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Lifestyle - Horlogerie

L. Kendall, la nouvelle montre de Mounir Moufarrige

Mounir, en arabe « le lumineux ». Rarement prénom aura été aussi bien porté. Né dans une famille de commerçants spécialisés dans ces précieux articles fumeurs aujourd'hui tombés en désuétude, Mounir Moufarrige est à lui seul une usine à idées. Consultant auprès du groupe Richemont, notamment pour Karl Lagerfeld et Chloé, Dupont, Dunhill et Montblanc, c'est dans le luxe qu'il répand son phosphore. En mars dernier, il lançait à Baselworld (le Salon mondial de l'horlogerie et de la bijouterie de Bâle) une nouvelle montre, la L.Kendall, déjà un succès.

Mounir Moufarrige. © D.R.

Éternel enfant, quand le vent se lève et qu'il fait soleil, Mounir Moufarrige chausse ses Converse customisées, enfile un bermuda et un tee-shirt et court faire du cerf-volant sur la plage. Et même s'il n'a plus dix ans depuis longtemps, il ne conçoit pas la vie sans ces échappées ludiques, cette part de légèreté qui fait partie intégrante de son personnage et qu'il soigne avec le plus grand sérieux. L'univers de Moufarrige est tissé de contes qu'il se fait fort de transformer en réalité. Curieux de tout, grand observateur de son époque, il a le flair pour débusquer les talents et lancer des «must-have». Ces dernières années, il a ressuscité ST Dupont, recréé Goyard, s'est trompé en faisant de Lindsey Lohan l'égérie d'Ungaro, placé Stella McCartney pour un temps à la création de Chloé et lui a adjoint Phoebe Philo qui fait aujourd'hui les prodiges que l'on sait chez Céline. En 2014, il propulse la créatrice de bijoux libanaise Christina Debs à l'international. Le talent de la jeune femme est reconnu par Suzy Menkès qui lui consacre un article dans le New York Times. Ayant rencontré Italo Fontana, jeune concepteur de montres italien, fou de plongée et de sports nautiques, il lui confie la création de la U-Boat, une montre de poignet démesurée qui fait un tabac en 2014 à la foire de Bâle. Fort de ce succès, le tandem revient cette année avec un nouvel objet de désir, la L.Kendall. Cette montre à l'esthétique liée au XVIIe siècle fait déjà couler des flots d'encre et intrigue la presse spécialisée, du WWD au Times qui, avant même de l'avoir vue, pariait sur son triomphe.

La L. Kendall, ou quand l'histoire précède l'objet
Grand communicateur, Moufarrige le sait mieux que quiconque, pour faire aimer un objet, il faut le coupler à une belle histoire. Celle de la L. Kendall commence alors qu'il est en déplacement à Greenwich. Connaisseur du savoir-faire britannique, il sait que l'empire a connu une période florissante dans l'horlogerie, avant que cette industrie s'installe dans le giron suisse. Se lançant dans ses recherches habituelles, il retrouve les traces d'un horloger du nom de Larcum Kendall qui avait équipé, en 1742, d'un chronomètre doublé d'un sextant, le navire Resolution conduit par le capitaine James Cook à travers les mers du Sud. Les archives existent, on sait même que Cook, à son retour, a témoigné dans une lettre que «la montre de Kendall a été son meilleur guide et son amie fidèle». Il ne restait plus à Moufarrige qu'à restituer au monde de l'horlogerie ce chef-d'œuvre de technologie tombé dans l'oubli. «Le monde n'a pas besoin d'objets supplémentaires. Il a déjà tout ce qu'il lui faut. Il reste à lui vendre du rêve, de la fantaisie. Les hommes n'ont pas non plus besoin de montres pour savoir l'heure. L'heure est partout, sur tous les écrans. Mais ils ont besoin d'un ornement, d'un objet fétiche qui indique leur position sociale, leur succès, qui les identifie», constate l'homme d'affaires libanais. La L. Kendall présentée dans le très couru Hall 1 de la foire de Bâle est une montre de taille respectable, ostentatoire sans être vulgaire, dotée d'un magnifique cadran à l'ancienne, sobre, scientifique, rigoureux, rappelant irrésistiblement les balbutiements de la navigation moderne. L'aiguille des secondes est ornée d'un motif sextant et le cadran est décoré d'une rose des vents. Disponible en une douzaine de versions, elle est équipée d'un bracelet en cuir épais qui lui confère un caractère robuste, à la fois luxueux et décontracté. Une nouvelle réussite du tandem Italo Fontana-Mounir Moufarrige, au regard des ventes réalisées au Salon, en attendant leur prochaine invention.

Éternel enfant, quand le vent se lève et qu'il fait soleil, Mounir Moufarrige chausse ses Converse customisées, enfile un bermuda et un tee-shirt et court faire du cerf-volant sur la plage. Et même s'il n'a plus dix ans depuis longtemps, il ne conçoit pas la vie sans ces échappées ludiques, cette part de légèreté qui fait partie intégrante de son personnage et qu'il soigne avec le plus...

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