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Campus - Choix de carrière

Préparer l’avenir dès l’école

Myrna Halabi est psychologue, morphopsychologue et conseillère en orientation scolaire et professionnelle. Elle fait le tour des écoles pour orienter les collégiens vers les filières qui leur conviennent le mieux.

Q – À quel moment aborde-t-on dans les écoles le sujet de l'orientation professionnelle ?
R – Cela dépend des établissements. À l'école secondaire des filles de la Charité, par exemple, on commence dès la classe de 5e à sensibiliser les élèves sur des métiers qu'ils ne connaissent pas, de nouveaux métiers lancés sur le marché du travail. C'est une des rares écoles qui donnent un cours de développement personnel aux élèves des classes secondaires. Lors de ces séances, j'enseigne aux étudiants à gérer leur temps, à mémoriser, à se concentrer. Ils font un travail de groupe en cherchant des informations sur certains métiers évoqués et, quand il le faut, je leur fais passer un test d'orientation. L'orientation se fait donc collectivement ou individuellement, selon les besoins.


Comment faites-vous découvrir aux élèves les différents métiers ?
On leur donne la possibilité d'aller sur le terrain pour découvrir la réalité des métiers qui les intéressent. Ils peuvent passer un jour dans un hôpital, par exemple, pour voir le travail des sages-femmes. Ils ont déjà visité une banque pour explorer les différents métiers bancaires.
Par ailleurs, j'organise trois forums annuels. Le Forum des universités, où les représentants des établissements universitaires présentent aux élèves les filières d'étude. Le Forum des anciens, qui réunit des anciens élèves travaillant dans les milieux professionnel et académique. Ils viennent transmettre leur expérience. Et le Forum des métiers, où des professionnels viennent parler eux-mêmes de leurs parcours.
De cette manière, les élèves sont prêts à faire leur choix à partir de la classe de première.

Quels sont les facteurs qui influencent les choix d'orientation des jeunes ?
Nous vivons actuellement une crise économique mondiale. Et au Liban, on n'est pas épargné. Donc très souvent, les élèves ne pensent pas forcément au métier qu'ils aiment. Leur hantise devient un métier qui rapporte de l'argent. Lors des séances d'orientation professionnelle, nous essayons d'allier les deux aspects. Sans négliger le marché du travail qui est un facteur important, on considère également les affinités des étudiants. Le premier conseil qu'on leur donne est de trouver un métier qui corresponde à ce qu'ils aiment et à ce qu'ils savent faire. Affinité, aptitude et compétences sont les clés de la réussite.

Rencontrez-vous des étudiants qui choisissent des filières qui ne leur conviennent pas ?
Cela arrive très souvent. Je parle de point de vue sociologique. Comme lorsque le père est avocat et veut que son fils le devienne aussi. Cet enfant va être presque conditionné, tout au long de sa scolarité, à l'idée de devenir avocat, alors que ce n'est pas du tout ce qu'il aime. Suite à ses résultats au test d'orientation, on découvre qu'il est brillant dans d'autres spécialisations. Il arrive qu'il y ait un conflit entre le jeune et ses parents. On intervient alors auprès de ces derniers. Et on accompagne l'élève d'une manière plus personnalisée, en l'orientant vers le métier qu'il aime. Évidemment la décision revient à l'étudiant et à sa
famille.
Certains parents refusent que leur enfant choisisse un métier qui ne soit pas conforme à leur statut social. Se diriger vers le secteur technique, alors qu'on a un père directeur de banque, peut éventuellement provoquer une tension entre le jeune et ses parents.

Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que font les étudiants en choisissant leurs filières ?
C'est de croire les préjugés qui existent sur certains métiers. « Tel métier ne rapporte pas de l'argent. » « Que vas-tu faire après ? » « Une fille ingénieure ! Tu vas aller au chantier avec les ouvriers ! »... Parents et enfants sont souvent mal informés sur certaines spécialisations. Génie mécanique ne veut pas dire être mécanicien. Donc l'orientation des jeunes dès les classes secondaires est essentielle. Elle devrait être obligatoire dans toutes les écoles.

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Q – À quel moment aborde-t-on dans les écoles le sujet de l'orientation professionnelle ?R – Cela dépend des établissements. À l'école secondaire des filles de la Charité, par exemple, on commence dès la classe de 5e à sensibiliser les élèves sur des métiers qu'ils ne connaissent pas, de nouveaux métiers lancés sur le marché du travail. C'est une des rares écoles qui donnent...

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