Le plan de sécurité dans la Békaa se précise : interception d’une voiture piégée

Après Tripoli et la prison de Roumieh, le dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah continue de porter ses fruits. Lancé depuis deux jours, le plan de sécurité dans la Békaa commence à se préciser.
Mercredi, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, s'est rendu à Ersal où il a inspecté les soldats postés dans ce secteur tout en transmettant un message fort aux combattants jihadistes pour leur signifier que l'armée libanaise est déterminée à ne pas être laxiste avec eux et avec toute atteinte à la frontière libanaise. C'est sans doute à la faveur des nouvelles mesures de sécurité que les renseignements militaires ont découvert une voiture de marque Kia bourrée d'explosifs (25 kg de C4), près du barrage de l'armée à Aïn Chaab dans la région de Ersal. C'est la seconde voiture piégée découverte par les SR de l'armée dans cette zone en moins d'un mois. Selon le commandement militaire, des informations étaient parvenues aux services de renseignements concernant l'existence d'une voiture piégée qui s'apprêterait à sortir de Ersal, et les détails donnés correspondaient à la voiture qui arrivait près du barrage. C'est comme cela que les militaires ont pu l'intercepter avant qu'elle n'explose et que l'artificier a réussi à désamorcer les explosifs.
Selon Kamel Rifaï, député de la région et membre du bloc de la Résistance, le plan de sécurité sera appliqué dans toute la Békaa et sera appuyé par un travail accru des SR de l'armée, qui sera suivi de perquisitions et d'arrestations. M. Rifaï, les partis politiques et les notables de la Békaa ont multiplié hier les déclarations d'appui à ce plan de sécurité considéré comme un bienfait pour la région et pour ses habitants qui, depuis des mois, connaissent une période d'instabilité due à la crise syrienne, la présence des combattants jihadistes dans le jurd du Qalamoun et la multiplication de gangs de voyous qui sèment la terreur dans les villages et dans les villes de la Békaa.
Dans le cadre du plan de sécurité, l'armée a pu arrêter Rabih Assem Awada et trois de ses complices. Awada est accusé de faire partie d'un gang qui prenait des otages et les libérait moyennant des rançons considérables. Un Koweïtien et plusieurs Libanais avaient été ainsi enlevés puis relâchés par Awada et ses complices. Aujourd'hui en état d'arrestation, l'homme serait en train de passer aux aveux, reconnaissant aussi un trafic de drogue et de voitures volées.
Le plan de sécurité dans la Békaa est donc en train d'être appliqué sans obstacles majeurs, et le député Ammar Houri, membre du bloc du Futur, a estimé que les forces de l'ordre ne doivent pas être complaisantes avec les différentes parties présentes sur le terrain, et ce pour préserver le prestige de l'État et son autorité.
Dans le Akkar par contre, un incident a secoué le village de Rajm Khalaf, lorsque des inconnus ont incendié les domiciles des frères Ahmad et Jamal Assaad. Ahmad est arrêté par la gendarmerie de Qobeyate parce qu'il est soupçonné d'avoir tué Mohammad Hmaydane la veille. Les FSI se sont aussitôt déployées dans le village pour y maintenir le calme et éviter de nouvelles agressions, alors que les tribus de la région se sont réunies pour mettre un terme aux actes de vengeance. De son côté, l'armée a effectué des descentes dans certains camps de réfugiés syriens au Akkar dans les environs de Kherbet Daoud. Des personnes soupçonnées de préparer des actions terroristes ont été arrêtées.
À ce sujet, les interrogatoires des terroristes présumés arrêtés récemment se poursuivent et l'un d'eux aurait ainsi reconnu que son groupe, qui travaille sous les ordres de Chadi Mawlaoui et Oussama Mansour, avait planifié plusieurs attaques aux voitures piégées dans la banlieue sud de Beyrouth et à Tripoli, tout en se préparant à créer un mini-émirat dans la région de Denniyé.

Incursion jihadiste repoussée à Ersal

Ezzeddine et Zaarour libérés