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Lifestyle - Dans la peau d’une femme

Leïla Zahed

Entre la génétique et le militantisme social, l'esprit de Leïla Zahed balance. Derrière son microscope du laboratoire de l'Hôpital orthodoxe, elle voyage entre les chromosomes. Elle vagabonde vers de nouvelles idées pour tenter de préparer la médecine de l'avenir – qui, selon elle, sera préventive puisqu'on connaîtra de mieux en mieux les gênes – et pousser les Libanais à cesser de jeter leurs ordures partout et à améliorer leur cadre de vie. Son esprit est toujours en mouvement et son dynamisme étonnant. Leïla Zahed a le talent de canaliser son énergie vers des actions positives, sans jamais se lasser ou se laisser décourager par les contraintes bureaucratiques et parfois par le manque de répondant. Ce qui compte à ses yeux, c'est de déployer des efforts, de sensibiliser, d'attirer l'attention et de susciter l'intérêt, surtout chez les jeunes, car elle est convaincue qu'il en restera toujours quelque chose.
Sa carte de visite lui ressemble, avec son nom et des symboles pour raconter ses intérêts : les chromosomes, l'environnement, les voyages, la cuisine et l'écriture. Pour les chromosomes, Leïla savait depuis le début qu'elle voulait faire des études scientifiques, mais pas la médecine. Elle a donc choisi la biologie. C'est ainsi qu'elle découvre la génétique qui est devenue sa grande passion et l'a menée des États-Unis, où elle a fait un master, en Grande-Bretagne où elle a fait un PhD, puis jusqu'au Canada où elle a achevé un postdoctorat.
De retour au Liban en 1992, elle est choquée par la propension des Libanais à jeter leurs ordures un peu partout. Elle a alors l'idée de lancer, avec un groupe d'amis et bien peu de moyens, la campagne Ana ma bkebb. Des stickers aux dessins amusants ont été conçus et distribués et une page Facebook a été créée. La réaction des gens étant favorable, Leïla décide de multiplier ses activités. Elle lance un concours dans les écoles pour peindre les poubelles. Il s'est déroulé deux ans de suite, le 22 avril, Jour de la Terre, en 2012 et 2013. Mais, l'esprit toujours en mouvement, Leïla choisit en 2014 de concevoir des panneaux publicitaires encourageant les gens à ne pas jeter leurs ordures n'importe où. Elle donne aussi des conférences dans les écoles, simplifiant son message et le rendant amusant pour que les enfants puissent le saisir plus facilement. Via Facebook, qui lui est toujours d'un grand secours, elle a pu lancer avec Talia Mouraccadé et Ramzi Khoury, un couple de Libanais installés à Paris, les bagoto (ou les sacs de poubelles pour voitures décorés et peints de couleurs vives). Elle a aussi conçu un livre, Adieu les ordures, qui raconte l'histoire d'une cannette jetée dans la rue et qui se rebelle contre son sort. À ceux qui lui disent que tout cela ne sert à rien et qu'elle ne changera pas les habitudes des Libanais, elle a cette petite phrase : « Si tu crois que tu ne peux pas faire la différence, pense au moustique dans une chambre à coucher... ».
L'imagination, ce n'est certes pas ce qui lui manque et Leïla Zahed a écrit d'autres livres pour enfants sur les pays d'origine des employées de maison travaillant au Liban. Pour la première série, l'héroïne est une fille inspirée de sa nièce Mimi, et dans la seconde, le héros est un garçon inspiré de son petit neveu Adam. Ces livres lui permettent de satisfaire son goût pour le voyage et sa passion pour l'écriture. C'est aussi un moyen d'éveiller les enfants au respect des autres peuples et de leurs coutumes. En même temps, ces livres lui permettent d'exprimer l'immense amour qu'elle porte à ses nombreux neveux, nièces et petits-neveux, car, dans sa vie, il reste une grande place pour l'amour des autres et de la famille, ainsi que pour les chats, son autre grande passion...

Entre la génétique et le militantisme social, l'esprit de Leïla Zahed balance. Derrière son microscope du laboratoire de l'Hôpital orthodoxe, elle voyage entre les chromosomes. Elle vagabonde vers de nouvelles idées pour tenter de préparer la médecine de l'avenir – qui, selon elle, sera préventive puisqu'on connaîtra de mieux en mieux les gênes – et pousser les Libanais...

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