Militaires otages : Daech attendrait que les négociations avec al-Nosra progressent

Les informations rapportées il y a quelques jours par L'Orient-Le Jour, selon lesquelles les négociations avec al-Nosra pour libérer les militaires pris en otage ont connu une avancée significative alors que les négociations avec Daech sont actuellement bloquées, ont été confirmées hier par le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk dans une déclaration. Contacté par L'Orient-Le Jour, Hussein Youssef, père de Mohammad, enlevé depuis plus de huit mois par l'État islamique, a estimé que l'EI semble vouloir attendre le résultat des négociations avec al-Nosra pour décider de son action. « Les négociations avec Daech, bloquées depuis l'assaut de Ras-Baalbeck, seront sûrement poursuivies dans quelques jours, quand celles engagées avec al-Nosra avanceront. Elles peuvent être aussi suspendues actuellement pour des raisons logistiques ou à cause de conflits au sein de l'EI », a assuré M. Youssef qui a toutefois émis des craintes au sujet des négociations avec le Front al-Nosra.
En effet, les familles des militaires ont reçu hier par le biais d'un journaliste une vidéo qui a vite fait le tour des tentes place Riad el-Solh, où les familles observent un sit-in depuis plusieurs mois. Dans cette vidéo, al-Nosra dénonce le bombardement du camp de réfugiés syriens dans le jurd de Ersal et de l'hôpital de la région. « Ils disent qu'un enfant a été blessé dans cette attaque, raconte Hussein Youssef, et que cela affectera négativement les négociations pour la libération de nos fils. » « Al-Nosra tente peut-être de faire pression pour tourner les négociations à son avantage », a ajouté le père du soldat, qui a expliqué que ce genre d'informations crée à chaque fois des remous parmi les familles. « Mais nous tiendrons bientôt une réunion générale pour resserrer les rangs », a-t-il déclaré, estimant que le gouvernement s'attelle vraiment au règlement de l'affaire et qu'en principe, aucun responsable n'émet encore des réserves en ce qui concerne le principe de l'échange des otages contre des islamistes prisonniers. M. Youssef a par ailleurs confié hier dans un entretien accordé à l'agence al-Markaziya que « la suspension des efforts de médiation de Moustapha el-Hojeiri et d'Ahmad Fliti pourrait être due au fait que la Turquie et le Qatar se sont de nouveau invités dans les négociations ».
Dans les prochains jours, les parents qui ont récemment rencontré le ministre de la Santé Waël Bou Faour sans pour autant dévoiler les détails de la réunion, devraient être reçus par le ministre de la Défense Samir Mokbel et le directeur général de la Sûreté, le général Abbas Ibrahim. Une délégation des familles a aussi été reçue hier à Yarzé par le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, dans le cadre d'une visite privée relative à leurs conditions de vie en tant que parents d'otages.
Sur un autre plan, le Premier ministre Tammam Salam a présidé hier la réunion de la cellule ministérielle de crise, au cours de laquelle il a évoqué les derniers développements concernant le dossier des militaires pris en otage. Le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Samir Mokbel, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, le ministre Bou Faour, le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, le général Abbas Ibrahim, ainsi le secrétaire général du Haut Conseil de défense, le général Mohammad Kheir, étaient présents à la réunion.

Trois Libanais et un Syrien déférés devant le parquet militaire

Un terroriste de Daech arrêté