L'opération militaire conduite par l'Arabie saoudite au Yémen a empêché "un complot visant à ébranler la sécurité des pays de la région", a affirmé dimanche le roi Salmane d'Arabie.
Le souverain saoudien a longuement justifié la campagne déclenchée le 26 mars au Yémen dans une adresse lue en son nom par son conseiller, le prince Khaled al-Fayçal, lors d'une réunion de religieux dans la ville sainte de La Mecque (ouest de l'Arabie saoudite).
L'opération a empêché que le Yémen "ne devienne un théâtre pour le terrorisme, la discorde et les luttes internes", a-t-il déclaré. La crise politique au Yémen, où des rebelles chiites, soutenus par l'Iran, ont pris le pouvoir, est symptomatique du genre de "dangers qui peuvent guetter la nation islamique", a dit le roi Salmane. C'est un exemple, a-t-il expliqué, d'"une instrumentalisation du confessionnalisme pour atteindre des objectifs politiques qui n'ont rien à avoir avec l'islam et n'ont pour objectif que d'agresser autrui et de le priver de ses droits".
Riyad a réagi "à ce danger après avoir épuisé tous les moyens pacifiques pour trouver une solution au Yémen", a-t-il dit, ajoutant: "l'Arabie saoudite a répondu à l'appel du devoir pour sauver le Yémen et son peuple d'un groupe agissant sous l'emprise du confessionnalisme et qui s'en est pris au gouvernement légitime". "Ce groupe a commencé (ensuite) à agiter des menaces contre les pays voisins et, en premier lieu, l'Arabie saoudite avec le soutien de parties étrangères cherchant à étendre leur hégémonie à la région", a encore dit le souverain saoudien, en allusion à l'Iran.
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Un cessez-le-feu se précise
Parallèlement, sur le terrain, la perspective d'un cessez-le-feu prenait corps dimanche au Yémen après des réactions plutôt positives des Houthis et de leurs alliés à une offre de trêve de l'Arabie saoudite destinée à faciliter l'arrivée de l'aide humanitaire vitale pour les civils. Une première cargaison de fuel a atteint le pays samedi et une deuxième est attendue dimanche, a annoncé le programme alimentaire mondial (PAM), de quoi soulager un tant soit peu une population affectée par le conflit.
Le sort des civils, notamment dans la province de Saada (nord), fief des Houthis et soumise ces derniers jours à d'intenses bombardements de l'aviation de la coalition, a fait l'objet d'un nouveau cri d'alarme de l'ONU. "De nombreux civils sont pris au piège à Saada car ils sont incapables d'accéder à des moyens de transport en raison de la pénurie de carburant", a souligné le coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU pour le Yémen, Johannes van der Klauuw.
Le navire chargé de 300.000 litres de carburant et d'équipements a accosté samedi au port de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, selon le PAM.
L'organisation de l'ONU avait annoncé le 30 avril que la pénurie de carburant l'obligeait à arrêter progressivement ses distributions de nourriture, alors que la situation humanitaire empirait.
L'arrivée de nouveaux navires "va nous permettre d'atteindre des centaines de milliers de personnes ayant un besoin urgent d'aide alimentaire", a annoncé Purnima Kashyap, le directeur du PAM pour le Yémen. "Une plus grande quantité de nourriture et de carburant sont attendus dans les prochains jours".
Le carburant va être distribué à "plus de 50 partenaires humanitaires" à Hodeida et dans la capitale Sanaa.
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Fief rebelle visé
La coalition a bombardé le fief des insurgés à Saada après avoir appelé les civils à quitter la ville, qu'elle considère désormais comme une cible militaire. Des centaines de personnes ont fui cette cité située à une cinquantaine de km de la frontière de l'Arabie saoudite, selon des témoins.
La coalition a indiqué avoir ciblé les maisons de plusieurs chefs Houthis, ainsi que des dépôts d'armes.
Les avions de la coalition ont également bombardé samedi le principal aéroport de la capitale Sanaa, aux mains des rebelles.
L'ONU et des organisations humanitaires ont maintes fois critiqué les multiples frappes de la coalition contre l'aéroport, une voie "vitale" selon elles pour transporter les secours dans un pays en proie à toutes sortes de pénuries -nourriture, carburant, médicaments.
Les combats, ainsi que le blocus aérien et maritime de la coalition, ont rendu la situation humanitaire alarmante dans ce pays pauvre de la péninsule arabique. L'Unicef a prévenu que si les restrictions continuaient, "elles feraient plus de morts que les balles et les bombes dans les prochains mois".
Plus de 1.400 personnes ont été tuées dans le conflit, selon l'ONU.
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commentaires (5)
LA DIGNITÉ NE SERAIT REGAGNÉE QUE LORSQUE TOUS LES COMPLOTS EN TERRE ARABE SERAIENT DÉJOUÉS !!!
LA LIBRE EXPRESSION
08 h 48, le 11 mai 2015