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Liban - Tribune

Vers un nouveau Moyen-Orient...

Pendant la guerre du Liban en 2006, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice annonçait la naissance imminente d'un nouveau Moyen-Orient qui devait être la conséquence d'un grand coup infligé à l'Iran avec la chute prédite – mais plus tard ratée – du Hezbollah.

Neuf ans plus tard, le successeur de Rice, John Kerry, œuvre toujours dans le même objectif mais avec une stratégie diamétralement opposée.
À la stratégie de Bush qui consiste à bâtir le nouveau Moyen-Orient au détriment des Iraniens, s'oppose celle de Obama de le bâtir avec eux.
L'insistance des États-Unis à conclure un accord sur le nucléaire malgré l'opposition farouche de leurs deux principaux alliés traditionnels au Moyen-Orient, l'Arabie saoudite et Israël, est motivée par plus d'une raison.
Certes, cet accord est crucial pour sauver la politique de non-prolifération nucléaire qui risque de s'effondrer au cas où l'Iran deviendrait une puissance nucléaire, puisque les principaux pays arabes suivront ses pas. Plus encore, cet accord ouvrira la voie à une dynamique de coopération et de négociation sur les autres dossiers et amènera à terme à un nouvel ordre dans la région.
Car si l'ancien Moyen-Orient a été construit suivant le vecteur du conflit israélo-arabe qui a permis au nationalisme arabe d'unifier les sociétés de la région, le nouveau Moyen-Orient se fera sur base du conflit irano-arabe qui a divisé ces mêmes sociétés suivant des lignes de démarcation confessionnelles, notamment entre sunnites et chiites.
La gestation en cours actuellement sur plusieurs scènes et dans plusieurs pays précède la naissance attendue de cette nouvelle équation géopolitique dans la région.
Partant de cette lecture, il devient absurde de refuser d'engager des pourparlers avec l'Iran, d'autant que ce pays a réussi depuis plus de trois décennies à accumuler les cartes l'une après l'autre dans plusieurs pays, et il s'est avéré être un adversaire redoutable et incontournable sur toutes ces scènes.
C'est bien cette réalité couplée au fameux pragmatisme américain qui explique ce vif élan de l'administration Obama en vue d'un accord nucléaire avec l'Iran.
Mais gare aux réactions euphoriques de part et d'autre. Les Américains savent que l'Iran est un négociateur tenace et dur, et ils viennent d'en avoir l'expérience. L'effet domino des compromis et des accords sur les autres dossiers de la région que certains escomptent dans le camp américain n'est pas tout à fait garanti.
Côté iranien, marquer des points et des gains dans la région est une chose et la dominer en est une autre. Les expériences de l'Irak et de la Syrie et dernièrement du Yémen sont encore bien vivantes sur ce plan. L'instabilité, les guerres et l'extrémisme terroriste sont les recettes opposées à tout dessein hégémonique.
Le nouveau Moyen-Orient doit naître de la synthèse de toutes ces réalités. Il doit être le fruit d'un grand compromis entre les Arabes, et à leur tête l'Arabie saoudite, principal pôle et puissance sunnite, et l'Iran, principal pôle et puissance chiite, que ce compromis se base sur de nouvelles partitions dans la région ou qu'il maintienne les frontières Sykes-Picot au cas où une alternative à l'arabisme serait trouvée pour permettre aux antagonistes de continuer à cohabiter au sein des mêmes entités et régimes.
Cela est la seule voie qui puisse mener à une situation de gagnant-gagnant en trouvant un nouvel équilibre régional tenant compte des poids et des rôles de l'une et de l'autre de ces puissances, tout en sauvegardant l'existence et le rôle prépondérant de toutes les minorités qui composent cette région.
Tout autre pari, qu'il soit fondé sur la nostalgie d'anciennes gloires chez les uns, ou sur une prétention exagérée chez les autres, mènera à la poursuite d'une guerre qui pourrait être, cette fois-ci, plus longue que celle des « Cent Ans »...

Pendant la guerre du Liban en 2006, la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice annonçait la naissance imminente d'un nouveau Moyen-Orient qui devait être la conséquence d'un grand coup infligé à l'Iran avec la chute prédite – mais plus tard ratée – du Hezbollah.
Neuf ans plus tard, le successeur de Rice, John Kerry, œuvre toujours dans le même objectif mais avec une...

commentaires (4)

REGARDEZ CE MONSIEUR COMMENT IL EST ASSI À NOUS DONNEZ DES LEÇON. IL EST LÀ PAR ABUT DE POUVOIR. C'EST UN MERCENAIRE QUI N'A RIEN À FOUTRE DU LIBAN. AU LIEU D'Y ALLER TRAVAILLER JOUR ET NUIT POUR LE PAYS ET ÉLIR UN PRÉSIDENT, IL PASSE SON TEMPS À NOUS DONNER DES LEÇONS. ILS SONT ÉLUS ET RÉELUS AUTOMATIQUEMENT CES GENS LÀ SANS DEMANDER L'AVIS À PERSONNE. ILS TOUCHENT LEUR SALAIRE, MAGOUILLENT ENSEMBLE ET LES PROBLÈMES DU PEUPLE NE LES CONCERNENT PAS.

Gebran Eid

13 h 42, le 01 avril 2015

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Commentaires (4)

  • REGARDEZ CE MONSIEUR COMMENT IL EST ASSI À NOUS DONNEZ DES LEÇON. IL EST LÀ PAR ABUT DE POUVOIR. C'EST UN MERCENAIRE QUI N'A RIEN À FOUTRE DU LIBAN. AU LIEU D'Y ALLER TRAVAILLER JOUR ET NUIT POUR LE PAYS ET ÉLIR UN PRÉSIDENT, IL PASSE SON TEMPS À NOUS DONNER DES LEÇONS. ILS SONT ÉLUS ET RÉELUS AUTOMATIQUEMENT CES GENS LÀ SANS DEMANDER L'AVIS À PERSONNE. ILS TOUCHENT LEUR SALAIRE, MAGOUILLENT ENSEMBLE ET LES PROBLÈMES DU PEUPLE NE LES CONCERNENT PAS.

    Gebran Eid

    13 h 42, le 01 avril 2015

  • Tout cela est de la littérature tarabiscotée qui ne nous regarde pas. Que l'auteur de cet article aille d'abord avec ses partenaires au CPL au Parlement afin d'élire le Président de la République qui traitera par la suite les problèmes qui intéresseraient notre Patrie. Je n'ai rien à ajouter.

    Un Libanais

    13 h 05, le 01 avril 2015

  • Analyse approximative avec un axiome boiteux en introduction. "Condoleezza Rice annonçait la naissance imminente d'un nouveau Moyen-Orient" et que "Kerry oeuvre dans le meme objectif". Toujours la theorie du complot. Les US veulent une situation stable avec des institutions qui marchent plus ou moins bien, pas au detriment des iraniens, ils ont tres bien compose avec les Assad, Moubarak, Ghaddafi et avec les mollah perses bientot. La seule ligne rouge des US c'est la securite et les interets d'israel. Ensuite, vous nous devoilez que les Iraniens ont accumule en trois decennies "les cartes l'une apres l'autre". Aucun probleme pour engager des discussions avec les iraniens, meme a preceder les US et les europeen (c'est tres bien de defendre les interets du Liban) mais sachez pour votre gouverne que votre parti politique fait partie de ces cartes. Et que beaucoup de compatriotes vous en tiennent rigeur. Et ne venez pas ensuite nous dire que vous n'aviez pas le choix, mu par l'interet superieur de la nation (comme Rafic Hariri). "Côté iranien, marquer des points et des gains dans la région est une chose et la dominer en est une autre". Les experiences de l'irak et la syrie ne sont que broutille par rapport a la guerre iran/irak, les iraniens peuvent continuer a marquer des points pour 50 ans encore, a defaut de dominer un pays. C'est exactement ce que l'on reproche au patron de votre parti, le chaos ou moi... faites votre devoir, allez au parlement elire un president

    George Khoury

    10 h 28, le 01 avril 2015

  • Il fallait compléter par ceci : "Le nouveau Moyen-Orient doit être le fruit d'un grand compromis entre les Arabes, et à leur tête l'Arabie saoudite, principal pôle et puissance sunnite, et les Perses et à leur tête l'Iran, principal pôle et puissance chiite. Que ce compromis se base sur de nouvelles partitions dans la région ou qu'il maintienne les anciennes frontières au cas où une alternative à l'arabisme et au Pan-iranisme serait trouvée pour permettre aux antagonismes de continuer à cohabiter au sein des mêmes entités fabriquées multiethniques et régimes autoritaires ou non-démocratiques.".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 05, le 01 avril 2015

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