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Liban - L’éclairage

Pourquoi Aoun a la certitude qu’il a le vent en poupe...

À en croire certains milieux politiques responsables du 8 Mars, l'élection présidentielle ne serait pas pour bientôt. Ces milieux voient mal, en effet, comment il serait encore possible de séparer la crise libanaise du volet syrien, puisque tout accord sur la présidentielle reste, in fine, intrinsèquement lié à un règlement du conflit syrien. De plus, la région est bien partie pour rester en ébullition, ce qui reporte les discussions sur une solution, en attendant que la situation se décante.
Partant, cette source responsable se refuse à entrer pour l'instant dans les détails de l'échéance présidentielle. Les capitales de décision, à commencer par Washington et Paris, savent parfaitement bien quelle est la partie qui bloque le processus électoral. Or cette partie n'a pas modifié sa position d'un iota, et aucun développement à même de la pousser à changer de posture et à influer sur ses alliés locaux pour débloquer l'échéance, notamment le Hezbollah, ne s'est produit sur le plan régional.
Des sources diplomatiques libanaises expriment dans ce cadre leurs craintes que le dossier libanais n'ait été définitivement lié à celui de la crise syrienne, ce qui signifie que les Libanais devront attendre longtemps – des mois, voire des années – avant qu'un nouveau président puisse siéger à Baabda. Des sources du 8 Mars font état, elles, d'avancées positives au niveau des négociations sur le nucléaire iranien et des relations irano-américaines, comme le prouvent les déclarations du secrétaire d'État John Kerry, ainsi que la détermination du président Barack Obama à conclure un accord le 24 mars, c'est-à-dire dans les délais fixés, sans report aucun. Autant de preuves, pour ces sources, que le cours des événements dans la région ne sert pas les intérêts du 14 Mars, mais ceux de la « moumanaa » et du camp iranien. La victoire de ce camp au plan régional renforce la position de ses alliés sur la scène libanaise, ce qui sera de nature à trancher l'échéance présidentielle, soulignent-elles.
Ainsi, les hôtes du général Michel Aoun à Rabieh affirment-ils que, selon le chef du Courant patriotique libre (CPL), ce qui se déroule dans la région consolide « notre ligne politique ». Pour un député du CPL, les résultats des développements en Iran « vont dans le sens de nos options politiques », ce qui revient à dire, explique-t-il, que les chances du général Aoun à la présidence vont monter crescendo au fur et à mesure que les changements dans la région se mettent en place.
« La victoire de l'axe régional auquel nous appartenons inquiète la partie adverse, qui retarde l'élection présidentielle, s'attache à la candidature de Samir Geagea et propose l'élection d'un candidat consensuel de l'autre pour esquiver le soutien à un candidat fort, en l'occurrence le général Aoun », souligne ce député aouniste. La déclaration de John Kerry sur la nécessité pour les États-Unis de dialoguer avec le président syrien Bachar el-Assad afin de trouver une solution sur base des résolutions de Genève I est une preuve éclatante du fait que le vent est en train de tourner. Washington n'était-il pas, hier encore, le fer de lance de la lutte pour renverser Assad ? Les dés sont donc jetés et la nouvelle donne n'est pas dans l'intérêt du 14 Mars, souligne-t-il. Selon des sources politiques proches du général Aoun, tous ces éléments prouvent que ce dernier sera élu président au moment propice, dès que la présidentielle aura fini de mijoter à l'étranger. Ces sources ajoutent que Michel Aoun reçoit continuellement des appels téléphoniques de parties locales, régionales et internationales qui sont autant de signaux positifs en faveur de sa candidature.
Les milieux aounistes ne fondent pas trop d'espoir, cependant, sur le dialogue du général Aoun avec le président des Forces libanaises, Samir Geagea. Le courant du Futur n'a toujours pas tranché en faveur de la candidature de M. Aoun, ce qui serait de nature à faciliter l'aval de M. Geagea à la candidature de l'ancien commandant en chef de l'armée. L'ex-Premier ministre Saad Hariri a lui-même souligné, cependant, qu'il n'avait de veto contre aucune candidature, appelant le chef du CPL à s'entendre avec les pôles chrétiens du 14 Mars. La dernière rencontre entre les deux hommes à la « Maison du Centre » était positive, dans ce sens. Quoi qu'il en soit, selon les milieux politiques aounistes, le 14 Mars n'a toujours pas reçu le mot magique de l'étranger, en l'occurrence de l'Arabie saoudite, puisque la position de Riyad ne sera claire qu'une fois franchi le pas de l'ouverture du royaume sur Téhéran.
Contrairement au discours du 14 Mars, un député aouniste estime que les composantes du 8 Mars soutiennent bel et bien la candidature du général Aoun. Un ancien ministre indépendant proche du Hezbollah et des milieux du 8 Mars affirme ainsi que « le Hezbollah n'abandonnera pas Michel Aoun dans la course présidentielle, contrairement à ce qu'affirment les uns et les autres, sauf si ce dernier renonce lui-même ». Il s'agirait là d'une position non négociable pour le parti chiite, notifiée, du reste, par le biais de différents responsables et émissaires, à toutes les parties externes préoccupées par l'échéance. Selon cet ancien ministre, le Hezbollah n'est pas en train de manœuvrer ou de négocier à travers cette candidature, contrairement aux idées reçues ; et c'est pourquoi il refuse d'accorder audience à d'autres candidats. En temps voulu, lorsque la conjoncture régionale aura mûri et qu'il sera temps d'élire un nouveau chef de l'État, le 8 Mars fera pression pour que l'élection ait lieu.
À tout cela, des sources politiques bien informées répondent que le Hezbollah a d'autres raisons tactiques d'appuyer la candidature du général Aoun, qui représente, pour lui, une carte de négociations supplémentaires au niveau du politique. Pourquoi donc l'abandonner ou la galvauder facilement tant qu'elle peut encore servir ? Ces sources indiquent que les rencontres récentes du chef du CPL avec Nabih Berry et Walid Joumblatt n'ont pas porté sur l'échéance présidentielle, mais sur la question de la législation d'urgence et le rejet de la prorogation des responsables sécuritaires.
Le dossier présidentiel, lui, attendra effectivement la signature de l'accord-cadre entre Téhéran et Washington, l'ouverture entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et le retour à l'étude d'un règlement de la crise syrienne.

À en croire certains milieux politiques responsables du 8 Mars, l'élection présidentielle ne serait pas pour bientôt. Ces milieux voient mal, en effet, comment il serait encore possible de séparer la crise libanaise du volet syrien, puisque tout accord sur la présidentielle reste, in fine, intrinsèquement lié à un règlement du conflit syrien. De plus, la région est bien partie pour...

commentaires (7)

S'IL SENT LE VENT EN POUPE... IL PEUT TOUT AUSSI S'ATTENBDRE À UNE SOUPE...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 24, le 21 mars 2015

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Commentaires (7)

  • S'IL SENT LE VENT EN POUPE... IL PEUT TOUT AUSSI S'ATTENBDRE À UNE SOUPE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 24, le 21 mars 2015

  • Le "Roi déchu" a fui Haret-Hreik son village natal, il a fui le Palais de Baabda, il a fui le Liban pour se cacher en France, il a fui le 14-Mars, il s'est autoparachuté au Kesrouan, il fuit le Parlement depuis neuf mois en continuant de toucher son salaire d'un travail qu'il n'a pas fait... Même le Roi Ubu ne ferait pas tout cela. Ô Libanais, n'ayez pas la mémoire courte.

    Un Libanais

    12 h 46, le 21 mars 2015

  • Il ne manque plus que lui pour faire naufrage..... beaucoup de libanais ont vraiment une très très petite mémoire....

    Tabet Karim

    11 h 00, le 21 mars 2015

  • Normal pour un Phare , de surcroit Aoun , donc un Phare-Aoun d'etre poreux a tous les vents ! Sa stature , sa vista et son combat ne seront pas vain , NON JAMAIS .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 39, le 21 mars 2015

  • IL SE CROIT UN VOILIER LE PARAVENT... ET SENT DE L'HÉBÉTUDE MASTODONTIENNE VENIR "PEUT-ÊTRE" LE VENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 21 mars 2015

  • Ce qui surnage d’office avec le petit caporal à son évocation, ce n'est non seulement les facéties, ni l'évocation d'1 décalcomanie d’un banal petit zaïïîm, mais plutôt 1 bilan détestable. Qu'on en juge : 1 anti -sunnisme exacerbé à visière rabaissée, le découpage malheureux de cette montagne campagnardisée ; 1 bled désintégré d'une part, une can(r)tonisation renforcée de l'autre ; aucun défi "Réformé" à relever et, en lieu et place, des diatribes néfastes et stériles, 1 spasme haineux et poujadiste continue au lieu d’1 simple éructation "Changementale", le refus déraisonné des palestiniens et syriens etc. décidément si tous sunnites ! Sans oublier l’absurde et exécrable expédition du centre-ville (Dâwntâwn) contre le bien- aimé Hariri Sääd, ses provocations à Dîméééne où il attaquait le Batrak Mâr Nassrallâh Botrossé Sfééér face à des foules hurlantes de maronitisme coinnique, sa simili-immersion dans le jeu démocratique aussi saugrenue que celle d'1 cachet de Gaviscon dans un gros bol de késchék hyper aïolisé(h), ses multiples gesticulations dans les divers allées du pouvoir doré en toc etc. ! Et toujours l’impossible, l’indépassable et l’irrésistible démagogue réactionnaire et pleutre qui ; dans son univers de tisane, de Pucelles d’Orient effarouchées, de petites lâchetés et de médiocres compromissions ; distinguant le seul sillon politique étriqué vers l'abîme populiste qu’il allait suivre, prenait le pas sur l'improbable véritable homme politique ou homme d’État kifkif.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 09, le 21 mars 2015

  • Le secrétaire général adjoint du Hezbollah Cheikh Naim Kassem -Dieu bénisse sa bouche- s'adresse, moqueur, au 14 Mars et leur dit : vous attendez le résultat de ce qui se passe à l'extérieur, en premier lieu les négociations sur le nucléaire iranien. Cela ne vous avancera à rien. Il ne faut pas attendre. Venez et qu'on élise "le seul candidat valable", notre allié, le général Aoun, infaillible comme nous. Or c'est dans le camp de la sainte "mouman3at" de cheikh Naim Kassem qu'est faite le plus une liaison de la présidentielle au dossier nucléaire iranien. Par le président Berry notamment, et maintenant, selon l'Eclairage ci-dessus, par le général Aoun, très optimiste quant au résultat des dites négociations et duquel sortira le mot magique favorable à son élection. Une Tour de Babel dans la Tour de Babel.

    Halim Abou Chacra

    06 h 46, le 21 mars 2015

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