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Liban - L’éclairage

Une libanisation de la présidentielle pour contrer une mainmise iranienne accentuée

On ne révèle pas un secret en avançant que le Liban est loin de constituer une priorité pour les puissances occidentales qui gardent un œil rivé sur les développements militaires dans la région et l'autre sur l'évolution des tractations irano-américaines portant sur le dossier du nucléaire qui doivent déboucher sur un règlement politique d'ici au 31 mars.
Mais la stabilité du pays reste importante pour ces mêmes puissances qui ne cachent pas, par l'intermédiaire de leurs représentations diplomatiques au Liban, leur satisfaction de voir les Libanais, en dépit de leurs divergences et de leurs querelles, préserver un minimum de stabilité. Du coup, on l'aura compris, la présidentielle est considérée comme étant secondaire, un dossier qui se réglera de lui-même dès que le nouveau puzzle régional aura été mis en place, selon des diplomates occidentaux cités par un de leurs confrères libanais. Tant que toutes les forces libanaises restent attachées à la stabilité au niveau de la sécurité, qu'elles sont engagées dans un processus de dialogue, même s'il n'a pas encore abouti, que ce soit entre le Hezbollah et le courant du Futur, ou entre le CPL et les Forces libanaises, et tant que la région n'est pas sortie du brasier qui dure depuis des années, il n'y a aucun mal à ce que la situation demeure telle qu'elle, faute d'un consensus chrétien autour de la personne du prochain président, estiment ces diplomates.
On n'est plus en 2007, lorsque la communauté internationale s'était mobilisée à travers la réunion de Saint-Cloud, puis le sommet de Doha pour débloquer la présidentielle. Les circonstances ne sont plus les mêmes. Il y a aujourd'hui un autre élément avec lequel il faut compter, en plus de la situation explosive dans la région : l'influence iranienne qui s'est accentuée dans nombre de pays, du Yémen au Liban.
De l'avis d'un ancien ministre, Téhéran a pris au Liban la place que Damas occupait avant que le printemps arabe ne frappe à ses portes. Dans le passé, c'était la Syrie qui hissait son candidat à la tête de l'État en exerçant des pressions sur les parties libanaises et aujourd'hui c'est l'Iran qui assume ce rôle, mais en jouant la carte du blocage, soutient ce même ministre dont le point de vue est partagé par un pôle du 14 Mars qui estime que Téhéran essaie de copier la Syrie au Liban et de démontrer son influence sur le pays, à travers notamment son allié, le Hezbollah.
Dans les rangs du 14 Mars, on redoute que l'Iran n'essaie d'anticiper un éventuel accord sur le nucléaire avec les 5+1, à savoir les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, et de tenter d'élargir sa zone d'influence du Yémen jusqu'au Liban, en imposant dans ces États un fait accompli que l'Occident ne pourra pas ignorer, lorsque viendra le temps de discuter de dossiers politiques et du rôle de l'Iran dans la région. Compte tenu de cette analyse, il est pratiquement impossible pour le 14 Mars de soutenir la candidature du chef du CPL, le général Michel Aoun, considéré comme étant le candidat du Hezbollah et de l'axe syro-iranien à la présidence de la République.
Pour essayer de contrer une mainmise iranienne plus accentuée sur le pays, des efforts sont menés au plan interne pour « libaniser » la présidentielle. Les partisans de la libanisation de ce dossier considèrent en effet que le Liban ne pourra pas faire face à l'étape qui suivra un accord sur le nucléaire, avec un pouvoir décapité, surtout que le bras de fer entre Téhéran et Riyad semble appelé à se poursuivre. Les assurances qu'ils obtiennent à ce sujet de certaines capitales ne sont pas suffisantes pour apaiser les craintes en rapport avec une mainmise iranienne sur le pays. Un responsable qui vient de rentrer de Washington confie sur ce plan que les responsables du département d'État en charge du dossier libanais pourraient, après la conclusion d'un accord politique sur le nucléaire iranien, intensifier les contacts internationaux, régionaux et locaux pour débloquer la présidentielle. Ces contacts seraient assortis de visites que des responsables américains, français et du Vatican effectueraient au Liban à cette fin.
Certains vont même jusqu'à avancer la date du 25 mai comme date butoir pour l'élection d'un nouveau chef de l'État.

On ne révèle pas un secret en avançant que le Liban est loin de constituer une priorité pour les puissances occidentales qui gardent un œil rivé sur les développements militaires dans la région et l'autre sur l'évolution des tractations irano-américaines portant sur le dossier du nucléaire qui doivent déboucher sur un règlement politique d'ici au 31 mars.Mais la stabilité du pays...

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