« L'identité est une conversation à jamais inachevée. » C'est à partir de ce constat du sociologue Stuart Hall que le Beirut Art Center a imaginé « Unfinished Conversations », une exposition réunissant l'œuvre filmique éponyme de John Akomfrah, ainsi que les films de la Franco-Algérienne Zineb Sedira et de la Sud-Africaine Penny Siopis. Trois installations pour revisiter l'héritage du « père du multiculturalisme » en abordant les thématiques qui ont rythmé sa carrière, comme l'apartheid.
Grâce à un montage sophistiqué de 45 minutes mêlant des images en couleurs ou en noir et blanc réparties sur trois grands écrans, l'installation de John Akomfrah – le plat de résistance de cette exposition en trois temps – se construit autour des pensées de Stuart Hall, reprises et réactualisées à une époque différente. « C'est lourd, pesant, imposant, estime Marie Muracciole, la directrice du Beirut Art Center. Mais au sens positif : on est complètement pris dedans. »
Cette exposition remet au centre du débat la question de l'identité et la questionne, notamment au travers de tables rondes organisées chaque semaine et ouvertes au public. « Le but avec cette exposition, c'est de remettre sur le tapis la question de l'identité et de la relativiser », explique Marie Muracciole. « Au Liban, où il existe un racisme exacerbé, nous souhaitons remettre ces questions au centre du débat, mais en évoquant des événements qui se sont déroulés ailleurs », conclut-elle.
Wilson FACHE
commentaires (0)
Commenter