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À La Une - cuba

Après une année faste, un agenda 2015 chargé pour la diplomatie cubaine

Le premier rendez-vous crucial est prévu fin janvier à La Havane, avec une réunion de haut niveau devant définir les contours du rétablissement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis.

Des opposants à l'annonce de Barack Obama sur le rapprochement diplomatique, entre les Etats-Unis et Cuba, protestent drapeaux en main à Miami le 20 décembre 2014. Joe Raedle/ AFP

Cuba clôt une année riche en succès diplomatiques, avec comme point d'orgue l'annonce de la fin d'un demi-siècle de politique d'isolement des Etats-Unis, mais l'île devra continuer à s'activer pour consolider ses acquis en 2015.

"L'année prend fin avec la reconnaissance explicite par le président Barack Obama de l'urgence d'une nouvelle approche américaine vis-à-vis de Cuba", constate l'universitaire cubain Arturo Lopez-Levy, chercheur de l'Université de New York. "Dans l'imagerie des Etats-Unis, Cuba est (désormais) un pays en transition, et non plus une menace pour leur sécurité nationale", explique-t-il.

L'annonce historique d'un rapprochement, le 17 décembre, a fait l'effet d'une bombe, La Havane obtenant l'engagement du président américain d'ouvrir un débat sur la levée de l'embargo, mais aussi sur le retrait de l'île de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Elle vient également couronner une série de succès internationaux obtenus cette année par le régime communiste, dans la foulée du sommet de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac) tenu en janvier à La Havane.

Fin janvier, l'Union européenne a ainsi débloqué l'ouverture de négociations pour normaliser ses relations avec l'île, gelées par la "Position commune" européenne qui, depuis 1996, conditionne la coopération avec Cuba à des avancées démocratiques.
Un dialogue qui a probablement encouragé les Américains à s'engager sur la voie d'un changement de cap, après avoir constaté leur impuissance à contrer l'appui inconditionnel manifesté par les Latino-américains envers Cuba lors du sommet de la Celac, mais aussi en vue du prochain sommet des Amériques au Panama.

En outre, la politique d'isolement de Washington envers Cuba restait sur un constat d'impopularité criant face à la communauté internationale, qui vote chaque année depuis 1991 à l'Onu une résolution anti-embargo à la quasi-unanimité (seuls les Etats-Unis et Israël ont voté contre en 2014).

(Lire aussi : Ces gens qui pleurent et ces gens qui rient...)

 

Le pragmatisme de Raul Castro
En parallèle de son offensive diplomatique latino-américaine, La Havane a ouvert à l'été 2013 des négociations secrètes avec des responsables américains, et fait montre dans ce cadre d'une souplesse jamais affichée auparavant, constatent les experts.
"Par le passé, Cuba faisait de la levée de l'embargo la condition de l'ouverture de négociations sur les relations diplomatiques", relève la revue américaine Foreign Affairs, spécialisée dans la diplomatie.
Réalisant probablement la complexité de faire lever cette mesure inscrite dans la loi par un Congrès aux mains des Républicains, "les deux parties ont pensé qu'il était sage de s'entendre sur ce qui était politiquement possible" faute de mieux, estime la revue.

En 2015, le pragmatisme diplomatique affiché par le président Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel en 2006, devra encore être à l’œuvre pour valider les conquêtes de ces derniers mois.
Le premier rendez-vous crucial est prévu fin janvier à La Havane, avec une réunion de haut niveau devant définir les contours du rétablissement des relations diplomatiques USA-Cuba, suspendues depuis plus de 53 ans. La secrétaire d'Etat adjointe pour l'Amérique latine Roberta Jacobson a déjà confirmé sa participation.
Après 18 mois de pourparlers secrets, les délégations vont devoir négocier sous la pression extérieure, mais le principal a déjà été programmé et l'annonce par M. Obama de la réouverture prochaine d'une ambassade américaine à La Havane "indique que le processus est déjà en marche", selon Foreign Affairs.

Ces prochaines semaines devrait également se tenir une troisième session de négociations avec l'UE. Prévue le 8 janvier après avoir été reportée sine die en décembre, elle permettra aux parties d'aborder des "questions sensibles" comme les droits de l'Homme, a récemment annoncé à l'AFP l'ambassadeur de l'UE à Cuba, Herman Portocarero.

Enfin en avril, le président Raul Castro pourra savourer son retour dans le concert des nations américaines, avec une participation très attendue au Sommet des Amériques, dont Cuba était exclu depuis sa première édition en 1994.

 

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