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À La Une - conflit

Pour Kerry, Assad est un "dictateur brutal sans légitimité pour diriger la Syrie"

Les combats ont fait 40 morts à l'entrée d'Idleb, grande ville du nord-ouest de la Syrie.

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que le président syrien Bachar el-Assad était "un dictateur brutal sans légitimité pour diriger" son pays. AFP / FABRICE COFFRINI

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que le président syrien Bachar el-Assad était "un dictateur brutal sans légitimité pour diriger" son pays, dix jours après avoir provoqué une polémique en déclarant qu'"il faudrait négocier" avec le chef de l’État syrien.

Avant de s'envoler pour la Suisse avec l'espoir de conclure un accord sur le nucléaire iranien, John Kerry et son adjointe pour le Proche-Orient Anne Patterson ont rencontré mercredi l'ancien président du Conseil national syrien (CNS), Moaz Al-Khatib, qui pilota cette instance de l'opposition politique syrienne modérée de novembre 2012 à avril 2013. Les trois dirigeants ont discuté "des moyens de faire avancer une solution politique à la crise en Syrie", selon un communiqué du département d'Etat. "Le secrétaire d'Etat a réaffirmé notre engagement à œuvrer par toutes les voies diplomatiques à une transition politique fondée sur les principes de Genève", a insisté la diplomatie américaine.

En été 2012, les grandes puissances -- Etats-Unis et Russie en tête -- avaient rédigé un document appelé "Genève 1" appelant à mettre sur pied en Syrie un gouvernement de transition ayant les pleins pouvoirs, mais sans évoquer clairement le sort du président Assad. Une conférence de paix "Genève 2" s'était ensuite tenue en janvier 2014 entre des représentants du régime de Damas et l'opposition modérée, mais sans produire aucun résultat. Les Etats-Unis ont toujours dit que cette transition devait se faire avec des "éléments" du régime syrien, mais sans M. Assad qui devait "partir". Washington avait toutefois ces derniers mois mis en sourdine ses admonestations contre le président syrien. M. Kerry a "souligné" devant l'opposant syrien Khatib que "Bachar el-Assad était un dictateur brutal sans aucune légitimité pour diriger la Syrie".

 

(Lire aussi : Assad reçoit des députés belges d'extrême droite)

 

Le 15 mars dernier, dans un entretien à la télévision CBS, le chef de la diplomatie américaine avait déclaré qu'"au final, il faudra négocier. Nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève I". Et lorsque la télévision américaine lui avait demandé s'il était disposé à parler avec le président syrien, M. Kerry avait répondu: "S'il est prêt à engager des négociations sérieuses sur la façon d'appliquer Genève 1, bien sûr".

Paris et Londres s'étaient alors démarqués des propos de M. Kerry et le département d'Etat en avait minimisé la portée, démentant tout changement de la position diplomatique de Washington à l'égard de M. Assad.

 

Combats intenses aux portes d'Idleb
Sur le terrain, les combats ont fait 40 morts mercredi à l'entrée d'Idleb, grande ville du nord-ouest de la Syrie sous contrôle du régime et contre laquelle la branche Syrienne d'el-Qaëda a lancé une vaste offensive, a rapporté une ONG. Idleb est le chef-lieu de la province éponyme, frontalière de la Turquie et en majorité sous contrôle du Front al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie. Si la ville est capturée, elle serait la deuxième capitale provinciale, après Raqqa (est), à échapper aux mains du régime syrien en guerre contre les rebelles depuis plus de quatre ans.

"Les combats font rage à l'entrée est et aux environs de la ville, dont des secteurs sont bombardés par al-Nosra et ses alliés islamistes", regroupés au sein d'une nouvelle coalition sous le nom de "L'Armée de la Conquête", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire Syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon lui, les combats et bombardements ont fait mercredi au moins 20 morts parmi les soldats et 20 parmi les combattants islamistes.

Le Front al-Nosra a pour sa part diffusé sur Twitter une vidéo montrant "les moujahidine au début des accrochages à l'entrée nord d'Idleb", sur laquelle on peut entendre des coups de feu intenses et voir un combattant tirant des obus. Selon l'OSDH, le groupe islamiste "Ahrar al-Cham", membre de la nouvelle coalition rebelle, a repris quatre points de contrôle dans la périphérie d'Idleb". L'ONG a fait état en outre d'un "attentat à la voiture piégée aux abords de la ville". Le numéro deux du groupe "Ahrar al-Cham", le Syrien Youssef Qotb, a été tué dans les combats, ont indiqué son mouvement et l'OSDH.

 

(Lire aussi : Atterrissage forcé d'un hélicoptère de l'armée syrienne à Idleb : son équipage capturé)

 

Mardi, au moins deux attentats suicide à la voiture piégée avaient été menés contre des points de contrôle des troupes loyalistes aux abords de la ville, déclenchant l'offensive. Le quotidien privé et proche du pouvoir, al-Watan, a indiqué que l'armée avait "anéanti les terroristes d'al-Nosra et leurs alliés aux portes d'Idleb" après avoir fait "face à une violente attaque".

L'armée est appuyée par les Forces de la défense nationale (milice pro-régime), les comités populaires (formés d'habitants), a indiqué à l'AFP le gouverneur d'Idleb, Kheireddine al-Sayyed. "Ils ne pourront pas avancer d'un pouce à l'intérieur de la ville". D'après lui, "il n'y a pas de plan d'évacuation car il est exclu pour les habitants de quitter leur ville. Ce sont eux qui participent à sa défense". Le gouverneur a précisé que la ville, qui comptait "200 000 habitants" avant le conflit avant de voir des flots de déplacés s'y installer, "n'était pas assiégée" et que "les gens peuvent entrer et sortir".

En novembre, al-Nosra avait chassé plusieurs groupes rebelles de la province. A l'instar de son rival jihadiste le groupe Etat islamique (EI), qui a proclamé son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, le Front entend fonder un "émirat" dans le nord de la Syrie selon des analystes.

Quant au régime, il ne lui reste dans la province que les villes d'Idleb, Jisr al-Choughour et Ariha, plusieurs localités, l'aéroport militaire d'Abou Douhour et cinq bases militaires.

 

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Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a réaffirmé mercredi que le président syrien Bachar el-Assad était "un dictateur brutal sans légitimité pour diriger" son pays, dix jours après avoir provoqué une polémique en déclarant qu'"il faudrait négocier" avec le chef de l’État syrien.
Avant de s'envoler pour la Suisse avec l'espoir de conclure un accord sur le nucléaire...

commentaires (10)

Olalala, c'est quoi la diplomatie américaine avec Kerry? Il change d'opinion au gré de ses envies ...

Clarisse REBERTEAU

12 h 09, le 26 mars 2015

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Commentaires (10)

  • Olalala, c'est quoi la diplomatie américaine avec Kerry? Il change d'opinion au gré de ses envies ...

    Clarisse REBERTEAU

    12 h 09, le 26 mars 2015

  • Pourtant Kerry ...a l'habitude de négocié avec des dictateurs au pouvoir , légitimes ou pas....!par exemple, Voir du coté de l'Ukraine

    M.V.

    11 h 03, le 26 mars 2015

  • Bachar el-Assad est un dictateur brutal sans aucune légitimité pour diriger la Syrie alors qui est cet homme légal qui peut actuellement diriger la Syrie ?

    Sabbagha Antoine

    10 h 53, le 26 mars 2015

  • Ca nous arrive a tous, les fils d'Adam , avant d'avoir les faveurs d'Eve de divaguer en traitant la femme desiree tantot de femme immaculee tantot de salope . La fievre ne tombera que le jour ou on accedera a ses faveurs . Mais le risque est qu'apres avoir consommé on risque deux choses , soit de l'aduler parce que ce fut bon , soit de la repudier parce que ce fut amer . Kerrydiot hold your horses ..

    FRIK-A-FRAK

    10 h 26, le 26 mars 2015

  • La Syrie, économiquement, ne représente rien a quiconque. Elle n'est donc pas un enjeu important pour l'avenir contrairement au Liban, l'Iraq et le Yémen. L'Iraq pour son Pétrole et sa position stratégique au Sud de la Russie et de la Turquie et au nord de l'Arabie. Le Liban pour la puissance financière régionale qu'il représente grâce a son système bancaire, sa position montagneuse stratégique, son eau et ses futures richesses gazière et pétrolifère. Le Yémen a cause de sa proximité des point de passage commerciaux internationaux. La Syrie qui s’était fait passer comme incontournable par le passé est finie et elle ne sera plus jamais une entrave pour le Liban puisqu'elle sera de toute manière disloquée. Après tant de sang et de haine interne il n'y a plus d'autre possibilité. Il est temps que nos compatriotes Chiites partisans du Hezbollah ou d'autres boutique du 8 Mars, se réveillent et essayent d’éviter d'apporter plus de troubles au pays de par les agissements du Hezbollah en faisant pression sur leur représentant de respecter les institutions étatiques et pratiquer leur devoir en les remettant a flots au plutôt pour sortir le pays du pire a venir: Une nouvelle guerre!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 19, le 26 mars 2015

  • Un véritable chocolat mou, really, ce Kerry-mou....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 02, le 26 mars 2015

  • Mais c'est une blague à mettre dans son guiness! Ce n'est certainement pas aux américains dominateurs et suceurs des richesses autrui, aux criminels et occupants israéliens ou aux arabies baignées de petrole, néanmoins obscurantistes du golfe et pourquoi pas du sympatique daech aussi pendant qu'on y est, d'établir qui est légitime dans son PROPRE pays et qui ne l'est pas.. qui est dictateur et qui ne l'est pas, à la place de son PROPRE PEUPLE. Faut-il rappeler aux ignorants des faits réèls que monsieur Assad a été réélu PRESIDENT par une majorité de son peuple après 3 ans de guerre? Il faut arreter cette mesquine propagande qui ne vise qu'à préparer l'opinion publique à accepter, tels des agneaux broutants et ruminants, leur criminels actions.

    Ali Farhat

    09 h 58, le 26 mars 2015

  • Encore de la poudre aux yeux Mr. Kerry ?? décidément la diplomatie US vogue au gré des vents. Ou bien, est-ce un message envoyé aux Iraniens à la veille de signer le fameux traite ?

    Tabet Karim

    08 h 58, le 26 mars 2015

  • DÉCIDEZ-VOUS ENFIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 04, le 26 mars 2015

  • La grande confusion américaine ("takhbiss") concernant la Syrie !

    Halim Abou Chacra

    05 h 44, le 26 mars 2015

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