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Liban - Réfugiés syriens

Conférence des donateurs : un bilan en demi-teinte pour le Liban

L'Arabie saoudite a surpris en faisant un don de 60 millions de dollars seulement.

La séance de travail avec Ban Ki-moon. Photo Dalati et Nohra

C'est avec une assez grande déception et une anxiété palpable que les membres de la délégation libanaise à la troisième conférence des pays donateurs pour la Syrie ont suivi les travaux de cette réunion que le Koweït organise pour la troisième année consécutive depuis 2013. En effet, alors que le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait estimé dans son allocution d'ouverture qu'il était nécessaire de récolter cette année des dons d'une valeur de 8,4 milliards de dollars pour venir en aide aux réfugiés syriens dispersés en Irak, en Jordanie, en Turquie, en Égypte et au Liban, le montant amassé a difficilement atteint les 3,8 milliards de dollars en fin de journée, en comptant 600 millions de dollars promis par l'Union européenne ultérieurement durant l'année.


Tandis que l'émir du Koweït Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah a généreusement annoncé dans son discours de bienvenue un don exceptionnel de 500 millions de dollars, à l'instar des États-Unis qui ont fait don de 507 millions de dollars et de nombreux autres pays qui ont accepté de délier les cordons de leurs bourses, c'est l'Arabie saoudite qui a le plus surpris en se contentant d'un don de 60 millions de dollars. « Je ne suis pas satisfait du rythme où vont les choses », confiait ainsi à L'Orient-Le Jour le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, qui accompagnait le Premier ministre Tammam Salam au Koweït. Pour sa part, le ministre Sejaan Azzi, également présent, a estimé que l'Arabie saoudite a voulu exprimer un certain mécontentement « qui est peut-être en relation avec le Liban et les agissements du Hezbollah en Syrie ». Ces affirmations ont cependant été réfutées par le ministre Akram Chehayeb. Ce dernier a rappelé que les donations de Riyad ne concernent pas que le Liban et que de nombreux pays sont censés en profiter.
La délégation libanaise était en fait venue réclamer un montant d'une valeur de 1,47 milliard de dollars réparti selon un plan extrêmement précis, une somme importante mais essentielle pour la survie du pays, sachant que le plan libanais de réponse à la crise adopté il y a quelques mois évalue les besoins du Liban concernant les réfugiés à 2,1 milliards de dollars. « Nous avons exposé de manière détaillée comment nous comptons utiliser ces donations à bon escient », a ainsi assuré M. Salam, expliquant à L'Orient-Le Jour que le Liban devrait profiter de 37 pour cent du montant total de la somme récoltée par cette conférence. « Nous ne pouvons plus agir comme si la crise syrienne allait bientôt finir. Rien ne présage une fin proche malheureusement. Nous avons donc besoin de projets à long terme », a-t-il ajouté.

 

(Pour mémoire : Faute de fonds, la catastrophe humanitaire en Syrie sera "terrifiante", avertit l'Onu)

 

« Favoriser le développement durable »
Dans son allocution devant les représentants des 78 pays participants, M. Salam a rappelé que les réfugiés constituent aujourd'hui le tiers des habitants du Liban. « Ce poids est tombé sur un pays qui souffre déjà d'une infrastructure fragile et d'une situation économique hasardeuse, et fait face à de nombreux défis politiques et sécuritaires », a-t-il lancé, affirmant que la crise syrienne est également la cause d'infiltrations de terroristes au pays. Et de poursuivre : « Il est clair que les aides humanitaires directes ne sont pas la solution. La vraie solution serait d'esquisser une feuille de route pour le futur afin de mettre en place des programmes durables qui favorisent le développement du pays à long terme. »
Le discours de Tammam Salam avait été précédé en matinée par ceux de la patronne des opérations humanitaires de l'Onu, Valerie Amos, de l'administratrice du Pnud, Helen Clark, du haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, António Guterres, et du secrétaire général de l'Onu, qui a souligné que quatre Syriens sur cinq vivent dans la pauvreté et la misère et qu'il s'agit de « la crise humanitaire la plus grave de notre temps ».
L'après-midi a été consacré à l'annonce des dons et a été clôturée par une conférence de presse, pendant que Tammam Salam s'éclipsait de la réunion pour effectuer des rencontres en marge de la conférence, au palais Bayan. Le Premier ministre a ainsi rencontré l'ambassadrice des États-Unis à l'Onu, Samantha Power, le vice-président irakien Iyad Allaoui, Ban Ki-moon, Valerie Amos, ainsi que l'émir du Koweït. De son côté, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a rencontré son homologue koweïtien, Mohammad Khaled al-Hamad al-Sabah.

 

Les critiques du Hezbollah
La troisième conférence des pays donateurs pour la Syrie a par ailleurs été une occasion pour discuter des questions politiques. Alors que les responsables onusiens assuraient que la solution politique était la seule possible en Syrie, Ban Ki-moon a appelé à ne pas laisser « impunis » les crimes commis en Syrie et à demander des comptes aux responsables. En marge de la conférence, le ministre qatari des Affaires étrangères s'est pour sa part entretenu hier avec le vice-ministre iranien des AE, Hussein Amir Abdellahyane, dont le discours avait été interrompu lors de la Conférence, quand il a proféré des menaces à peine voilées envers l'Arabie.
Sur un autre plan, interrogé par L'Orient-Le Jour, Tammam Salam s'est montré surpris par la vive réaction du Hezbollah aux propos qu'il a tenus lors du sommet arabe de Charm el-Cheikh, au sujet de l'intervention arabe au Yémen, mais il est resté discret sur la question. « Si les ministres du Hezb veulent débattre de ce sujet lors du prochain Conseil des ministres mercredi matin, nous nous chargerons de leur répondre », a alors rétorqué Sejaan Azzi avant d'ajouter : « Nous avons clairement conseillé au Premier ministre de nous laisser faire, mais je doute que le sujet soit de nouveau ouvert. Le Hezbollah voulait probablement exprimer une prise de position qu'il ne pouvait s'abstenir de faire. »
« Il faut savoir que le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a sûrement eu l'occasion de discuter du texte du discours de Charm el-Cheikh avec le Premier ministre avant qu'il ne le prononce. Je ne vois pas pourquoi tout le cabinet aurait dû en débattre », a dit de son côté Akram Chehayeb.


Le Conseil des ministres qui doit se tenir ce matin à 10 heures verrait d'autre part une intervention de la part des ministres de l'ancien président Michel Sleiman, mécontents du retrait de la mention de la déclaration de Baabda des recommandations finales de la dernière conférence du Groupe d'appui au Liban, à New York, à la demande du ministère des Affaires étrangères.
« Je ne sais pas pourquoi la déclaration de Baabda a été rayée du texte. C'est vraiment un petit jeu inutile, mais nous en discuterons (aujourd'hui) si la question est soulevée », a confié Tammam Salam à L'Orient-Le Jour, tandis qu'Akram Chehayeb estimait que le ministre des Affaires étrangères a sûrement retiré délibérément la mention au sujet de la déclaration de Baabda.

 

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commentaires (2)

Since la réalité moderne dans les sociétés développées est soumise au questionnement, dès que par conséquent, celui-ci s'élève à des problèmes véritablement super humains, il se trouve en dehors du statisme politique libanais ; à moins de prendre son objet par le petit côté : Le rapport du monde politique en général au monde civil est un problème ultra capital des temps modernes. Mais sous quelle forme ce problème commence -t-il à préoccuper ces Libanais(h) ? Et bien, sous la forme nette archaïque du système corrompu rétrograde et réactionnaire. Le "libanisme" niais avait en fait placé en orbite des hommes à lui dans la stratosphère, si bien qu'un beau jour certains de ces campagnards montagnards du pois-chiche, de la lentille et du bon bézér laätîne se crurent métamorphosés en demi-dieux.. phénicisés(h) ! En fait, on commence à peine dans ce pays à essayer de vouloir reconnaitre la souveraineté d’une certaine "bonne gouvernance", dans le but tant inespéré de tenter d’ôter aux zaïîms Malsains de tous ordres leur monopole sur les "biens" de ce patelin : On commence donc à faire au Mont-Libanais, ce par quoi l'on a fini chez les peuples Développés ! L'ancien système pourri contre lequel ces peuples se révoltent toujours tant en théorie qu’en pratique et qu'ils supportent encore simplement comme l'on supporte des menottes, est toujours salué dans ce bled ici comme l'aube naissante d'1 bel avenir qui ose même encore passer de la théorie astucieuse à la sale et corrompue pratique.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 11, le 01 avril 2015

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Commentaires (2)

  • Since la réalité moderne dans les sociétés développées est soumise au questionnement, dès que par conséquent, celui-ci s'élève à des problèmes véritablement super humains, il se trouve en dehors du statisme politique libanais ; à moins de prendre son objet par le petit côté : Le rapport du monde politique en général au monde civil est un problème ultra capital des temps modernes. Mais sous quelle forme ce problème commence -t-il à préoccuper ces Libanais(h) ? Et bien, sous la forme nette archaïque du système corrompu rétrograde et réactionnaire. Le "libanisme" niais avait en fait placé en orbite des hommes à lui dans la stratosphère, si bien qu'un beau jour certains de ces campagnards montagnards du pois-chiche, de la lentille et du bon bézér laätîne se crurent métamorphosés en demi-dieux.. phénicisés(h) ! En fait, on commence à peine dans ce pays à essayer de vouloir reconnaitre la souveraineté d’une certaine "bonne gouvernance", dans le but tant inespéré de tenter d’ôter aux zaïîms Malsains de tous ordres leur monopole sur les "biens" de ce patelin : On commence donc à faire au Mont-Libanais, ce par quoi l'on a fini chez les peuples Développés ! L'ancien système pourri contre lequel ces peuples se révoltent toujours tant en théorie qu’en pratique et qu'ils supportent encore simplement comme l'on supporte des menottes, est toujours salué dans ce bled ici comme l'aube naissante d'1 bel avenir qui ose même encore passer de la théorie astucieuse à la sale et corrompue pratique.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 11, le 01 avril 2015

  • "Le ministre du dehors", au dire de M Gaby Nasr, retire délibérément la mention de la déclaration de Baabda du communiqué final de la conférence ! Il n'ose pas déplaire à ses maîtres du Hezbollah qui ont trahi la déclaration de Baabda qu'ils avaient signée, pour se noyer et noyer le Liban dans le conflit en Syrie et les "burnos" des tueurs de Daech ! Chicanerie et irresponsabilité ! Une grande honte !

    Halim Abou Chacra

    06 h 55, le 01 avril 2015

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