Naamé : ... Et les municipalités acceptèrent la rallonge !

Le dossier des déchets a fait l'objet d'une réunion hier au domicile du député Walid Joumblatt à Clemenceau, en présence des ministres de l'Environnement Mohammad Machnouk, de la Santé Waël Bou Faour, de l'Agricutlure Akram Chehayeb, des Finances Ali Hassan Khalil, ainsi que du député Talal Arslane et du président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) Nabil el-Jisr. Des représentants des municipalités aux alentours de la décharge étaient là aussi, ceux-là mêmes qui assuraient la veille rester intransigeants sur sa fermeture dans les délais, le 17 janvier. Résultat : les participants à la réunion, dont les représentants des municipalités au nom desquels a parlé Walid Aridi, président de la Fédération des municipalités du Gharb et du Chahhar, ont affirmé accepter le principe de la prorogation, assurant « avoir eu des garanties que la décharge sera fermée d'ici à trois mois dans une première étape ». M. Aridi a également souligné qu' « un comité de suivi de la fédération sera formé afin de suivre de près, avec les autorités, la crédibilité et le rythme de la mise en application du plan national ».
La veille, les indemnités devant être versées aux municipalités lésées par la présence de la décharge avaient commencé à leur être payées, avec des années de retard. Interrogé sur le « timing suspect » de ce premier versement, le ministre de l'Environnement a assuré qu'il était simplement lié à l'adoption des décrets d'application et qu'il couvrait une période de six ans.

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Quoi qu'il en soit, il semble que les responsables municipaux ne monopolisent pas la représentation de l'opinion publique dans la région entourant la décharge de Naamé. La « Campagne pour la fermeture de la décharge de Naamé » a ainsi tenu hier en soirée une conférence de presse, en présence de représentants d'associations civiles, pour annoncer son refus de toute prorogation de l'activité dans cette décharge après le 17 janvier. S'exprimant au nom de la Campagne, Ziad Moukhtar a appelé les habitants « à manifester à la porte de la décharge le 17 janvier à 17h pour lancer une campagne médiatique nationale au cours de laquelle nous expliquerons au public les dessous de la prestation officielle dans ce dossier durant toutes ces années ». Il a stigmatisé « un plan gouvernemental qui ne mentionne pas vraiment une date définitive de fermeture de la décharge ». La campagne demande au passage au ministre Mohammad Machnouk « de démissionner » et déclare n'avoir aucune confiance dans le comité de suivi formé. Enfin, elle demande « au gouvernement de décréter l'état d'urgence environnemental et d'adopter une solution durable pour les déchets ménagers ».

(Pour mémoire : Les municipalités intraitables : la fermeture de la décharge de Naamé est définitive)

« Pas de décharge à Sibline »
Le ministre Machnouk a donc annoncé depuis Clemenceau « avoir écouté toutes les remarques qui ont été faites ». « Nous sommes parvenus à la conclusion qu'il fallait reporter tout mouvement sur le terrain et donner au gouvernement une chance sérieuse de mettre ce plan en place, avec remise en question dans trois mois », a-t-il dit. Il a réaffirmé que « la prolongation à Naamé est technique » et a défendu le plan gouvernemental « qui prend en compte des critères environnementaux très stricts et se fonde sur la notion de décentralisation ».

À la question de savoir pourquoi il a accepté la prolongation de l'activité de la décharge, le député Walid Joumblatt a parlé de « pression politique des partis et de la société civile qui a eu pour résultat ce plan très clair ». Interrogé sur les craintes des habitants de voir l'activité à Naamé se prolonger, il a fait remarquer que « les propos du ministre des Finances Ali Hassan Khalil sont limpides, ainsi que ceux du président de la Fédération des municipalités, et nous sommes tous en période de test ».
À l'intention des habitants de l'Iqlim el-Kharroub, M. Joumblatt a assuré qu' « il n'y aura pas de décharge à Sibline ». Concernant la cimenterie qui se trouve à Sibline, il a affirmé « ne pas en être le propriétaire mais seulement l'un des actionnaires ». « Une décision a été prise pour ajouter un filtre au second four de la cimenterie en novembre au maximum, afin de réduire la pollution qui s'en dégage », a-t-il ajouté.

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