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Liban

Proche allié de la Syrie, Michel Samaha comparaîtra lundi devant le tribunal militaire

Michel Samaha, dans le collimateur de la justice.

Reporté à plusieurs reprises pour des raisons procédurales, le procès de l'ancien ministre Michel Samaha devrait en principe démarrer lundi. Il est accusé d'avoir planifié des attaques terroristes au Liban, en coopération avec le général Ali Mamlouk, chef du bureau de sécurité nationale du parti Baas syrien et conseiller du président syrien Bachar el-Assad en matière de sécurité, et un autre colonel syrien, « Adnan ».
Attendue par nombre de figures politiques et médiatiques, l'audience prévue devant les juges du tribunal militaire fera certainement couler beaucoup d'encre. Le procès sera en outre largement suivi au sein du camp politique de Samaha, le 8 Mars, dont plusieurs membres continuent de croire que l'arrestation d'une figure aussi controversée n'est qu'un « complot ourdi contre la ligne politique qu'elle représentait ». Allié et proche ami du président syrien Bachar el-Assad, Michel Samaha avait joué un rôle de conseiller auprès de ce dernier, assumant notamment une fonction d'intermédiaire entre Damas et Paris.
Arrêté en août 2012, l'ancien ministre a reconnu avoir planifié, à l'instigation de Damas, plusieurs attentats à la bombe au Akkar, qui étaient prévus pour la fête du Fitr. Le timing devait être on ne peut plus stratégique, à savoir en concomitance avec le passage du cortège du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, dont la visite était prévue dans la région à cette période. Commandité et coordonné par le général syrien Ali Mamlouk, l'attentat anticipait une discorde communautaire dans une localité majoritairement sunnite. Les explosifs auraient été transportés depuis la Syrie à bord de la Mercedes personnelle de Michel Samaha. Ce dernier aurait fait des aveux circonstanciés, couplés à des preuves « accablantes » qu'auraient recueillies les services de sécurité : photos, vidéos, pièces à convictions. Son propre chauffeur serait passé aux aveux. Selon les informations diffusées par les Forces de sécurité intérieure, l'arrestation de Samaha a été rendue possible grâce à une taupe, Milad Kfoury, plantée par les services de renseignements des FSI. Kfoury a toutefois été exilé et bénéficie depuis de mesures de protection draconiennes. Ce qui, à l'évidence, a empêché sa comparution devant le tribunal ou sa confrontation avec M. Samaha.
L'arrestation de l'ancien ministre, qui fut « l'ex-homme de confiance de Nicolas Sarkozy auprès d'Assad », mais aussi l'homme de confiance de Claude Guéant (ancien ministre français) auprès du président syrien, avait fait l'effet d'un tremblement de terre à Damas. « Bachar el-Assad en personne a décroché son téléphone pour demander au président de la République libanaise (l'ancien président Michel Sleiman) et à son Premier ministre, Nagib Mikati, la libération de son conseiller et ami », soulignait l'hebdomadaire français Marianne au lendemain de l'arrestation.
Rappelons que le complot planifié avait été éventé par le chef des services de renseignements des FSI, Wissam el-Hassan, qui sera assassiné le 19 octobre 2012. Wissam el-Hassan a joué un rôle central dans l'arrestation de Samaha. C'est ce qui fera dire à un responsable libanais qu'il a été tué à cause de son rôle dans cette affaire. En 2007, Michel Samaha avait fait l'objet d'une sanction imposée par les États-Unis pour avoir contribué à « semer l'instabilité politique et économique au Liban ». En décembre 2012, il a été placé par l'administration américaine sur la liste du terrorisme, suite à cette affaire.
Michel Samaha sera défendu par Malek Sayyed, le fils de l'ancien directeur de la Sûreté, le général Jamil Sayyed.

Reporté à plusieurs reprises pour des raisons procédurales, le procès de l'ancien ministre Michel Samaha devrait en principe démarrer lundi. Il est accusé d'avoir planifié des attaques terroristes au Liban, en coopération avec le général Ali Mamlouk, chef du bureau de sécurité nationale du parti Baas syrien et conseiller du président syrien Bachar el-Assad en matière de sécurité,...

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