l'ex-otage américain tué par l'EI James Foley, les États-Unis avaient surtout frappé le groupe par le biais de sa campagne de bombardements aériens. Abou Sayyaf, explique Washington, est un haut responsable du groupe jihadiste, qui a déclaré un califat à cheval entre l'Irak et la Syrie, et « a joué un rôle capital dans la supervision des opérations illicites de l'EI dans le pétrole et le gaz, une source-clé de revenus qui permet à l'organisation terroriste de poursuivre ses tactiques brutales et d'oppresser des milliers de civils innocents ». Il serait impliqué dans des opérations militaires du groupe. Interrogé par L'Orient-Le Jour, David Thomson, reporter pour RFI et France 24, et auteur du livre Les Français jihadistes, présente « Abou Sayyaf comme un Tunisien qui est engagé dans la lutte jihadiste depuis 2003, au moment de l'invasion américaine ».

« Combats au corps à corps »
Il est considéré comme « un financier », mais « de plus en plus impliqué dans le côté opérationnel », a confié à l'AFP un responsable de la Défense américaine sous couvert d'anonymat. « Nous pensons que (sa mort) va réduire leur capacité à engranger de l'argent », a-t-il ajouté.

(Lire aussi : Pour Obama, le conflit en Syrie ne sera pas réglé avant 2017)


Abou Sayyaf a été tué à al-Omar, qui abrite l'un des plus grands champs pétrolifères de la Syrie, et qui se trouve actuellement sous le contrôle de l'État islamique. Les membres de l'unité d'élite des forces américaines Delta sont descendus sur son camp, notamment grâce à des hélicoptères Black Hawk, a précisé la même source. Les combattants de l'EI auraient alors tenté d'utiliser des femmes et des enfants comme boucliers humains, mais les forces américaines ont pu « séparer les innocents » et tuer « une douzaine » de combattants, a-t-elle poursuivi. À un moment, précise la même source, les échanges ont eu lieu « de très près et il y a eu des combats au corps à corps ».

Le ministre américain de la Défense, Ashton Carter, s'est félicité de la réussite de l'opération, qui est « une nouvelle claque pour l'EI ». « Cela rappelle que les États-Unis ne renonceront jamais à empêcher les terroristes, qui menacent nos citoyens ou ceux de nos alliés, d'être en lieu sûr », a ajouté le chef du Pentagone dans un communiqué.

La femme d'Abou Sayyaf, Umm Sayyaf, qui serait aussi membre de l'organisation et « joue un rôle important dans les activités terroristes », a été capturée et se trouve en détention dans une prison américaine en Irak, précise le NSC dans son communiqué. « L'opération a également permis de libérer une jeune femme yazidie qui semble avoir été maintenue en esclavage par le couple. Nous avons l'intention de la réunir avec sa famille aussi vite que possible », précise Bernadette Meehan. Elle a été menée avec le plein accord des autorités irakiennes, a tenu à préciser Washington, ajoutant qu'il n'y avait « aucune coordination avec le régime syrien ».

L'OSDH a par ailleurs annoncé hier que l'opération commando américaine a tué au total 32 membres de l'organisation extrémiste dont trois autres chefs. Aucun autre bilan n'a été communiqué, notamment sur les sites jihadistes. Outre Abou Sayyaf, l'adjoint du « ministre de la Défense » du groupe, un responsable des communications et un quatrième chef non identifié, ont été tués selon l'OSDH.


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