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À La Une - Terrorisme

Ce que l'on sait de l'homme soupçonné d'avoir planifié un attentat en France

Sid Ahmed Ghlam, boursier franco-algérien de 24 ans et étudiant en informatique, résidait dans un foyer étudiant ultra-moderne à Paris.

C'est dans cette maison de Saint-Dizier qu'a été arrêtée une femme de 25 ans, qui serait la compagne du Franco-algérien arrêté dimanche matin et soupçonné d'avoir planifié des attentats contre des églises en France. AFP / FRANCOIS NASCIMBENI

Etudiant "féru d'informatique", actif sur les réseaux sociaux où il manifestait son attrait pour les terres de jihad, Sid Ahmed Ghlam était discret pour son voisinage, jusqu'à son arrestation par la police, qui le soupçonne d'avoir planifié un attentat contre "une ou deux églises" et d'être lié à un meurtre d'une jeune femme de 32 ans, dont le corps a été retrouvé dans une voiture dimanche à Villejuif, dans la banlieue est de Paris.

 

Ce boursier franco-algérien de 24 ans, qui étudie l'informatique, résidait dans la chambre 310, aujourd'hui sous scellés, d'un foyer étudiant ultra-moderne du XIIIe arrondissement de Paris, à quelques pas de là où il a été arrêté dimanche matin, blessé à une jambe. "C'est la première fois qu'on entend parler de lui depuis qu'il a pris l'appartement, il n'y a eu aucun signalement, il payait son loyer normalement, dans les 200 euros par mois", a décrit une porte-parole du Crous, Constance Blanchard. Elle a évoqué une "situation pas évidente" pour les 70 étudiants et le personnel de cette résidence étudiante jaune et grise aux balcons oranges, rue Julie-Victoire Daubié, dans un quartier entièrement rénové. "Je suis un peu choqué d'apprendre ça comme ça", a témoigné un de ses voisins, Léo Cœur, étudiant de 18 ans en philosophie à Paris 1, qui a observé le déploiement policier dimanche. "Je suis inquiet", "j'ai peur qu'il se passe quelque chose dans une fac parisienne", soupire-t-il.

Dans la chambre 310, outre un arsenal d'armes et des documents établissant qu'il avait planifié, selon le gouvernement, un attentat "imminent" contre "une ou deux églises", les enquêteurs ont trouvé des éléments témoignant d'une préparation minutieuse. Il semble ainsi avoir chronométré le temps que mettraient les policiers à intervenir, selon les premiers éléments de l'enquête. Une préparation qui contraste avec les conditions de son arrestation, qui semblent montrer plutôt un certain amateurisme.

Des documents liés à el-Qaëda et à l'organisation Etat islamique ont aussi été retrouvés au domicile du jeune homme. 

 

(Lire aussi : La moitié des jihadistes européens en Syrie et en Irak sont des Français)

 

"Fiche S"

Sid Ahmed Ghlam avait exprimé sur Facebook, "comme des dizaines voire centaines d'autres, son envie de partir en Syrie" pour y mener le jihad, rapporte une source policière. Il était d'ailleurs connu des services de renseignement et faisait l'objet d'une "fiche S" de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui implique une surveillance discrète au nom de la sûreté de l'Etat.

Dans son ordinateur, les enquêteurs ont trouvé la preuve qu'il était "en contact" avec une personne pouvant se trouver en Syrie "qui lui demandait explicitement de cibler particulièrement une église", a indiqué le procureur en charge de l'enquête, François Molins, sans identifier cet individu.

 

Plusieurs membres de son entourage semblent en outre avoir basculé dans l'islam radical.

Mais les "vérifications sur l'environnement" de l'étudiant réalisées en 2014 et 2015 n'ont pas révélé d'éléments justifiant une enquête judiciaire, assure le gouvernement. Son père l'avait fait venir d'Algérie en 2009, avec sa mère et ses frères et soeurs, dans le cadre du regroupement familial, selon une source proche du dossier.

A Saint-Dizier (Haute-Marne) où vit la famille, des opérations de police se sont déroulées dans la partie pavillonnaire du Vert-Bois, un quartier propret et arboré, avec des maisons d'un étage collées les unes aux autres. Mercredi matin, les policiers de la Brigade de recherches et d'intervention (BRI) ont arrêté sa compagne, habillée d'une burqa et vraisemblablement convertie à l'islam, selon des sources proches de l'enquête. Elle résidait depuis six ou sept mois dans un petit pavillon loué dans le quartier avec deux enfants en bas âge, les volets toujours fermés. Sid Ahmed Ghlam y venait le week-end. La femme de 25 ans est "extrêmement discrète, ne faisant pas d'histoire", on ne la voyait "que lorsqu'elle allait chercher ses enfants à l'école", selon une voisine. C'était la seule femme à porter la burqa dans le quartier, ajoute-t-on dans le voisinage.

Sid Ahmed Ghlam voulait-il agir seul ou a-t-il des complices? Quel est son lien avec le meurtre d'Aurélie Châtelain en banlieue parisienne, dans la voiture de laquelle son ADN a été retrouvé? De nombreuses questions restaient mercredi en suspens.

 

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