Salam : "Si Daech parvient à envahir le Liban, il imposera son extrémisme partout"

Le Liban souhaite recevoir rapidement les hélicoptères français prévus dans le cadre d'un contrat de livraisons d'armes visant à renforcer son armée face à la menace jihadiste, déclare le Premier ministre libanais, Tammam Salam, dans une interview au Journal du Dimanche.

"Nous discutons encore pour que les hélicoptères soient livrés au début du programme et non à la fin pour que nous puissions utiliser au plus tôt les missiles contre les jihadistes dans la montagne", indique M. Salam.

"Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique, ndlr) est présent dans la région de Ersal, dans la Békaa, à la frontière libano-syrienne. S'il parvient à envahir le Liban, il imposera son extrémisme partout", ajoute-t-il.

Paris et Riyad ont signé début novembre un contrat de livraison d'armes françaises au Liban de trois milliards de dollars, financé intégralement par l'Arabie saoudite, pour aider Beyrouth à moderniser ses forces armées, insuffisamment équipées face aux répercussions du conflit syrien et la menace jihadiste. La première livraison d'armes et d'équipements est prévue pour le premier trimestre 2015 mais les hélicoptères ne seront livrés qu'en dernier, indiquait-on début novembre au ministère français de la Défense ( ).

(Pour mémoire : Le Liban signe avec la France l'accord pour la livraison d'armes)

Depuis le début du conflit syrien, le Liban est confronté à des tensions sur son territoire entre musulmans sunnites pro-rebelles et musulmans chiites proches du Hezbollah, allié du régime syrien de Bachar el-Assad.

Le pays doit également faire face à des mouvements de combattants jihadistes à sa frontière. Vingt-cinq soldats et policiers sont encore aux mains des jihadistes depuis les combats à Ersal début août. Quatre ont déjà été assassinés, dont deux par décapitation.

Les bombardements aériens menés par des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis sur l'Etat islamique et le Front al Nosra, la branche syrienne d'el Qaëda, sont insuffisants, a en outre estimé Tammam Salam. "Pour les battre il faudrait aller au sol. Mais à ce stade, qui veut y aller?", a-t-il déclaré.

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